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Rochette, Desiré Raoul [Editor]
Monuments inédits d'antiquité figurée, grecque, étrusque et romaine (Band 1): Cycle héroique — Paris, 1833

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https://doi.org/10.11588/diglit.3750#0431
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420

MONUMENS INEDITS.

Pag. 151, not. i, %. 8 de la seconde colonne, ajoutez :
Ailleurs encore, Hecub. 386 et 435, Euripide appelle Tropàv
À^tteV, le cénotaphe de ce héros.

Pag. î 53, not. h, hgn. < 3 , ajoutez : Il y a pourtant quelques
restrictions à faire ici, d'après l'exemple d'Anthémion, cité par
Pollux, vin, i3i ; cf. Jacobs. Anthol. Pal. vol. III, part. III,
§ vin, p. 766, ik; voy. à ce sujet les nouvelles observations
que j'ai faites, Odyssèixlc, p. 289, not. 2.

Pag. 165, ajoutez à la fin du premier paragraphe : La question
qui vient d'être discutée ici, contradictoirement avec M. Thierscb,
a donné lieu à cet habile et savant antiquaire de publier sur ce
sujet une lettre qu'il m'a fait l'honneur de m'adresser, et qui est
insérée dans le Kunstblatt, i83i, n. 53, p. 209-212. L'auteur
y maintient la dénomination de Pénélope, qu'il avait d'abord
assignée à cette statue d'après des motifs très-plausibles, et qui
m'avaient paru tels à moi-même, ainsi qu'ils l'ont semblé à
M. K. Ott. Mûller, qui a reproduit la statue du Vatican, d'après
le dessin que j'en ai publié, sous le nom de Pénélope, dans son
choix de Monumens de l'art antique, pi. ix, n. 35. Les observa-
tions nouvelles exposées par M. Thiersch à l'appui de sa première
idée n'y ajoutent pas, à mes yeux, beaucoup de poids; ce sont
plutôt des critiques de mon opinion, sur le mérite desquelles
il ne m'appartient pas de prononcer; car il n'y a que le public
qui soit juge en dernier ressort dans ces sortes de controverses;
et je dois m'interdire ici toute espèce de récrimination qui
n'aurait pas pour objet un intérêt scientifique. Je me conten-
terai donc de dire qu'après un mûr examen de la statue qui
nous occupe, je me suis décidé en faveur de l'opinion qui y
voit Pénélope plutôt quElectre; mais c'est moins encore, je
l'avoue, par les raisonnemens de M. Thiersch que par la con-
naissance d'un monument nouveau, que j'ai été ramené à cette
opinion.

Le monument dont il s'agit est un bas-relief dont le dessin
se trouve dans le recueil de monumens inédits formé par Millin.
C'est de ce recueil, que j'ai déjà mis plusieurs fois à contri-
bution, qu'est tiré le dessin que je publie, pi. LXXI, n. 1 ;
car j'avoue que je ne connais pas le marbre original ; mais
il semble que la longue expérience acquise par Millin permette
d'admettre avec confiance un monument tel que celui-là, dont
la composition offre d'ailleurs tous les caractères de l'antiquité.
J'y reconnais, dans une espèce de temple indiqué par deux co-
lonnes doriques, et par un entablement du même ordre avec
triglyplies, Homère assis sur une base, dont le devant est orné
d'un griffon ailé, l'animal symbolique d'Apollon. Derrière le poëte
divin, vêtu dans le costume ordinaire des philosophes, et tenant
de la main gauche un objet mal déterminé, qui paraît être une
patère, s'élève un Hermès de philosophe; sans doute pour indiquer
que l'influence du génie d'Homère avait fécondé le domaine
entier de l'intelligence humaine, dans la sphère des études phi-
losophiques comme dans celle de l'imitation; et l'on sait d'ail-
leurs que les Hermès d'hommes illustres étaient l'ornement
habituel des temples et de's lieux consacrés, dans l'antiquité
grecque. Les personnages placés en regard de celui d'Homère
viennent à l'appui de cette explication, d'après les rapports mani-
festes qu'ils offrent avec le divin auteur de l'Iliade et de l'Odys-
sée. Je vois, dans la figure du personnage soutenant de la
main droite un masque tragique attaché à une longue haste, de
laquelle pend un parazoniam, une représentation allégorique,
qui ne peut avoir eu d'autre objet que d'indiquer, par la hasle
et le parazoniam, le caractère guerrier de l'épopée iliaque, et par
le masque scénique, l'influence que ce grand drame de l'Iliade
avait eue sur l'origine et sur le développement de la tragédie
grecque. Une image à-peu-près pareille s'est rencontrée sur un

