a4o QUARTIER
« quelques pierres gravées (i). Les intéressés à la découverte du trésor
« imaginaire veillèrent avec soin sur l'ouvrage ; on creusoit en leur pré-
« sence ; on emportoit furtivement des moellons et toutes les pierres gra-
« vées. La réparation qui a été faite montoit à deux mille livres \ mais ce
« particulier et les intéressés ont disparu sans payer, et cette dépense
« restera probablement sur le compte d'un maître maçon, qui s'est livré
« trop légèrement à des inconnus qu'il cherche et ne trouve point. » On
présume que ces inconnus cherchoient la pierre philosophale.
Avant cet événement, plusieurs curieux ayant fait fouiller la terre dans
les caves de sa maison, y avoient trouvé, dans différents endroits, des
urnes, des fioles, des matras, du charbon, et dans des pots de grès une
certaine matière minérale, calcinée et divisée en petits globes de la gros-
seur d'un pois : de telles découvertes n'étoient pas de nature a satisfaire
leur curiosité, et nous croyons qu'il faut renoncer à savoir d'où Nicolas
Flamel a pu se procurer (2) cette grande fortune, qu'il étoit d'ailleurs
si digne de posséder. La maison où il demeurait faisoit le coin de la rue
des Écrivains et de celle de Marivault; et dans le siècle dernier, on voyoit
encore sur de gros jambages sa figure et celle de Pernelle sa femme, en-
tourées d'hiéroglyphes et d'inscriptions. Ils étoient également représentés
dans l'église sur le pilier près de la chaire, et sur la petite porte qu'ils
avoient fait construire. On croit assez généralement qu'ils y furent enter-
rés (3). Plusieurs autres personnages distingués ont eu leur sépulture
dans les chapelles, entre autres Jean Fernel, médecin de Henri II, de
qui l'on disoit, de son temps, qu'il pensoit comme Aristote , et écrivoit
(1) Saint-Foix dit qu'en i7:>4 on voyoit encore, et qu'il avoit vu lui-même ces pierres, où
étoient gravées la figure de Nicolas Flamel et celle de sa femme, avec des inscriptions gothiques
et de prétendus hiéroglyglies.
(2) line conjecture plus raisonnable peut-être que toutes celles qui ont été faites, et que nous
ne donnons cependant que pour ce peut valoir une conjecture, c'est que cette fortune extraordi-
naire pouvoit être le résultat de la découverte de quelque trésor considérable ; tout s'expliqueroit
de cette manière, et il scroit facile de concevoir que Flamel, voulant cacher 1 origine de ses
richesses, eût employé, pour y parvenir, un petit charlatanisme de science occulte, qui d'ailleurs,
dans le temps oii il vivoit, pouvoit flatter sa vanité.
(3) Cependant il n'y a rien là-dessus de positif, et plusieurs pensent qu ils eurent leur sépulture
sous les charniers des Innocents.
« quelques pierres gravées (i). Les intéressés à la découverte du trésor
« imaginaire veillèrent avec soin sur l'ouvrage ; on creusoit en leur pré-
« sence ; on emportoit furtivement des moellons et toutes les pierres gra-
« vées. La réparation qui a été faite montoit à deux mille livres \ mais ce
« particulier et les intéressés ont disparu sans payer, et cette dépense
« restera probablement sur le compte d'un maître maçon, qui s'est livré
« trop légèrement à des inconnus qu'il cherche et ne trouve point. » On
présume que ces inconnus cherchoient la pierre philosophale.
Avant cet événement, plusieurs curieux ayant fait fouiller la terre dans
les caves de sa maison, y avoient trouvé, dans différents endroits, des
urnes, des fioles, des matras, du charbon, et dans des pots de grès une
certaine matière minérale, calcinée et divisée en petits globes de la gros-
seur d'un pois : de telles découvertes n'étoient pas de nature a satisfaire
leur curiosité, et nous croyons qu'il faut renoncer à savoir d'où Nicolas
Flamel a pu se procurer (2) cette grande fortune, qu'il étoit d'ailleurs
si digne de posséder. La maison où il demeurait faisoit le coin de la rue
des Écrivains et de celle de Marivault; et dans le siècle dernier, on voyoit
encore sur de gros jambages sa figure et celle de Pernelle sa femme, en-
tourées d'hiéroglyphes et d'inscriptions. Ils étoient également représentés
dans l'église sur le pilier près de la chaire, et sur la petite porte qu'ils
avoient fait construire. On croit assez généralement qu'ils y furent enter-
rés (3). Plusieurs autres personnages distingués ont eu leur sépulture
dans les chapelles, entre autres Jean Fernel, médecin de Henri II, de
qui l'on disoit, de son temps, qu'il pensoit comme Aristote , et écrivoit
(1) Saint-Foix dit qu'en i7:>4 on voyoit encore, et qu'il avoit vu lui-même ces pierres, où
étoient gravées la figure de Nicolas Flamel et celle de sa femme, avec des inscriptions gothiques
et de prétendus hiéroglyglies.
(2) line conjecture plus raisonnable peut-être que toutes celles qui ont été faites, et que nous
ne donnons cependant que pour ce peut valoir une conjecture, c'est que cette fortune extraordi-
naire pouvoit être le résultat de la découverte de quelque trésor considérable ; tout s'expliqueroit
de cette manière, et il scroit facile de concevoir que Flamel, voulant cacher 1 origine de ses
richesses, eût employé, pour y parvenir, un petit charlatanisme de science occulte, qui d'ailleurs,
dans le temps oii il vivoit, pouvoit flatter sa vanité.
(3) Cependant il n'y a rien là-dessus de positif, et plusieurs pensent qu ils eurent leur sépulture
sous les charniers des Innocents.