II
LES ARTS POLYCHROMES ; LA CHIMIE DES COULEURS;
LA GRAVURE ET LA LITHOGRAPHIE ; LA MÉDAILLE.
I. — La vigilance de Quatremère a cherché tantôt à inter-
cepter, tantôt à régler les arts polychromes renouvelés du
moyen âge ou de la Renaissance. Gependant îl permet à la
sculpture, non sans réserves, le jeu des couleurs : l’exemple
cle l antiquité, par lui-même révélé, a fait taire sur ce point
ses répugnances d idéaliste, que 1 époque a gardées ; son ini-
tiative a même fait surgir, en pleine école classique, des
audaces heureuses. Sculpture, mosaïque, céramique émaillée,
vitrail, autant de champs cle balaihe, on iuttent l’école du
coloris qui offusque la iigne, et celle du blanc ou du gris
qui la laisse prédominer.
En 1791, au Panthéon, daccord avec Rondelet, il fait
poser des verrières grises1 ; c’est la tradition inaugurée par la
Renaissance. Sous l’Empire, ies architectes se conformeront
encore à son exemple en demandant. pour l’église rendue au
culte, des vitraux cc avec ornements à teintes plates ». Dès cette
époque pourtant le goùt du moyen âge, forme anticipée du
romantisme, cherche à réhahiliter le grandvitrail à couleurs
intenses : en i8od et 1806 Alex. Lenoir, toujours précur-
seur, publie YHistoire de la Peinture sur verre, prône « la
manière gothique », appelle de ses vœux une renaissance, et
déplore que la première lueur nous en vienne d’AIlemagne2.
1. Lettres de Pvondelet et de Quatremère, en ventôse et nivôse an II (Arch.
Nat., 325a et 333a).
2. Le premier plaidoyer est compris dans le Musée des Monuments français,
1804, 8 vol. ; puis la Peinture sur verre reparaît en 1806, en 180g dans le Mo-
LES ARTS POLYCHROMES ; LA CHIMIE DES COULEURS;
LA GRAVURE ET LA LITHOGRAPHIE ; LA MÉDAILLE.
I. — La vigilance de Quatremère a cherché tantôt à inter-
cepter, tantôt à régler les arts polychromes renouvelés du
moyen âge ou de la Renaissance. Gependant îl permet à la
sculpture, non sans réserves, le jeu des couleurs : l’exemple
cle l antiquité, par lui-même révélé, a fait taire sur ce point
ses répugnances d idéaliste, que 1 époque a gardées ; son ini-
tiative a même fait surgir, en pleine école classique, des
audaces heureuses. Sculpture, mosaïque, céramique émaillée,
vitrail, autant de champs cle balaihe, on iuttent l’école du
coloris qui offusque la iigne, et celle du blanc ou du gris
qui la laisse prédominer.
En 1791, au Panthéon, daccord avec Rondelet, il fait
poser des verrières grises1 ; c’est la tradition inaugurée par la
Renaissance. Sous l’Empire, ies architectes se conformeront
encore à son exemple en demandant. pour l’église rendue au
culte, des vitraux cc avec ornements à teintes plates ». Dès cette
époque pourtant le goùt du moyen âge, forme anticipée du
romantisme, cherche à réhahiliter le grandvitrail à couleurs
intenses : en i8od et 1806 Alex. Lenoir, toujours précur-
seur, publie YHistoire de la Peinture sur verre, prône « la
manière gothique », appelle de ses vœux une renaissance, et
déplore que la première lueur nous en vienne d’AIlemagne2.
1. Lettres de Pvondelet et de Quatremère, en ventôse et nivôse an II (Arch.
Nat., 325a et 333a).
2. Le premier plaidoyer est compris dans le Musée des Monuments français,
1804, 8 vol. ; puis la Peinture sur verre reparaît en 1806, en 180g dans le Mo-