et des Perses; 277
soîtrien, & ne décidoit aucune affaire im*
portante, sans les avoir consultés: Inter- Efth.uxti-
rogavit ( Astuertis ) fapientes , qui ex more
regw femper et aderant , & Morum faciebat
cunssa consûto, [cientium leges ac juram&ja-
rum.
Ce dernier passage donne lieu à quel-
ques réssexions , qui peuvent beaucoup
contribuer à connoitre le génie & le ca^
raôfere du Gouvernement des Perses.
Premièrement, le Roi dont il y estpar-
lé , c'est à dire Darius, a été l'un des plus
célèbres qui ayent régné dans laPerse,&
l'un des plus recommandables pour la sa-
gelse & sa prudence, quoiqu'il n'ait point
été sans défauts; & c'est \ )ui, aussi-bien
qurà Cyrus ,. qu'on attribue la plupart des
excellentes Loix qui y ont toujours siibns-
té depuis, & qui ont faitcomme le fond
& la règle du Gouvernement. Or ce Prin-
ce , quoique fort habile & fort éclairé ,
crut cependant avoir besoin de conseil,
& il ne craignit point, en s'associantainsî
des coadjuteurs dans la déciiion des affai-
res, qu'on le soupçounât de manquer de
lumière: en quoi il marqua une superio-
rité de génie qui n'est pas commune , &'
qui suppose un grand fonds de mérite.
Car un Prince, qui n'a qu'une lumière
& un esprit médiocre, est tout plein de ses
pensées ; & plus il est borné, moins il est
docile. Il croit qu'on manque de respect
pour liii, quand on veut lui découvrir ce
qu'il n'apperçoit pas; & il s'osfensecom-
me d'une injure , de ce qu'on ne paroit
pas persuadé , qu'étant le maitre , il est
M 7 • aussi
soîtrien, & ne décidoit aucune affaire im*
portante, sans les avoir consultés: Inter- Efth.uxti-
rogavit ( Astuertis ) fapientes , qui ex more
regw femper et aderant , & Morum faciebat
cunssa consûto, [cientium leges ac juram&ja-
rum.
Ce dernier passage donne lieu à quel-
ques réssexions , qui peuvent beaucoup
contribuer à connoitre le génie & le ca^
raôfere du Gouvernement des Perses.
Premièrement, le Roi dont il y estpar-
lé , c'est à dire Darius, a été l'un des plus
célèbres qui ayent régné dans laPerse,&
l'un des plus recommandables pour la sa-
gelse & sa prudence, quoiqu'il n'ait point
été sans défauts; & c'est \ )ui, aussi-bien
qurà Cyrus ,. qu'on attribue la plupart des
excellentes Loix qui y ont toujours siibns-
té depuis, & qui ont faitcomme le fond
& la règle du Gouvernement. Or ce Prin-
ce , quoique fort habile & fort éclairé ,
crut cependant avoir besoin de conseil,
& il ne craignit point, en s'associantainsî
des coadjuteurs dans la déciiion des affai-
res, qu'on le soupçounât de manquer de
lumière: en quoi il marqua une superio-
rité de génie qui n'est pas commune , &'
qui suppose un grand fonds de mérite.
Car un Prince, qui n'a qu'une lumière
& un esprit médiocre, est tout plein de ses
pensées ; & plus il est borné, moins il est
docile. Il croit qu'on manque de respect
pour liii, quand on veut lui découvrir ce
qu'il n'apperçoit pas; & il s'osfensecom-
me d'une injure , de ce qu'on ne paroit
pas persuadé , qu'étant le maitre , il est
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