4^8 Histoire
bientôt à travers ces voiles & ces dehosS
grossiers qui la couvroient ; & ce Prince
comprit, comme le dToit Esopedans une
autre occalion, qu'il ne faloit pas consi-
derer la forme du vase , mais la liqueur
qui y est enfermée.
_^ Ce fut pour-lors qu'Esope composa ses
Fables,invention peu importante,ce semble,
& d'un mérite fort médiocre ; & qui apour-
tant été très estimée & mile en usage par les
plus sublimes Philosophes, & les plus habi-
put.in les Politiques. Platon nous apprend que
tbxd.s. 60. Socrate ,peu demomens avant sa mort,mit
Lib. 2. de en vers quelques Fables d'Esope : & Platon
H'f.p'.i)*. lui-même recommande avec beaucoup de
soin eux nourrices d'en faire apprendre de
bonne heure aux enfans, pour leur sormer
les mœurs, & leur inspirer l'amour delà
sagesse.
Il faut que les Fables, pour être adoptées
généralement par toutes les Nations com-
me nous voyons qu'elles l'ont été , cachent
un grand fonds de vérités sous cet air (impie
& négligé qui fait leur caractère. En effet,
le Créateur, voulant instruire l'homme par
lespectaclemême delà nature, a répandu
dans les animaux diverses inclinations &
propriétés, pour être commeautant de ta-
bleaux racourcis des differens devoirs dont
il dMt s'acquitter, & des bonnes ou mau-
vaises qualités qu'il doit rechercher on fuir.
Ainsi il a peint une image sensible de la dou-
ceur & de l'innocence, dans l'agneau; de
la fidélité & de l'amitié, dans le chien ' au
contraire, de la violence, de la rapacité de
lacruauté,d ins le loup, dans le lion, dans le
tigre ; & ainsi du relie : & il a voulu faire une
leçon
bientôt à travers ces voiles & ces dehosS
grossiers qui la couvroient ; & ce Prince
comprit, comme le dToit Esopedans une
autre occalion, qu'il ne faloit pas consi-
derer la forme du vase , mais la liqueur
qui y est enfermée.
_^ Ce fut pour-lors qu'Esope composa ses
Fables,invention peu importante,ce semble,
& d'un mérite fort médiocre ; & qui apour-
tant été très estimée & mile en usage par les
plus sublimes Philosophes, & les plus habi-
put.in les Politiques. Platon nous apprend que
tbxd.s. 60. Socrate ,peu demomens avant sa mort,mit
Lib. 2. de en vers quelques Fables d'Esope : & Platon
H'f.p'.i)*. lui-même recommande avec beaucoup de
soin eux nourrices d'en faire apprendre de
bonne heure aux enfans, pour leur sormer
les mœurs, & leur inspirer l'amour delà
sagesse.
Il faut que les Fables, pour être adoptées
généralement par toutes les Nations com-
me nous voyons qu'elles l'ont été , cachent
un grand fonds de vérités sous cet air (impie
& négligé qui fait leur caractère. En effet,
le Créateur, voulant instruire l'homme par
lespectaclemême delà nature, a répandu
dans les animaux diverses inclinations &
propriétés, pour être commeautant de ta-
bleaux racourcis des differens devoirs dont
il dMt s'acquitter, & des bonnes ou mau-
vaises qualités qu'il doit rechercher on fuir.
Ainsi il a peint une image sensible de la dou-
ceur & de l'innocence, dans l'agneau; de
la fidélité & de l'amitié, dans le chien ' au
contraire, de la violence, de la rapacité de
lacruauté,d ins le loup, dans le lion, dans le
tigre ; & ainsi du relie : & il a voulu faire une
leçon