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Le Sifflet: journal humoristique de la famille — 1.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3248#0040
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LE SIFFLET

La toile se releva.

Le régisseur parut sur la scène.

« Mesdames et messieurs, dit-il, aucun des personna-
ges de la pièce ne peut reparaître puisqu'ils sont tous
morts.

— Alors, faites venir l'auteur ! vociféra la foule.

A peine m'aperçut-on sur la scène que les spectateurs
électrisés, ne sachant comment me témoigner leur admi-
ration, me jetèrent à la tête tout ce qu'ils trouvèrent
sous leurs mains.

Je reçus en pleine figure soixante-trois pommes cui-
tes, douze candélabres, cinquante-neuf petits bancs, plus
un tailleur lancé d'une main sûre par un débiteur ran-
cunier.

On me transporta chez moi mourant.

J'ai gardé la chambre pendant dix ans, et je ne com-
mence à sortir que depuis hier.

Alphonse Lafitte.

CORRESPONDANCE

A M. Michel Ane'zo, rédacteur en chef du Sifflet.

LE DUELLICIDE, OU LA MORT DU DUEL TUÉ EN DUEL, PAR
M. (3AGNE !

Français, ne craignez plus l'ogre le plus mortel :
Gagne d'un coup de bûche a tué le duel!
Par la mort du duel, aux peuples en furie,
La France donnera la lumière et la vie !

Monsieur,
Je n'hésite pas à dire que le spirituel Sifflet fera l'acte
le plus héroïque et.le plus utile, s'il veut bien me faire
l'honneur de publier le quatrain ci-dessus, par lequel je
déclare avoir tué le duel dans un duel poétique où je dé-
montre que le duel est une sottise et un crime dont la
France doit se délivrer pour se relever aux yeux des na-
tions.
J'ai l'honneur d'être votre tout dévoué serviteur,

Gagne, avocat,~citoyen du peuple universel,
apôtre réconciliateur.

Paris, 17 mars 1872.

THEATRES

OPfiRA-COMIQUE

La reprise de Mignon a été un très grand succès pour
rOpéra-Comique et surtout pour madame Galli-Marié.

Lhérie, avec sa voix sans charme, n'a pas séduit le
public. , |

Ismaël, un baryton au .timbre de basse, tient d'une
façon très remarquable le rôle de Lothario.

Mademoiselle Priola est d'une faiblesse que je ne quali-
fierai pas. '

Le petit divertissement des bohémiens qui était au
premier acte a été supprimé, probablement par mesure
d'économie... la perte, heureusement, n'est pas grande.

Malgré cela, la mise en scène est parfaite et je crois
que la reprise de l'opéra d'Ambroise Thomas sera fruc-
tueuse pour l'Opéra-Comique.

GYMNASE

Paris chez lui en 1869 ne sera pas un des plus beaux
fleurons de la couronne de M. Gondinet.

L'auteur de Christîane, en improvisant cette machine,
car c'en est une, n'a pàsété''bien inspiré; il pouvait trou-
ver mieux, ou plutôt rien du tout: l'opportunité'd'une
pareille pièce ne se faisait pas absolument sentir.

Ce qu'il y a de plus intéressant dans la nouvelle comé-
die de M. Gondinet, ce sont les splendides toilettes des
charmantes actrices du ' Gymnase ; rien que cela peut
suffire à faire le succès d'une pièce. ,

Daniel Manin, que MM. Dharmenon et Lorbach vien-
nent de faire représenter, sera un succès pour le théâtre
du Châtelet. • <

' La pièce, à part quelques longueurs, est très intéres-
sante, et la direction a fait des frais énormes de décors et
de mise en scène.

Jamais artiste ne s'est plus identifié avec un rôle que
Lacréssonnière dans le personnage de Manin.
- Mademoiselle Lia Félix rend avec beaucoup de vigueur
le rôle d'Emilia. Marie Debreuil, qui joue paniel, le fils'
de Manin, porte parfaitementle:travesti; tous les"autres
artistes ont été suffisants. [•«' ,\, •

Michel Anézo.

LA PISCICULTURE

Connaissez-vous Concarneau?... Non?... Eh bien, c'est
du propre... Un Français qui ne sait pas ce qu'est Con-
carneau, à 24 kilomètres de Quimper (Finistère), 551 de
Paris, poste télégraphique, 3,543 habitants, un maire qui
se nomme Lemarchadour, un percepteur qui s'appelle
Gilles, un établissement de pisculture dû à M. Coste...
Oui, mais M. Coste, enavez-vousau moinsentendu parler?
Non encore?... C'est désolant, vous êtes d'un crétinisme
à faire rougir de son infériorité en ignorance crasse
Aliboron lui-même... Sachez donc que M. Coste est un
savant ingénieur, membre de l'Institut et professeur au
Collège de France, qui cultive le poisson comme vous
pourriez cultiver le réséda, plante des huîtres, sème des
carpes, sarcle des merlans et butte des thons, tout en
lisant le Sifflet, ce qui prouve énormément en sa faveur,
et vous démontre à priori qu'il appartient à la catégo-
rie des grands hommes ; mais je vous le demande, est-elle
assez amusante cette manie d'un mathématicien délais-
sant ses a; éplorés pour se livrer à l'agriculture... du
poisson? C'est Ingres jouant du violon. — 0 mes
oreilles! Jules Favrè confectionnant des vaudevilles à
décrocher les plus solides mâchoires, mon bottier écri-
vant pour la Revue des Deux-Mondes. Ingres, Jules Fa-
vre et mon bottier n'ont jamais du moins dépensé à ce
jeu que leur argent. M. Coste, au contraire, engraisse
ses viviers de la sueur du prolétaire, et il n'y récolte pas
six ablettes par an, c'est un indigène de Concarneau qui
nous l'écrit dans la langue des dieux:

