DE LA GRÈVE. j77
Rue du Martroi. Elle aboutit d'un côté à la place de Grève, et de l'autre a la rue du
Monceau-Saint-Gervais. Nous avons déjà vu qu'on l'appeloit du Marteret, Martrai, et
Martroi-Saint-Jean. Le censier de l'évêché de l'iji la nomme le Martelet-Saint-Jean.
On la trouve aussi désignée sous le nom du Chevet-Saint-Jean, et de rue Saint-Jeait dans
plusieurs actes et sur les plans du dix-septième siècle. On lui a ensuite donné le nom de
Martroi, que portoit celle qui venoit y aboutir, et depuis ce nom a été altéré de diffé-
rentes façons. Corrozet l'appelle du Martel-Saint-Jean, les autres du Maltois, Martrois
et Martrai. L'étymologie de ce nom n'est pas facile à donner. Sauvai le fait dériver du
vieux mot Martjretum, diminutif de Marlyrium, qui, selonlui, signifie un tombeau, une
cbâsse, un cimetière, une église. En admettant la signification qu'il donneà ce mot, un tel
nom auroit plutôt convenu à la rue du Monceau Saint-Gervais; cependant on ne voit point,
qu'on le lui ait jamais donné. Borel , dans son Trésor des recherches et antiquités
gauloises, dit que le mot Martroi vient de Martyrium, qui signifie lieu do supplice. Cette
étymologie paroît mieux fondée que celle de Sauvai, d'autant plus que cette rue n'a
porté ce nom que depuis que la place de Grève où elle aboutit a été destinée au supplice
des criminels (i).
Rue de la Mortellerie (2). La partie de cette rue qui est dans ce quartier commence
à la Grève et finit au coin de la rue Geoffroi-l'Asnier. Il y a plusieurs opinions rela-
tivement à l'étymologie de son nom. Quelques uns ont cru qu'elle l'avoit pris des
meurtres qu'on y commettoit autrefois. Sauvai prétend qu'elle le doit à Pierre et à
Richard Le Mortelier, qui y demeuroient en li^S , qu'on la nomma à cause d'eux
Morteliere, ensuite de la Morteillerie, et enfin de la Mortellerie. Jaillot pense que ce
nom vient des Morteliers, espèce d'ouvriers qui emploient la chaux et le plâtre, et. dont
il est parlé dans les règlements de la marchandise. Quoi qu'il en soit, si cette rue doit
son nom à une famille des Mortelier , elle le portoit long-temps avant l'époque que
Sauvai lui assigne: car elle est nommée rue à la Mortellerie dans un acte de 1212,
et Mortelleria dans un autre de 1264, ainsi que dans des leltres de Simon, évèque de
Paris en 1289. Guillot et le rôle de i3i3 l'appellent aussi la Mortellerie, et il ne paroiî
pas que ce nom ait varié (3).
(1) Le jeune roi Philippe, que son père, Louis-le-Gros, avoit associe à la couronne, passant par
cette rue, un cochon s'embarrassa dans les jambes de son cheval et l'abattit ; la chute du jeune prince
fut si j-ude, qu'il en mourut le lendemain , 15 octobre n3l. H fut alors défendu de laisser vaguer des
pourceaux dans les rues.
(2) Dans cette rue , entre celle de Longpont et la rue des Barres, sont deux rues autrefois sans
nom. La plus occidentale se nomme aujourd'hui rue des Trois-Maures , l'autre rue Frileuse. Cepen-
dant celle-ci offre une ancienne inscription gravée sur la pierre , laquelle porte le nom de Chat-Frileux.
Entre la rue des Barres et celle de Geoffroi-l'Asnier , se trouve encore une rue sans nom, qui a reçu
celui de rue Hjacinthe.
(5) Quelques titres indiquent dans cette rue la cour Brisset, laquelle devoit être située entre les rues
Pernelle et de Longpont. Jaillot parle aussi d'une ruelle aux Foulons et d'une rue Dame-Agnès,
qu'il dit avoir trouvées mentionnées dans des titres du quinzième siècle , mais dont il n'a pu découvrir
aucune trace. Cette dernière étoit située près de la chapelle des Haudrietles.
