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Le Sifflet: journal humoristique de la famille — 1.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3248#0034
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LE SIFFLET

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SIFFLEMENTS

Voilà le moment où le métier de défuté va devenir
aussi dur que celui de détenu politique.

Pendant l'hiver, alors que ce poêle gigantesque qui,
comme le lutrin de Boileau, pourrait faire le sujet d'un
poème épique, .chauffait les salles, le métier avait du
bon.

Il faisait froid au dehors, le vent courait à travers les
galeries, collant aux flancs des statues leurs draperies de
marbre, et les bouches de chaleur continuaient à entrete-
nir dans cette vaste magnanerie une température uni-
forme.

Mais voilà que le soleil apparaît radieux, mettant des
tons d'or sur les crânes polis (plus polis que leurs pro-
priétaires).

Dans les vertes allées du parc, les oiseaux font concur-
rence aux orateurs.

Qu'ils doivent plaindre leurs malheureux confrères en-
fermés dans cette volière !

Et si je voulais continuer ma comparaison avec le règne
animal, combien cela me serait facile !

Ici, des moineaux, des alouettes, des rossignols ; là,
des aigles (?), des coqs, des oies, des canards... etc., etc.

Mais je ne veux pas céder à cette alléchante tenta-
. tion.

Allons, un bon mouvement, le ciel est bleu et les pe-
louses sont vertes. Allez courir en liberté ; allez vous
coucher dans l'herbe, la tête à l'ombre et les pieds au so-
leil.

De toutes les positions, député, ministre, président, la
meilleure, croyez-moi, est encore la position horizon-
tale .

lie ad Joseph !

J'ai vu cette inscription dans une église, au-dessus
d'une chapelle dédiée au mari platonique de la Vierge.
' Avec une main indicatrice, quelle jolie enseigne pour
un marchand de vin!

Il est des morts qu'il faut qu'on tue ! a dit F. Desnoyers
parlant de C. Delavigne.

Combien aussi il y a de choses à démolir !

Et en première ligne le respect aux morts et aux che-
veux blancs.

Quand je pense que Badinguet aura des cheveux blancs
et qu'il deviendra un cadavre, et que, peut-être, il se trou-
vera, à ce moment, un Rouher quelconque pour vous
dire, quand vous l'attaquerez : Respectez ses cheveux
blancs, paix à sa cendre !

La cendre de Badinguet ! Mélange horrible ! Mais ce
n'est pas bon même à faire du guano.

Retour des courses ! un soleil splendide, des équipages
nombreux, des cavaliers avec des cartes d'enceinte à la
boutonnière ; une foule énorme, où l'on aperçoit quelques
vides causés par le départ des 35,000 exilés.

Vous savez bien, ces 35,000 personnes qui ont fui une
capitale où on ne peut plus rire, où on ne peut plus s'a-
muser, où le cartouche (?) qui représentait les armes
impériales a été effacé de tous les murs.

Quelle imprudencs, dit un curieux, de s'avancer, à
cheval, au milieu de toutes ces voitures, entre lesquelles
on peut se faire broyer.

Oui, mais on a, comme compensation, la faculté d'é-
craser les pékins.

Vu à Versailles.

Deux pochards battant les murs de la préfecture qui
abrite l'auguste front de Barthélémy.
— La loi aura-t-elle un effet rétroactif ?
Renvoyé à la commission.

Le commerce d'exportation continue de jour en jour à
s'étendre.

Cinq cents émigrants viennent de partir pour aller
fonder à la Nouvelle-Calédonie des comptoirs internatio-
naux, i

On attend de nouveaux convois.

Un Merle.

PENSÉES D'UN BIJOUTIER SUR LE GENOU

Il y des maris qui aimeraient mieux perdre leur femme
que leur porte-monnaie.

*

Les musiciens chargés d'interpréter les grands maîtres
sont des exécuteurs des hautes ceuvres.

Pendant toute la durée du carême les prédicateurs
sont d'une fatuité excessive, ils sont sans cesse à parler
d'oeufs.

* *

La nuit' porte conseil et les maris convaincus des
cornes.

On a quelquefois raison d'avoir tort, et vide versa.

* *
Il y a des nourrices qui préfèrent l'hiver allaiter.

Les femmes nous aiment jusqu'à ce qu'elles aient trouvé
mieux que nous.