Un jour du mois dernier, Monsieur Martin, pêcheur

A la ligne, ayant lu 1' rapport du Moniteur, ,

Se dit : « Il faut aller pêcher à Concarneau

Dans l'eau trouble où Coste a semé tant de turbots. »

Il arrive et s'adresse au compère Guillou
Qui lui dit : « Comme ça, vous v'nez pêcher cheux nous?
N'y a pas b'soin d'ham'çon, ils sont si bien él'vés
Qu'à l'instar des canich's, il suffit d'les siffler. „

Martin, jusques au soir, siffla des airs variés,

Sans que pas un goujon montrât le bout d' son nez. -

— Ah ça! dit-il, jecrois qu'on m'prendpour un jobard,
Et que ces poissqns-là ne sont que des canards.

Là-d'sus, tout en colère, il lance ses engins

Où se prend bêtement un maigre turbotin.

Qui, le poing sur la.hanch', lui dit : « Fi ! que c'est vil

De prendre à l'hameçon un employé civil !

— Employé t — Oui, monsieur, car un récent décret
M'a promu, de fretin, au grade de sujet;

Par procuration, car j' n' sais pas signer,
Coste, au budget, pour moi, se charge d'émarger.

Foin des viviers ! monsieur, nous vivons à l'étable,
Nous avons logement et traitement de table.
On nous engraisse en large, on nous engraisse en long,
Et nous croquons par jour pour trois francs de poisson.

Ma sœur, ainsi que moi, vit en propriétaire,

Car nous servons d'enseigne à Coste et son compère,

— Ils vont nous marier quand nous serons plus grands,
Et chargeront l'Etat d'élever nos enfants.

N'allez pas, par ma mort, affamer la nation,
Monsieur, car bientôt, grâce à la stabulation,
La Franee n'aura plus pêcheurs ni matelots :
Nous tomberons tout frits dans le bec des badauds.

— Parbleu! lui dit Martin, t'es tout plein d'éloquence.
T'as donc siuvi les cours du Collège de France ?

Mais si l'on écoutait ton savant si subtil,
On n'avalerait plus que des poissons d'avril.

C'est incroyable, allons, j'ai faim, va chez Pluton
Repeupler de turbots les eaux de l'Achéron.
Il le gobe aussitôt et mit sur son carnet :
» La graine de poisson, c'est la graine de niais. »

Morale.

Pour conclure, Messieurs, retenez bien ceci,
Qu'il faut manger 1' poisson aussitôt qu'on l'a pris.
'Si vous l'laissez blaguer sur la pisciculture

Vous aurez un pied d' nez, et n'aurez pas d' friture.

A. t.

' Eh vente à l'administration du.Sifflet, 16, rue du
Croissant : — la ménagerie impériale, album de 31 charges
coloriées sur les principaux personnages du règne déchu.
— 4-francs, franco : 5 francs.

***'■___________________________V

PETIT DICTIONNAIRE BADIN, GAI

A L'USAGE DES FARCEURS...... DE CAMPAGNE

B

babillard. — Billard d'enfant.

bacchanale. — Petite rivière peu élevée.

bachiner. — Vêtements des jambes de différentes couleurs
vendus a la criée.

bachiques. — Jolis bas.

bachot. — Bas de laine bien tricotés.

badaudisme. — Couche d'eau qui se trouve au fond du
canal de Suez.

badigeon. — Partie du chef-lieu de la Cote-d'Or <mi se
trouve en contre-bas.

badiner. — Collation de Bohême.

badinguet. — Ex-souverain que ses sujets ont mis à la
porte parce qu'il n'était pas sérieux.

bagatelle. — Anneau ayant appartenu à Guillaume-

basuette. — Petite bague.

bâillonner. — Contrat de location mesuré.

baïonnette. — Deuxième expédition de contrat de loca-
tion rédigé de bonne foi.

BAissiER. — Cheval d'un rouge brun qu'on a coupé avec
une scie.

baladin. — Mabille.

baladiner. — Bal de noces.

baldaquin. — Salle de danse fondée par saint Thouias-
d'Aquin.

baleiné. — Le doyen des bals.

banderolle. — Siège comique.

bandouillère. — Mine de charbon de terre.

barbette. — Petit poil du menton qui n'est pas spirituel.

barbotage. —, Barbe que l'on retient prisonnière.

barboter. — Raser.

baromètre. — Oublier dans l'énumération des sous-pré-
fectures, celle de Bar-sur-Aube.

barométrique. — Trait de plume, être masculin et *ro*
bâtons.

barrager. — Vieille pièce de fer.

basculer. — Partie inférieure d'un pont.

bassesse. — Lettre peu élevée.

bassin. — Rez-de-chaussée hygiénique.

batailleur. — Ouvrier qui travaille à la confection.

batardaille. — Al non reconnu.

bateau. — Intérêt médiocre.

bavaroise. — Femme née en Bavière que l'on trouve
dans les cafés.

béat. — Le contraire de A, B.

bêlant. — Année satisfaisante sous tous les rapports,
lettre sans vigueur.

bélier. — Lettre attachée.

belladone. — Façon de s'exprimer pour demander un
objet quelconque à sa maîtresse.

belle-mere. — Femme qui est ordinairement très laide ;
se dit aussi de l'Océan quand il est calme.

bénédicité. — Imbécile qui prononce le mot « cité. »

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