Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Schneider, R.; Gryglewicz, Tomasz [Red.]
L' esthétique classique chez Quatremère de Quincy: (1805 - 1823) — Paris, 1910

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.27184#0105
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LES ORIGINES ET LES ÉCHOS DE LA. DOCTRINE

83

C’esl le génie allemand qui s’est emparé de son esprit. Le
plus précieux résultat de cette enquête sur les origines de
la doctrine idéalo-antique dans la l'orme que lui a donnée
Quatremère est de montrer, par cet exemple saisissant, le
prestige qu’il a exercé sur les français de 1770 à 1825. Qua-
tremère n’est certes pas le premier à invoquer l’autorité des
esthéticiens allemands, qui régnaient chez nous au moins
depuis la première traduction de V Histoire de F Art de Winc-
kelmann en 1766, mais le premier à invoquer avec insis-
tance leur qualité d’Allemands comme une garantie de su-
périorité.

C’est en connaissance de cause qu'il admire « la grande
nation allemande1 », pour avoir séjourné dans le Holstein,
à Tremsbüttel de 1797 a 1800, intimement uni avec ceux
qui pouvaient le mieux l’aider à pénétrer dans le génie de
la race : le philosophe Jacobi et le poète Christian de Stol-
berg. C’est là que ce parisien, récemment évadé des géné-
ralités où la Révolution a encore encouragé l’esprit français,
apprend à admirer la science allemande qui « creuse pro-
fondément le sujet » et n’est pesante que parce qu’elle mar-
che « avec un fort bagage d’érudition et de citations 2 ». Dans
ce pays « des recherches et des études sérieuses », il jette
en 1798 le fondement de son Jupiter olympien, un de nos
premiers ouvrages conçu à l'allemande3. Sa bibliothèque
s’enrichit d’une quantité d'ouvrages allemands, où la littéra-
ture meme lient sa place avecAVieland, Schlegel, Goethe, etc...4
Membre de la classe d’histoire à l’Institut en i8o4, il a du
applaudir ou même s’associer à l’intelligente initiative de
son collègue et ami Grégoire, qui fait nommer en i8o5 une
Commission chargée de former à l lnstitutet à la Bibliothè-
que nationale une bibliothèque germanique et de faire con-

corporellc de l'âme, par C. Berkeley, traduit par Le Gua de Malves, 1 700 (Cata-
logue de la Bibliolh. de Quatrcm'erc, n° 11).

1. Canova, p. 23a.

2. Notice sur le Laocoon, traduit par Ch. Vanderbourg (Moniteur, 12 prairial
an XI).

3. Lettre à Schweighœuser, à Strasbourg, i3 juin 1817 (Biblioth. de Nancy).

4. Gf. les nos 243 à 868.
 
Annotationen