a6o QUARTIER
bulaire de Paris. Jaillot pense que c'étoit celle de Saint-Magloire, dont la
prison étoit voisine. Dans les temps barbares du régime féodal, et sous ce
gouvernement singulier et unique dans l'histoire, chaque seigneur avoitle
droit de justice sur ses terres, et, attentif à soutenir ce privilège, réclamoit
très fortement les coupables dont le crime avoit été commis sur sa censive,
pour les faire condamnera son tribunal particulier. Dans le cas d'exécution,
les corps des suppliciés n'étoient point portés au gibet public, qui n'appar-
tenoit qu'au roi, mais aux piliers du seigneur qui les avoit fait punir.
L'EGLISE DE SAINTLEU, SAINT-GILLES.
Les religieux de Saint-Magloire, après avoir quitté la Cité, et s'être
établis dans leur chapelle Saint-Georges, avoient permis d'élever des
habitations sur le terrain qui dépendoit de leur monastère, mais sous la
condition que les habitants seroient paroissiens de Saint-Barthélemi. L'éloi-
gnement où le Bourg-l'Abbé et les rues voisines étoient de cette église
les détermina depuis à consentir que ceux qui demeuroient dans ce quar-
tier fissent célébrer, à leursfrais, l'office divin à un autel qui fut élevé à cet
effet dansleur propre église, Dubreul dit avoir vu des titres qui spécifioient
qu'il étoit placé du côté méridional du chœur, et sous l'invocation de
Saint-Leu et Saint-Gilles. Il auroit dû dire simplement Saint-Gilles,
car certainement ce saint fut d'abord le seul patron de cette paroisse, et
ensuite long-temps nommé le premier. Tout porte à croire que saint Leu
(ou Loup), évéque de Sens, n'y a été joint que pareeque sa fête arrivoit
le premier septembre, le même jour que celle de saint Gilles (i)-
Le nombre des paroissiens s'étant successivement augmenté, et 1 enceinte
(i) Il y a plusieurs raisons très fortes pour appuyer cette opinion. i° L'abbaye possédoit seule-
ment des reliques de saint Gilles et non de saint Leu. 2° Dans les livres ecclésiastiques de Paris,
du treizième siècle, on voit saint Gilles avec un office propre, au ier septembre, et saint Loup
remis à un autre jour, ou réduit à une simple commémoraison. 5° Dans tous les titres de ce
temps, relatifs à cette église, on lit toujours : Ecclesia SS- Egidii et Lupi.
bulaire de Paris. Jaillot pense que c'étoit celle de Saint-Magloire, dont la
prison étoit voisine. Dans les temps barbares du régime féodal, et sous ce
gouvernement singulier et unique dans l'histoire, chaque seigneur avoitle
droit de justice sur ses terres, et, attentif à soutenir ce privilège, réclamoit
très fortement les coupables dont le crime avoit été commis sur sa censive,
pour les faire condamnera son tribunal particulier. Dans le cas d'exécution,
les corps des suppliciés n'étoient point portés au gibet public, qui n'appar-
tenoit qu'au roi, mais aux piliers du seigneur qui les avoit fait punir.
L'EGLISE DE SAINTLEU, SAINT-GILLES.
Les religieux de Saint-Magloire, après avoir quitté la Cité, et s'être
établis dans leur chapelle Saint-Georges, avoient permis d'élever des
habitations sur le terrain qui dépendoit de leur monastère, mais sous la
condition que les habitants seroient paroissiens de Saint-Barthélemi. L'éloi-
gnement où le Bourg-l'Abbé et les rues voisines étoient de cette église
les détermina depuis à consentir que ceux qui demeuroient dans ce quar-
tier fissent célébrer, à leursfrais, l'office divin à un autel qui fut élevé à cet
effet dansleur propre église, Dubreul dit avoir vu des titres qui spécifioient
qu'il étoit placé du côté méridional du chœur, et sous l'invocation de
Saint-Leu et Saint-Gilles. Il auroit dû dire simplement Saint-Gilles,
car certainement ce saint fut d'abord le seul patron de cette paroisse, et
ensuite long-temps nommé le premier. Tout porte à croire que saint Leu
(ou Loup), évéque de Sens, n'y a été joint que pareeque sa fête arrivoit
le premier septembre, le même jour que celle de saint Gilles (i)-
Le nombre des paroissiens s'étant successivement augmenté, et 1 enceinte
(i) Il y a plusieurs raisons très fortes pour appuyer cette opinion. i° L'abbaye possédoit seule-
ment des reliques de saint Gilles et non de saint Leu. 2° Dans les livres ecclésiastiques de Paris,
du treizième siècle, on voit saint Gilles avec un office propre, au ier septembre, et saint Loup
remis à un autre jour, ou réduit à une simple commémoraison. 5° Dans tous les titres de ce
temps, relatifs à cette église, on lit toujours : Ecclesia SS- Egidii et Lupi.