des Perses etdesGrecs. ff
du Médiateur , fans quoi, elles leur é- partvs.,
toient inutiles, ils deviennent un peuple
parfait.
En comparant les moeurs des Scythes
avec celles du fiécle préfent , on ell
tenté de croire qu'un fi beau portrait eft
flatc , &quejuftin, auffi bien qu'Hora-
ce, leur prête des vertus qu'ils n'avoient
point. Toute l'antiquité leur rend le
même témoignage; & Homère, dont le
furïrage doit être d'un grand poids, les
appelle les plus jujles des hommes.
Mais, (qui le croiroit?) le luxe , qui
fembleroit ne pouvoir fubiîlter que dans
un pays agréable & délicieux , pénétra
dans cette région âpre & inculte; &
forçant les barrières que lui avoit oppofc
jufques-là un ufage confiant de plusieurs
iiécles, fondé dans la nature du climat
ôt.dans le génie des habitans, il vint à
bout enfin de corrompre auffi les mœurs
des Scythes, & de les égaler en ce point
aux autres peuples dont il s'étoit rendu
maître. C'eil Strabon qui nous apprend str*tj,ir'
cette particularité très-digne de remar- pag. j0/, *
que : il vivoit du tems d'Augufte & de
Tibère. Après avoir beaucoup loué la
fimplicité, la frugalité , l'innocence des
anciens Scythes, & leur extrême éloig-
nement de toute fourberie , & même de
toute diffimulîJtion ; il avoue que le com-
merce qu'ils avoient eu dans les derniers
tems avec les autres peuples avoit fub-
ftitué à ces vertus des vices tout con-
traires. Il fembleroit , dit-il, que l'effet
aaturel d'un tel commerce ayee des na-
D a tions
du Médiateur , fans quoi, elles leur é- partvs.,
toient inutiles, ils deviennent un peuple
parfait.
En comparant les moeurs des Scythes
avec celles du fiécle préfent , on ell
tenté de croire qu'un fi beau portrait eft
flatc , &quejuftin, auffi bien qu'Hora-
ce, leur prête des vertus qu'ils n'avoient
point. Toute l'antiquité leur rend le
même témoignage; & Homère, dont le
furïrage doit être d'un grand poids, les
appelle les plus jujles des hommes.
Mais, (qui le croiroit?) le luxe , qui
fembleroit ne pouvoir fubiîlter que dans
un pays agréable & délicieux , pénétra
dans cette région âpre & inculte; &
forçant les barrières que lui avoit oppofc
jufques-là un ufage confiant de plusieurs
iiécles, fondé dans la nature du climat
ôt.dans le génie des habitans, il vint à
bout enfin de corrompre auffi les mœurs
des Scythes, & de les égaler en ce point
aux autres peuples dont il s'étoit rendu
maître. C'eil Strabon qui nous apprend str*tj,ir'
cette particularité très-digne de remar- pag. j0/, *
que : il vivoit du tems d'Augufte & de
Tibère. Après avoir beaucoup loué la
fimplicité, la frugalité , l'innocence des
anciens Scythes, & leur extrême éloig-
nement de toute fourberie , & même de
toute diffimulîJtion ; il avoue que le com-
merce qu'ils avoient eu dans les derniers
tems avec les autres peuples avoit fub-
ftitué à ces vertus des vices tout con-
traires. Il fembleroit , dit-il, que l'effet
aaturel d'un tel commerce ayee des na-
D a tions