DOI Heft:
II. Ostatnie prace Jana Białostockiego
DOI Artikel:Artykuły
DOI Artikel:Białostocki, Jan; Orley, Bernard van [Ill.]: Quelques portraits dissimulés dans les tableaux de Barend van Orley (1985 - 1988)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19643#0203
QUELQUES PORTRAITS DISSIMULES DANS LES TABLEAUX
DE BAREND VAN ORLEY
es peintres de la Renaissance italienne introduisaient, dans les sujets religieux ou
profanes ou dans les allegories, des personnages vivants de leur temps, connus de tous, tels
Laurent le Magnifiąue, Francesco Sassetti, Angelo Poliziano menant ses eleves, les fils du
Magnifiąue, dans la representation de la confirmation de la regle de St. Francois par le Pape
Honore III, executee par Ghirlandajo dsns la Chapelle Sassetti a la Santa Trinita de
Florence1. D'une part, Fhistoire gagnait en actualite, se deroulant pour ainsi dire sous les
yeux des contemporains; d'autre part, ceux-ci gagnaient en dignite, admis dans le contexte
des figures sacrees.
Dans Fart allemand de la Renaissance on trouve aussi des effigies contemporaines
inserees dans Fespace de Fhistoire, tels Albrecht Diirer et Conrad Celtis dans le tableau du
Martyre des dix mille Chretiens au Musee de Vienne2, ou encore des personnages saints
representes en contemporains, tels ceux etudies autrefois par Edgard Wind: le Cardinal
Albrecht de Brandenbourg en saint Erasme dans le tableau de Griinewald a Munich ou bien
en saint Jeróme dans le panneau de Cranach base sur la composition de Diirer3.
Un cas specifique est celui des autoportraits de peintres introduits dans les compositions
historico-religieuses. La representation la plus naturelle est celle du peintre par lui-meme en
saint Luc peignant la Vierge, comme chez Rogier van der Weyden, dans son tableau du
Museum of Fine Arts de Boston (versions a Munich et a Leningrad)4. Les peintres
apparaissent aussi en spectateurs des evenements de Fhistoire sainte, en marge de Faction
principale, autour des „Sacre Conversazioni". Albrecht Diirer Fa fait quelquefois; il s'est
represente, par exemple, avec un grand cartellino portant sa signature, en temoin le
l'Adoration de la Tres Sainte Trinite dans le Retable Landauer a Vienne (15ll)5.
La peinture des Anciens Pays-Bas suit la meme tradition — on Fa deja vu chez Rogier van
der Weyden — et revele quelques cas assez inattendus, comme Fautoportrait monumental de
Joos van Cleve en saint Reinhold au volet exterieur du polyptyque conserve autrefois dans la
Chapelle St Reinhold de Feglise Notre-Dame de Gdańsk (aujourd'hui au Musee National de
199
DE BAREND VAN ORLEY
es peintres de la Renaissance italienne introduisaient, dans les sujets religieux ou
profanes ou dans les allegories, des personnages vivants de leur temps, connus de tous, tels
Laurent le Magnifiąue, Francesco Sassetti, Angelo Poliziano menant ses eleves, les fils du
Magnifiąue, dans la representation de la confirmation de la regle de St. Francois par le Pape
Honore III, executee par Ghirlandajo dsns la Chapelle Sassetti a la Santa Trinita de
Florence1. D'une part, Fhistoire gagnait en actualite, se deroulant pour ainsi dire sous les
yeux des contemporains; d'autre part, ceux-ci gagnaient en dignite, admis dans le contexte
des figures sacrees.
Dans Fart allemand de la Renaissance on trouve aussi des effigies contemporaines
inserees dans Fespace de Fhistoire, tels Albrecht Diirer et Conrad Celtis dans le tableau du
Martyre des dix mille Chretiens au Musee de Vienne2, ou encore des personnages saints
representes en contemporains, tels ceux etudies autrefois par Edgard Wind: le Cardinal
Albrecht de Brandenbourg en saint Erasme dans le tableau de Griinewald a Munich ou bien
en saint Jeróme dans le panneau de Cranach base sur la composition de Diirer3.
Un cas specifique est celui des autoportraits de peintres introduits dans les compositions
historico-religieuses. La representation la plus naturelle est celle du peintre par lui-meme en
saint Luc peignant la Vierge, comme chez Rogier van der Weyden, dans son tableau du
Museum of Fine Arts de Boston (versions a Munich et a Leningrad)4. Les peintres
apparaissent aussi en spectateurs des evenements de Fhistoire sainte, en marge de Faction
principale, autour des „Sacre Conversazioni". Albrecht Diirer Fa fait quelquefois; il s'est
represente, par exemple, avec un grand cartellino portant sa signature, en temoin le
l'Adoration de la Tres Sainte Trinite dans le Retable Landauer a Vienne (15ll)5.
La peinture des Anciens Pays-Bas suit la meme tradition — on Fa deja vu chez Rogier van
der Weyden — et revele quelques cas assez inattendus, comme Fautoportrait monumental de
Joos van Cleve en saint Reinhold au volet exterieur du polyptyque conserve autrefois dans la
Chapelle St Reinhold de Feglise Notre-Dame de Gdańsk (aujourd'hui au Musee National de
199