bas-relief Ruspoii, maintenant au musée Borgia du Vatican,
publié par Winckelmann, Monum. ined. n. 72 , qui était resté
lonq-temps incertain entre plusieurs fables mythologiques pour
en expliquer le sujet, et qui s'était déterminé à la fin en faveur
de Télèphe reconnu par Auge. On y voit comme ici un personnage
d'une moindre taille, c'est-à-dire d'un ordre subalterne, tenant
des deux mains une longue haste, dont la pointe est tournée en
bas, et de chaque côté de laquelle pendent un bouclier et un
parazonium; manière d'indiquer les travaux guerriers du per-
sonnage, représenté debout, dans le costume héroïque, avec son
cheval près de lui. C'est évidemment un sujet funéraire conçu
d'après le type habituel des compositions qui représentent un
adieu suprême. L'attitude de la Femme assise, la manière dont le
Héros debout prend congé d'elle en lui touchant la main, la pré-
sence du cheval, Y arbre avec le dragon des Hespérides, ne peuvent
s'expliquer que dans cette hypothèse, dont le seul énoncé suffit
pour détruire toutes les suppositions de Winckelmann; et l'on
y remarquera de plus, à cause du rapport qu'elle offre avec la
manière de représenter l'Iliade sur notre bas-relief homérique,
la circonstance du trophée militaire soutenu par un person-
nage subalterne. Mais, pour revenir à notre bas-relief, l'objet
qui m'y paraît le plus caractéristique et le plus digne d'atten-
tion, c'est la Femme qui s'y voit placée vis-à-vis d'Homère.
Cette femme est enveloppée tout entière d'un long péplus, telle
à-peu-près qu'apparaît, sur deux belles peintures de Pompeï, Pé-
nélope debout, ayant en main les instrumens de son travail noc-
turne, et s'entretenant avec Ulysse assis sur un tronçon de co-
lonne; voy. le Real Mus. Borbon. t. I, tav. agg. B, et Jorio, Peint,
anc. n. 1 5/i6, p. go.Pénébpe se reconnaît ici à tous les détails du
costume et de l'attitude; elle est assise sur un siège, sous lequel
est placé le calathus, meuble dont on ne peut méconnaître l'in-
tention symbolique, et que nous avons déjà vu, à une pareille
place, dans le fragment du musée Chiaramonti. La manière dont
la reine d'Ithaque s'appuie de la main gauche sur le siège qui la
porte, rentre absolument dans le type adopté pour la figure de
Pénélope, tel que nous le retrouvons sur le bas-relief de terre
cuite et dans les deux figures du Vatican; ce qui devient une
nouvelle preuve de la justesse de cette attribution, et ce qui
fournit en même temps un nouvel exemple de ces attitudes
consacrées, fait important pour l'histoire de l'art antique, que
je me flatte d'avoir contribué plus que personne à établir d'une
manière certaine. Mais ce qui achève de montrer que c'est bien
Pénélope qui est représentée dans l'attitude en question sur
notre bas-relief, c'est la présence de la petite figure d'Enfant en-
dormi, la tête appuyée sur la main gauche : moyen inqénieux et
naïf d'indiquer le travail nocturne auquel se livrait la mère de
Télémaque, pendant que son jeune fils s'abandonnait au som-
meil. L'auteur de notre bas-relief a donc voulu personnifier en
quelque sorte l'Odyssée, dans un de ses motifs les plus touchants,
sous les traits de Pénélope, comme il avait exprimé le caractère
martial de Y Iliade par la lance et l'épée, et son influence sur le
théâtre par le masque tragique : en sorte que toutes les images
accessoires se rapportent parfaitement ici au sujet principal,
qui est l'apothéose d'Homère.

C'est à cette occasion que j'ai cru devoir publier un autre
bas-relief qui offre, à mon avis, le même sujet différemment
conçu ; ce monument, de marbre et de travail grecs, fait main-
tenant partie du cabinet de M. Révil à Paris ; il venait d'une
collection particulière de Venise, où il avait été sans doute
apporté de la Grèce, comme tant d'autres marbres qui se
voyaient naguère à Venise, et qui s'en éloignent peu à peu avec
la fortune. On le trouvera dessiné avec tout le soin possible par
un artiste habile, feu M. Vauthier, dont cette belle lithographie
a été l'un des derniers travaux; voy. planche LXX. La compo-
sition de ce bas-relief a beaucoup d'analogie avec celle de Yapo-
 
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