DE LA CITÉ. i5i
nous en disent les traditions, on le voit zélé pour ses devoirs, animé d'une
véritable piété, et tendant sans cesse vers une plus grande perfection. Ces
témoignages ont fait penser à l'historien de l'église de Paris que l'institu-
tion ou plutôt la réforme du chapitre de la cathédrale avoit été faite par
Erkenrad IC1 , sous le règne de Charlemagne ; on n'en trouve cependant de
monuments authentiques que sous celui de Louis-le-Débonnaire. Ce prince
profita de l'occasion d'un concile qu'il avoit convoqué à Aix-la-Chapelle en
816 (i), et y fit rédiger une règle fixe pour les chanoines; un diacre nommé
Amalarins fut chargé de ce soin par les pères du concile. Cette règle
prescrivoit l'habitation et la vie commune dans des cloîtres fermés , mais
elle n'exigeoit point la désappropriation ni certaines abstinences qui étoient
de précepte et d'usage chez les moines. L'empereur ordonna qu'elle fût
observée dans les différents États soumis à sa domination ; et ce fut là,
suivant les plus sûres apparences, l'époque de l'institution des chanoines
de Notre-Dame dans la forme qui s'est conservée presque entière jusqu'aux
derniers temps. C'est depuis cette réforme qu'on les voit appelés si souvent
dans les actes les frères de Sainte-Marie, et qu'il est parlé de cloître, de
règle et de chapitre
Le concile de Paris, tenu en 829, ayant ordonné que les chefs des
communautés séculières et régulières pourvoiroient aux besoins temporels
de ceux qui les composoient, l'évéque Inchade céda pour lors aux cha-
noines, en toute propriété, plusieurs terres et villages qui appartenoient
à l'église de Paris, avec toutes leurs dépendances. C'est de la division qui
se fit de ces mêmes biens dans des temps postérieurs, que se sont formées les
prébendes canoniales dont jouissoient encore les chanoines de Notre-Dame
au moment où l'église a été dépouillée de son patrimoine.
(1) Chron. Adcmari. ad ann. 816.
(a) Sous la première et la seconde race, on les voit de'signés sous le titre de Fratres et Scniores ,
vel Primores Sanctœ Maria;. Depuis le concile d'Aix-la-Chapelle , le chapitre est nommé Coiigre-
gatio vel Conventus Fratrum aut Canonicorum Beatœ Maries. Ce n'est qu'en 1073 qu'on lit ; pour
la première fois, le mot Capitulum.
Ces mots du frères et de règle ont fait croire à quelques auteurs que le chapitre de Notre-Dame
étoit, dans les commencements , une communauté de Chanoines réguliers, et qu'ils suivoient la
règle de saint Augustin. Le culte particulier qu'ils rendoient à ce saint docteur n'est pas une
preuve assez forte pour appuyer ce sentiment, et sa fête est célébrée avec solemnité dans plusieurs
églises qui n'ont jamais reçu sa règle.
I
nous en disent les traditions, on le voit zélé pour ses devoirs, animé d'une
véritable piété, et tendant sans cesse vers une plus grande perfection. Ces
témoignages ont fait penser à l'historien de l'église de Paris que l'institu-
tion ou plutôt la réforme du chapitre de la cathédrale avoit été faite par
Erkenrad IC1 , sous le règne de Charlemagne ; on n'en trouve cependant de
monuments authentiques que sous celui de Louis-le-Débonnaire. Ce prince
profita de l'occasion d'un concile qu'il avoit convoqué à Aix-la-Chapelle en
816 (i), et y fit rédiger une règle fixe pour les chanoines; un diacre nommé
Amalarins fut chargé de ce soin par les pères du concile. Cette règle
prescrivoit l'habitation et la vie commune dans des cloîtres fermés , mais
elle n'exigeoit point la désappropriation ni certaines abstinences qui étoient
de précepte et d'usage chez les moines. L'empereur ordonna qu'elle fût
observée dans les différents États soumis à sa domination ; et ce fut là,
suivant les plus sûres apparences, l'époque de l'institution des chanoines
de Notre-Dame dans la forme qui s'est conservée presque entière jusqu'aux
derniers temps. C'est depuis cette réforme qu'on les voit appelés si souvent
dans les actes les frères de Sainte-Marie, et qu'il est parlé de cloître, de
règle et de chapitre
Le concile de Paris, tenu en 829, ayant ordonné que les chefs des
communautés séculières et régulières pourvoiroient aux besoins temporels
de ceux qui les composoient, l'évéque Inchade céda pour lors aux cha-
noines, en toute propriété, plusieurs terres et villages qui appartenoient
à l'église de Paris, avec toutes leurs dépendances. C'est de la division qui
se fit de ces mêmes biens dans des temps postérieurs, que se sont formées les
prébendes canoniales dont jouissoient encore les chanoines de Notre-Dame
au moment où l'église a été dépouillée de son patrimoine.
(1) Chron. Adcmari. ad ann. 816.
(a) Sous la première et la seconde race, on les voit de'signés sous le titre de Fratres et Scniores ,
vel Primores Sanctœ Maria;. Depuis le concile d'Aix-la-Chapelle , le chapitre est nommé Coiigre-
gatio vel Conventus Fratrum aut Canonicorum Beatœ Maries. Ce n'est qu'en 1073 qu'on lit ; pour
la première fois, le mot Capitulum.
Ces mots du frères et de règle ont fait croire à quelques auteurs que le chapitre de Notre-Dame
étoit, dans les commencements , une communauté de Chanoines réguliers, et qu'ils suivoient la
règle de saint Augustin. Le culte particulier qu'ils rendoient à ce saint docteur n'est pas une
preuve assez forte pour appuyer ce sentiment, et sa fête est célébrée avec solemnité dans plusieurs
églises qui n'ont jamais reçu sa règle.
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