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Rochette, Desiré Raoul [Hrsg.]
Monuments inédits d'antiquité figurée, grecque, étrusque et romaine (Band 1): Cycle héroique — Paris, 1833

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https://doi.org/10.11588/diglit.3750#0052
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ACHILLEIDE.

Al

d'où il suit que, dans le langage de l'art, aussi bien que dans celui de la religion et de la
poésie, si intimement liés l'un à l'autre, Pitho était devenue l'une de ces personnifications
d'idées morales, dont on sait que les Grecs firent un si fréquent et si heureux usage.

Si les témoignages que je viens de produire eussent été rapprochés des monumcns qui
les confirment, le personnage allégorique de Pitho eût pu être reconnu sans peine sur un
assez grand nombre de ces monumens, où je ne doute pas qu'il n'ait dû trouver place.
Déjà M. Boettiger, guidé par la seule autorité des textes, avait conjecturé que c'était ce per-
sonnage qui remplissait l'office de Pronuba sur la célèbre peinture de la Noce aldohrandinc .
Mais sa présence est encore bien mieux caractérisée par sa position élevée et par toute
son attitude, sur d'autres monumens proprement et indubitablement grecs, tels que le
bas-relief Caraffa, auxquels je puis maintenant ajouter, outre notre peinture de Pompéi,
celles de quelques beaux vases grecs, d'une signification non douteuse. Tel est, en
premier lieu, le vase publié par M. Millingen2, et représentant Paris, gagné par Mercure
en faveur de Vénus, vase où la figure, assise sur un plan plus élevé, que M. Millingen a prise
pour Hélène, est manifestement Pitho, la compagne de Vénus, placée à l'extrémité opposée.
Je reconnais le même personnage, à cette même position, et à cette même attitude, qui
paraît avoir été consacrée pour Pitho, sur un autre vase grec, du même sujet, également
publié par M. Millingen5, après Passeri4; et sur un vase représentant Œdipe réfugié à l'autel
des Euménides, où Pitho est assise, dans son attitude caractéristique, sur le plan supérieur
de la composition, vis-à-vis de Vénus et de l'Amour, dont nous savons qu'elle était en effet
la compagne habituelle. Je pourrais étendre encore à d'autres monumens du même genre,
d'une signification plus ou moins probable6, l'observation dont je viens de faire l'essai sur
quelques-uns de ces monumens, où l'intention dont il s'agit me paraît hors de doute. Mais
ce sont des applications dont je dois laisser le soin à d'autres, pour ne pas m écarter plus
long-temps du principal objet de mes recherches.

C'est donc Pitho, la Persuasion, qui préside, sur notre peinture, à l'union mystérieuse de
Mars et de Rhéa-Sylvia; qui la consacre, en quelque sorte, par l'autorité de sa présence : elle
est d'ailleurs rattachée au sujet par la draperie que cet Amour ailé soulève au-dessus de sa

caractériser la Persuasion, et qui s'accorde avec le nom rïEien
tracé au-devant de cette femme ; une seconde femme, assise, avec
un coffret qu'elle soulève de ses deux mains, et un grand calathus
a ses côtés, deux meubles servant aux usages domestiques,
souvent figurés, à cette intention, sur les vases, et tout-à-fait bien
appropriés au caractère du personnage allégorique de la bonne
Renommée [ des ÉpousesJ, [e]tkae[i]a, telle qu'elle est repré-
sentée ici, sous les traits.d'une matrone. Du reste, s'il était permis
d interpréter la pensée de l'artiste, je serais disposé à croire que,
dans cette composition allégorique, il a voulu représenter Péné-
lope, occupée aux travaux par lesquels elle charme son long
veuvage, avec une de ses femmes derrière son siège, sans doute
la fidèle Eurynome, sous les traits de niSTIS, personnification du
même genre, que nous voyons figurée sur le célèbre bas-relief de

apothéose d'Homère, et sur une rare médaille deLocres, Magnan.

nm. rutt. tab. 69, 7 o ; et la seconde femme serait Mélanth, qui

■ , sous les traits de Pitho, à gagner sa maîtresse en faveur

des 1 rétendans. On sait que le culte de Pitho avait été associé

a celui de Vénus vukinim A\* 1 i r.

vuujaire, des les plus anciens temps, Pausan. 1,

22, 5. 11 existait à Atbènos «r. *__1 j>n 1 • », ,

menés un temple àEuclem, EÙxXtiaç vaôç,

Pausan. 1, 1 k, h ; et Diane, sons In m£™„

<-> sous le morne surnom, avait aussi

un temple et une statue à Tbèbes, Pausan. ix, 1 7 , 1.
I.

(1) Boettiger, Aldobrand. Hochzeit, p. 25.

(2) Millingen, Ane. uned. monum. part. I, pi. xvm , p. /17 - /19.
Ce vase avait été publié auparavant par Visconti, Mus. P. Clément.
IV, tav. agg. A, qui y voyait Phrixus et Ilellé.

(3) Millingen, Vases grecs, xliii.

(A) Passeri, Pictar. Etrusc. in vase. I, xvi. Sur un autre vase
delà collection Barllioldy, Millingen, Vases grecs, xlii, l'Amour,
sur les genoux d'Hélène , détermine cette princesse a suivre Paris ,
debout devant elle, et fait ainsi l'office de Pitho. Voy., sur ce vase,
les observations de M. Ingbirami, Mon. etrusch. ser. IV, p. 129.

(5) Ce vase, publié par Passeri, Pictar. Etrusc. in vase. III,
cclxxx, a été reproduit par M. Millingen, Vases grecs, xxnr,
k 1 - /j3 , qui en a donne le premier une explication satisfaisante.

(G) Dans ce nombre, je serais assez disposé à placer le vase
du musée Biscari, publié par d'ilancarville, Antig. grecq. IV,
cxxviii . et par Millin , Vases peints, II, m - iv, où la figure de
femme assise derrière Minerve, sur un plan plus élevé, me
paraît être Pitho, plutôt qu'Andromède. Un vase publié clans la
collection des Vases de Lambcrg, II, xxvn, semble offrir aussi
ce même personnage. Mais j'avoue que le sujet de celle der-
nière composition, où l'on a cru voir Y Apothéose d'Hélène, prêle
à bien des difficultés.
 
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