| Si F oiien croit la voix publique» il n'y à de Palladio » dans ce bâtiment,
que.le Portique,. que sa proportion intérieure & 1'élégance de Tes entrecolonne-
I mens mettent au nombre de ses plus belles productions. Ces entrecolonnemens ne
} sont pas» à la vérité, du genre Eujlllos, qui est de deux diamètres & un quart»
\ & que Vitruve, Palladio, & d'autres Architectes ont jugé le plus parfait5 cepen-
i. dant, quoique de deux diamètres & un huitième » ils font ailes, bonne figure » Se
l l'œil-n'en peut facilement remarquer Içs différences. Elles sont en effet si legè-
i res, que même l'Observateur les plus exael: pourrait y être trompé. Quant à 1*
Architecte du bâtiment, le jugement de quelques hommes lènsés, qui connaissent
parfaitement le goût de Palladio, vaut bien, à mon avis, les bruits populaires*
ainsi quelqu'un pourrait très-bien soûtenir que Palladio a inventé dans sa jeunefse
le Plan & toute l'Elévation de cette maison; en voici les raisons. En premier
lieu la divisïon intérieure du bâtiment ressemble on ne peut pas plus à celle que
Planche 17 notre Arcnitec^e faisait dans les siens; ce sont des chambres» des ca-
binets, une Salle, & deux éscaliers en limace, qu'il était accoutumé
de faire le plus souvent pour ménager le cerreiu» & l'employer en quelqu*autre
pièce plus utile. L'on pourrait aussî remarquer que la Façade a des parties très-
analogues à. celles de la maison Godi, qui appartient actuellement à Madame la.
Comtesse Porto (a); telles sont par exemple la disfribution extérieure des fenê-
très, la proportion de leur ouverture, leurs piédroits» les bandes saillantes au
dessous, soûtenues par des modillons, les cimaisesdes appuis des, fenêtres du sé-
cond étage, enfin la corniche à modillons qui couronne le bâtiment, 8c qui res-
semble égaleront à celle de la susdite maison.
Cette uniformité fait penser que le même Archite&e les ait deffînées toutes
deux; & comme il est à suppoiër» siiivant que je J'ai remarqué dans ma desefi-
ption, que l'Auteur ait corrigé la Façade de la maison Godi, lorsqu' il a publié
ses ouvrages, il est vraisemblable qu'il n'ait corrigé dans, celle-ci qu£~ le Porti-
que, qu'il avait dessiné dans sa jeunessè» substituant une colonnade à ce qui exï-
stait auparavant. Je ne dis qu'une colennade, car sans doute le Portique était
bâti sur le même goût que le reste de la maison % c est ce que prouve la corni-
che qui couronne les deux ailes de la Façade » qui régne ausfî aux côtés du Por-
tique , & se termine près des colonnes placées sur ses angles, sans qu'aucun de
ses membres se lie à la corniche Ionique pour marquer l'unité &la continuation,
ce qui produit un fort mauvais effet»
U) Voyez le slanché XIV,
que.le Portique,. que sa proportion intérieure & 1'élégance de Tes entrecolonne-
I mens mettent au nombre de ses plus belles productions. Ces entrecolonnemens ne
} sont pas» à la vérité, du genre Eujlllos, qui est de deux diamètres & un quart»
\ & que Vitruve, Palladio, & d'autres Architectes ont jugé le plus parfait5 cepen-
i. dant, quoique de deux diamètres & un huitième » ils font ailes, bonne figure » Se
l l'œil-n'en peut facilement remarquer Içs différences. Elles sont en effet si legè-
i res, que même l'Observateur les plus exael: pourrait y être trompé. Quant à 1*
Architecte du bâtiment, le jugement de quelques hommes lènsés, qui connaissent
parfaitement le goût de Palladio, vaut bien, à mon avis, les bruits populaires*
ainsi quelqu'un pourrait très-bien soûtenir que Palladio a inventé dans sa jeunefse
le Plan & toute l'Elévation de cette maison; en voici les raisons. En premier
lieu la divisïon intérieure du bâtiment ressemble on ne peut pas plus à celle que
Planche 17 notre Arcnitec^e faisait dans les siens; ce sont des chambres» des ca-
binets, une Salle, & deux éscaliers en limace, qu'il était accoutumé
de faire le plus souvent pour ménager le cerreiu» & l'employer en quelqu*autre
pièce plus utile. L'on pourrait aussî remarquer que la Façade a des parties très-
analogues à. celles de la maison Godi, qui appartient actuellement à Madame la.
Comtesse Porto (a); telles sont par exemple la disfribution extérieure des fenê-
très, la proportion de leur ouverture, leurs piédroits» les bandes saillantes au
dessous, soûtenues par des modillons, les cimaisesdes appuis des, fenêtres du sé-
cond étage, enfin la corniche à modillons qui couronne le bâtiment, 8c qui res-
semble égaleront à celle de la susdite maison.
Cette uniformité fait penser que le même Archite&e les ait deffînées toutes
deux; & comme il est à suppoiër» siiivant que je J'ai remarqué dans ma desefi-
ption, que l'Auteur ait corrigé la Façade de la maison Godi, lorsqu' il a publié
ses ouvrages, il est vraisemblable qu'il n'ait corrigé dans, celle-ci qu£~ le Porti-
que, qu'il avait dessiné dans sa jeunessè» substituant une colonnade à ce qui exï-
stait auparavant. Je ne dis qu'une colennade, car sans doute le Portique était
bâti sur le même goût que le reste de la maison % c est ce que prouve la corni-
che qui couronne les deux ailes de la Façade » qui régne ausfî aux côtés du Por-
tique , & se termine près des colonnes placées sur ses angles, sans qu'aucun de
ses membres se lie à la corniche Ionique pour marquer l'unité &la continuation,
ce qui produit un fort mauvais effet»
U) Voyez le slanché XIV,