Rue du Martroi. Elle aboutit d'un côté à la place de Grève, et de l'autre a la rue du
Monceau-Saint-Gervais. Nous avons déjà vu qu'on l'appeloit du Marteret, Martrai, et
Martroi-Saint-Jean. Le censier de l'évêché de l'iji la nomme le Martelet-Saint-Jean.
On la trouve aussi désignée sous le nom du Chevet-Saint-Jean, et de rue Saint-Jeait dans
plusieurs actes et sur les plans du dix-septième siècle. On lui a ensuite donné le nom de
Martroi, que portoit celle qui venoit y aboutir, et depuis ce nom a été altéré de diffé-
rentes façons. Corrozet l'appelle du Martel-Saint-Jean, les autres du Maltois, Martrois
et Martrai. L'étymologie de ce nom n'est pas facile à donner. Sauvai le fait dériver du
vieux mot Martjretum, diminutif de Marlyrium, qui, selonlui, signifie un tombeau, une
cbâsse, un cimetière, une église. En admettant la signification qu'il donneà ce mot, un tel
nom auroit plutôt convenu à la rue du Monceau Saint-Gervais; cependant on ne voit point,
qu'on le lui ait jamais donné. Borel , dans son Trésor des recherches et antiquités
gauloises, dit que le mot Martroi vient de Martyrium, qui signifie lieu do supplice. Cette
étymologie paroît mieux fondée que celle de Sauvai, d'autant plus que cette rue n'a
porté ce nom que depuis que la place de Grève où elle aboutit a été destinée au supplice
des criminels (i).
Rue de la Mortellerie (2). La partie de cette rue qui est dans ce quartier commence
à la Grève et finit au coin de la rue Geoffroi-l'Asnier. Il y a plusieurs opinions rela-
tivement à l'étymologie de son nom. Quelques uns ont cru qu'elle l'avoit pris des
meurtres qu'on y commettoit autrefois. Sauvai prétend qu'elle le doit à Pierre et à
Richard Le Mortelier, qui y demeuroient en li^S , qu'on la nomma à cause d'eux
Morteliere, ensuite de la Morteillerie, et enfin de la Mortellerie. Jaillot pense que ce
nom vient des Morteliers, espèce d'ouvriers qui emploient la chaux et le plâtre, et. dont
il est parlé dans les règlements de la marchandise. Quoi qu'il en soit, si cette rue doit
son nom à une famille des Mortelier , elle le portoit long-temps avant l'époque que
Sauvai lui assigne: car elle est nommée rue à la Mortellerie dans un acte de 1212,
et Mortelleria dans un autre de 1264, ainsi que dans des leltres de Simon, évèque de
Paris en 1289. Guillot et le rôle de i3i3 l'appellent aussi la Mortellerie, et il ne paroiî
pas que ce nom ait varié (3).
(1) Le jeune roi Philippe, que son père, Louis-le-Gros, avoit associe à la couronne, passant par
cette rue, un cochon s'embarrassa dans les jambes de son cheval et l'abattit ; la chute du jeune prince
fut si j-ude, qu'il en mourut le lendemain , 15 octobre n3l. H fut alors défendu de laisser vaguer des
pourceaux dans les rues.
(2) Dans cette rue , entre celle de Longpont et la rue des Barres, sont deux rues autrefois sans
nom. La plus occidentale se nomme aujourd'hui rue des Trois-Maures , l'autre rue Frileuse. Cepen-
dant celle-ci offre une ancienne inscription gravée sur la pierre , laquelle porte le nom de Chat-Frileux.
Entre la rue des Barres et celle de Geoffroi-l'Asnier , se trouve encore une rue sans nom, qui a reçu
celui de rue Hjacinthe.
(5) Quelques titres indiquent dans cette rue la cour Brisset, laquelle devoit être située entre les rues
Pernelle et de Longpont. Jaillot parle aussi d'une ruelle aux Foulons et d'une rue Dame-Agnès,
qu'il dit avoir trouvées mentionnées dans des titres du quinzième siècle , mais dont il n'a pu découvrir
aucune trace. Cette dernière étoit située près de la chapelle des Haudrietles.