Les aveugles sont les seuls industriels capables de tra-
vailler sans y voir.

Souvent, en faisant la chaîne on se fait faire la
sienne.

Jurer à une femme de l'aimer toujours, c'est faire un
serment insensé. Quel est donc l'homme qui a la préten-
tion de traiter son cœur en esclave au point de l'engager
témérairement?

Les militaires ont dû être nommés soldats à partir du
jour où le gouvernement les solda.

Il est préférable d'avoir des boutons à sa chemise que
sur le corps.

me

J'aime mieux voir ma pipe 'se culotter que ma fem-

B !

_ Les chevaux sont ferrés et les gens pressés sont affai-

II vaut mieux voir sa belle-mère s'éteindre dans ses
bras que sa bougie dans sa lanterne.

Les fumistes sont les ouvriers les plus paresseux, parce
que ce sont eux qui ont le plus de mêles dans la
main.

Il y a des femmes qui n'ont des mollets que dans la
bouche.

Je n'aime pas les marchands de journaux parce qu'ils
vendent la Patrie,

Les tyrans doivent tous s'incliner devant Varrêl pu-
blic.

Louis Gabillaud.

LE BAL DES OENS JE MAISON

Les gens de maison ont donné leur bal annuel à la
salle Valentino.

Ayant été convié "à cette fête, j'ai eu le plaisir de voir
sauter toute la fine fleur des Marions et des Frontins de
Paris.

C'était charmant ! les dames avaient des toilettes ra-
vissantes, les messieurs portaient l'habit et le gibus avec
une aisance que les gens du monde n'ont pas tou-
jours. .

On pouvait se croire dans un salon du noble fau-
bourg.

Mesdemoiselles Mariani, Léonide Leblanc, Bédard et
Massin s'étaient transformées en caméristes pour cette
circonstance ; elles mettaient la pelisse à leurs femmes
de chambre d'une façon très gracieuse.

Plusieurs petits crevés en riche livrée attendaient
placidement à la porte du bal la sortie de leurs domes-
tiques.

Une foule de somptueux équipages stationnaient dans
la rue Saint-Honoré.

La reine du bal était sans contredit la camériste de
madame de T... Cette fille, superbe Percheronne, avait la
magnifique chevelure dorée et la robe de dentelle que sa
maîtresse portait à la dernière réunion de Chantilly ;
les bijoux de madame n'avaient même pas été ou-
bliés.

Mais entre la femme du monde et sa Marinette, il n'y
avait pas de comparaison à établir.

Madame de T.,.. restait sans éclat avec tous ses
atours, sa toiletté chez les princes d'Orléans n'avait fait
aucun effet.

La Percheronne, au contraire, â son entrée à Valen-
tino, fit sensation ; tout le monde se mit sûr son passage
pour l'admirer; il n'était pas possible d'être plus majes-
tueuse, de porter cette éblouissante toilette avec plus
d'aisance et de distinction.

Pendant toute la soirée, la blonde aux cheveux d'or
(ceux de sa maîtresse) n'a cessé d'être le point de mire de
tous les galants Frontins.

Mais, c'est M. de S..., transformé en laquais pour cette
circonstance, qui a baissé le marche-pied de son carnosse
à cette reine d'une heure; et qui s'est envolé avec
elle dans les régions éthérées... où tous deux ils sont
encore.

Michel Anézo.

COUPS DE SIFFLET

riche héri1tièr'e0Cat "^ ^^ dealandeeI1 ma™ge une

- Monsieur, je donne àma fille quatre cent mille francs
en mariage; cest assez joli, il y a de quoi payerTes
din™ * menage-Et ^'^'apportez-vous pour les

- Dame, monsieur, ripostatle jeune homme cmand nn
déjeuna si bien on n'a pas besoin de dîner

Le dernier des Césars était un soir mélancoliquement
accoude sur la balustrade qui entoure l'étang des carpœ
a Fontainebleau. ' r '

H regardait les gloutonnes habitantes de l'étang se
disputer les débris d'un pain de munition que son impé-
riale mam venait de laisser tomber au milieu d'elles

- Sire, dit un des familiers, voilà des carpes qui ne se
doutent pas que c'est le souverain dJun grand empire oui
les nourrit ce soir. L

—Elles ne s'en doutent pas, répondit l'Empereur, et le
crois que cela leur serait d'ailleurs fort indifférent Les
carpes dévorent ce qu'on leur donne sans s'occuper de
la mam qui le leur jette... C'est souvent ainsi ailleurs
que dans le royaume des poissons'...

