SAINT-MARTIN. 4o7
L'ÉGLISE DE SAINT-LAURENT.
O n ignore par qui et dans quel temps cette église a été bâtie ; on n'a pas même
la certitude qu'elle ait toujours été située dans l'endroit où nous la voyons
aujourd'hui; cependant on ne peut douter qu'elle ne soit une des plus an-
ciennes basiliques de Paris ; cette antiquité est prouvée par le témoignage
de Grégoire de Tours , qui nous apprend qu'elle existoit déjà au commen-
cement du. sixième siècle , et que c'étoit alors une abbaye. En effet, cet
auteur dit (i) que, du temps de Clotaire , Domnole , abbé du monas-
tère de Saint-Laurent, fut le successeur immédiat de saint Innocent,
évêque du Mans , lequel mourut en 543 i et dans un autre endroit déjà
cité (2) , que F inondation de F année 583 fut si considérable, qu'il arriva
de fréquents naufrages entre la ville et l'église de Saint-Laurent.
Nous ne devons pas dissimuler que quelques auteurs , dont le nom est
célèbre dans la critique littéraire, ont regardé comme suspect, et ajouté
par un faussaire, le chapitre où Grégoire de Tours a parlé de la basilique de
Saint-Laurent. Cette opinion, adoptée par le P. Lecointe, le P. Papebroch,
a été attaquée et refutée par dom Thierri Ruinart, domMabillon, M. Le
Courvoisier et le P. Bondonnet, savants dont l'autorité suffit au moins
pour contre-balancer celle des précédents. Mais quand on supposeroit, ce
qui n'est pas facile a prouver, que le chapitre 9 du sixième livre de Gré-
goire de Tours a été interpolé dans des temps postérieurs, cela ne prouve-
roit pas que les faits rapportés par l'auteur fussent contraires à la vérité : du
moins trouvons-nous son témoignage , relativement à l'existence de la
basilique de Saint-Laurent, confirmé par celui de l'auteur de la Vie de
saint Lubin. Nous avons déjà eu l'occasion de citer le passage dans lequel,
parlant d'un violent incendie miraculeusement éteint par les prières de ce
(1) Hist. de Frv ]iv. 6, ch. 9.
(2) Ibid , ch. 21.
L'ÉGLISE DE SAINT-LAURENT.
O n ignore par qui et dans quel temps cette église a été bâtie ; on n'a pas même
la certitude qu'elle ait toujours été située dans l'endroit où nous la voyons
aujourd'hui; cependant on ne peut douter qu'elle ne soit une des plus an-
ciennes basiliques de Paris ; cette antiquité est prouvée par le témoignage
de Grégoire de Tours , qui nous apprend qu'elle existoit déjà au commen-
cement du. sixième siècle , et que c'étoit alors une abbaye. En effet, cet
auteur dit (i) que, du temps de Clotaire , Domnole , abbé du monas-
tère de Saint-Laurent, fut le successeur immédiat de saint Innocent,
évêque du Mans , lequel mourut en 543 i et dans un autre endroit déjà
cité (2) , que F inondation de F année 583 fut si considérable, qu'il arriva
de fréquents naufrages entre la ville et l'église de Saint-Laurent.
Nous ne devons pas dissimuler que quelques auteurs , dont le nom est
célèbre dans la critique littéraire, ont regardé comme suspect, et ajouté
par un faussaire, le chapitre où Grégoire de Tours a parlé de la basilique de
Saint-Laurent. Cette opinion, adoptée par le P. Lecointe, le P. Papebroch,
a été attaquée et refutée par dom Thierri Ruinart, domMabillon, M. Le
Courvoisier et le P. Bondonnet, savants dont l'autorité suffit au moins
pour contre-balancer celle des précédents. Mais quand on supposeroit, ce
qui n'est pas facile a prouver, que le chapitre 9 du sixième livre de Gré-
goire de Tours a été interpolé dans des temps postérieurs, cela ne prouve-
roit pas que les faits rapportés par l'auteur fussent contraires à la vérité : du
moins trouvons-nous son témoignage , relativement à l'existence de la
basilique de Saint-Laurent, confirmé par celui de l'auteur de la Vie de
saint Lubin. Nous avons déjà eu l'occasion de citer le passage dans lequel,
parlant d'un violent incendie miraculeusement éteint par les prières de ce
(1) Hist. de Frv ]iv. 6, ch. 9.
(2) Ibid , ch. 21.