Napoléon III savait bien que c'est dans le parti inmé-
nal qu'il y a le plus de carpes. v

Il y a des journaux très intéressants; par exemple
celui qui annonce que Mademoiselle Zulma Bouffa* â
paye un panier de Champagne à ses camarades de la
Gaité le soir de la cinquantième représentation du Roi
Carotte.

Un lecteur qui avale une nouvelle aussi palpitante ne
peut plus lire le Sifflet, les vingt-cinq bouteilles de mous-
seux à 2 fr. 25 c. qui ont été vidées dans la loge de
Robin-Luron ont mis le trouble dans Sas facultés intel-
lectuelles.

Le duc d'Aumale et le duc de Montpensier assistent assez
régulièrement aux représentations des Chevaliers de la
Table ronde... il faut bien que les princes encoure
la grande musique et la bonne littérature.

Pourquoi ne trouve-t-on pas chez tous les débitants
de tabac des timbres mobiles, maintenant que l'appli-
cation en est obligatoire sur tontes les quittances? On ne
devrait pas être obligé, pour s'en procurer, de courir dans
tout un quartier pour en découvrir le dépôt.

Le Mexicain Don Miguel de Arope y Nunez, l'homme
le plus riche du monde, est à Paris depuis quelques jours.
Cet archi-millionnaire veut se marier avec une Française,
et c'est pour cela qu'il a fait, le voyage de France'. Son
hôtel est situé rue Saint-Honoré, où toutes les jolies
femmes peuvent aller lui faire une visite..Il reçoit tous
les jours de trois à cinq heures, un huissier distribue des
numéros aux dames qui attendent. Cette mesure est
nécessaire, car l'affluence des visiteuses est énorme;
dans la journée d'hier, plus de trois cents personnes ont
fait antichambre.

A la quatrième page d'un grand journal : « Un jeune
« homme indépendant peut,, avec une somme de quatre
« mille francs, se faire trente mille francs par an. »

Je demande des explications, car il y a toute espèce
d'indépendance, sans parler de l'Indépendance Belge.

Querelle entre deux Prussiens parlant le français :

— Vous êtes un porc-épic.

— Monsieur ! Rétractez-vous.

— Je retire épie, c'est tout ce que je puis faire pour
vous.

Et l'affaire en resta là.

Entendu à l'église de X*** :

Un monsieur bien mis. — Encore des murs tendus de
noir ! Mais votre église est d'un triste effrayant,!

Le sacristain. (Souriant.) — Oh !. c'est nn bon mois,
monsieur, on meurt beaucoup.

Quelqu'un demandait dernièrement à Càlino :

— Dois-je m'embarrasser d'un parapluie ; pensez-vous
qu'il pleuve cette après-midi ?

— Dame, vous savez, je ne pourrais pas vous dire au
juste : cela dépendra un peu du temps qu'il fera.

Duhem présenta l'autre jour à M. Goubert une chan-
sonnette comique intitulée'le Marchand de' bric-a-brac,
et, comme elle se compose d'environ seize pages de texte,
le comique-siffleur avait mis à la fin cette annotation :

J'ai eu le courage de la copier.

Le directeur de l'A Icazar la lui rendit acceptée avec
ces mots :

J'ai eu le courage de la lire. ■

Reste à savoir si le public aura le courage de l'avaler.



i pourquoi Lassouche ne paie jamais

Tissier. — Sais-tu ;
ses dettes ? '
Legrenay. -•- Parce qu'il est impayable.

A la correctionnelle :

Le président. — Vous avez volé une oie à l'étalage
d'un rôtisseur : qu'aviez-vous l'intention d'en faire?

Le prévenu. — Mon président, je n'ai pas l'habitude
de dîner seul; or, n'ayant pu' trouver d'amis ce spir-li,
je me suis pris d'amitié pour ce volatile et je voulais
l'inviter à dîjn-er avec moi, quand un malencontreux gar-
dien de la paix s'y est opposée D'ailleurs, vous connais-
sez le proverbe : Nécessité fait l'oie; j'étais dans la né-
cessité, j'ai fait l'oie : voilà tout. .._------------

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