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Le Sifflet: journal humoristique de la famille — 1.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3248#0056
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LE SIFFLET

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A PROPOS D'UN NOUVEL OUVRAGE

SUR LA COMMUNE (1)

Le 17 mars 1871, vers huit ou neuf heures du soir, une
de ces personnes qui s'intitulent « citoyens » sans trop
savoir ce qu'elles disent, m'aborda.

— Citoyen, nous aurons demain l'Hôtel de Ville.

— Et qu'en ferez-vous ?

— Nous voulons proclamer la Commune.

— Mon bon ami, si j'avais été le maître, le jour de
l'armistice, ie vous aurais fait désarmer. Aujourd'hui, si
j'étais au pouvoir, je supprimerais vos trente sous, et je
vous laisserais platoniquement garder les canons de
Montmartre. Je vous ai vus à l'œuvre, et je sais que si
vous braillez beaucoup, vous agissez fort peu... surtout
quand on ne vous paie pas...

Le 18, le lendemain de ce dialogue, dont je ne rapporte
que quelques lignes, le général Vinoy subissait le fiasco
que l'on connaît, et les amateurs de galons d'or et d'ar-
gent étaient maîtres de Paris.

A dater do ce moment, je n'écrivis pas une ligne au
Petit Journal, et je ne fis pas un pas dans la ville sans
avoir à portée un 'revolver chargé, à la disposition des
cervelles trop ardentes de messieurs les communards.

Mais je m'étonnais de l'anéantissement moral où le
départ du gouvernement pour Versailles paraissait avoir
plongé la portion honnête de la population parisienne.

Je me faisais illusion ; car, dans un volume que vient
d'éditer Dentu, et que me communique l'auteur, mon
confrère et ami Dalsème, je trouve toute une série de
faits, tous plus intéressants les uns que les autres, qui
me prouvent que les gens de cœur n'ont pas abdiqué de-
vant l'émeute, ou — pour mieux dire — devant les vo-
leurs, les pillards et les assassins du 18 mars.

Jamais, en trois cents pages, on n'avait réuni une col-
lection aussi complète de récits étranges, d'anecdotes
saisissantes, de faits invraisemblables — et dont pas un
pourtant n'est privé de documents irréfutables qui en
démontrent l'authenticité.

Lisez VHistoire des Conspirations sous la Commune,
vous croirez lire un roman. Et pourtant c'est bien de
l'histoire.

Charles Gray.

BIGARRURES SIFFLANTES

L'autre soir, je me trouvais dans le salon de madame
de P...j faubourg Saint-Germain; Sa fille, charmante per-
sonne de dix-sept ans, venait de chanter une délicieuse
romance de notre aimé collaborateur Marc-Constantin,
lorsqu'un de ses adorateurs s'écria en se pâmant d'aise :

— Ah ! mademoiselle, vous venez de chanter comme
un ange; n'est-il pas vrai, monsieur? ajoutait-il en se
tournant vers son voisin.

— Ma fci, monsieur, repartit ce dernier, je ne saurais
vous le dire, car par ma foi je ne sais comment chantent
les anges.

Cette réponse ayant jeté du froid dans la conversation,
je ne tardai pas à prendre congé de madame de ~P.1t, et
en m'en allant, je me demandais comment nous laissons
se glisser dans la conversation tant de façons prover-
biales de parler que la saine raison désavoue.

Ainsi, par exemple, le Parisien, dans son langage fa-
milier, dit d'un homme rapice et égoïste qu'il est chien.
Or, je vous le demande, est-il dans la création un être qui
pousse plus loin le dévouement et l'abnégation que celui

(1) Hisioire des Conspirations sous la Commune, par
A.-J. Dalsème. Prix : S fr.

dont le nom devient une injure sur nos lèvres ingrates 1

Que l'on ait pu jadis accuser.de mensonge les arra-
cheurs de dents, mais on n'oserait certainement étendre
l'accusation aujourd'hui à MM. les chirurgiens qui pro-
cèdent avec dignité, et qui, grâce au chloroforme, n'ont
plus à rassurer leurs clients effrayés. .

Se donner un mal de gale'rien et travailler comme un
nègre disent tout simplement le contraire de ce qu'on
veut leur faire dire. J'en appelle, pour le premier mot, à
ceux qui ont pu voir avec quelle méthodique lenteur et
quelle aisance les condamnés procèdent dans les chantiers
de l'Etat; et je m'en rapporte aux colons et aux planteurs
pour attester combien il est difficile de faire travailler les
noirs, eux qui regardent le singe comme un homme in-
complet qui s'abstient de parler uniquement pour jouir
du bonheur de rien dire.

De tout temps, dit-on, les sots furent en majorité ; et
cela est si vrai, que sur quatre individus pris au hasard,
la sottise compte souvent trois représentants. Comment
concilier une vérité si bien reconnue avec cette phrase
usitée : Il a de l'esprit comme quatre.

Les militaires français, anglais et russes, depuis les
affaires de Crimée, savent à quoi s'en tenir sur le mot :
Fort comme un 'Turc ; car quiconque a franchi le Bos-
.phore ne pourra s'empêcher de regarder en pitié ces
hommes mous, obèses et somnolents, dont la vie se
passe à fumer, couchés sur des divans ou de moelleux
tapis.

Sur quelle autorité, je vous prie, se fondent ceux qui
prêtent au tigre une jalousie immodérée, et en quoi dif-
fère-t-elle de celle des autres habitants du désert ? Que
l'on se donne la peine d'étudier Lacépède et les grands
naturalistes, on verra' cette passion, ou cette qualité,
bien autrement développée ch^. z les animaux plus aimants
et beaucoup moins ineptes que celui dont dous faisons le
type d'Othello.

C'est encore une réputation usurpée que celle de l'Atlila
des basses-cours : Se montrer fixe comme un renard, ce
n'est pas l'être beaucoup, car tous les pelletiers vous di-
ront qu'on le prend au piège, et quand à sa fameuse ma-
nœuvre autour d'un perchoir, c'est l'attente fiévreuse
d'un chasseur affamé.

Bête comme une huître est moins injurieux qu'on ne
voudrait, car l'infortuné crustacé si mal partagé par la
nature fait preuve d'une • grande sagacité, en opposant
par le nombre, une digue a la fureur des flots; d'ailleurs
est-ce un signe d'un instinct borné que de rechercher,
d'aspirer les"rayons du soleil, et surtout de savoir résis-
ter si énergiqueméntàlamaindel'écaillèrequi lui donne
la mort au profit de nos estomacs ?

Et finalement, il faut avoir peu vécu à côté des sourds
ou les avoir bien mal observés pour ignorer qu'on ne s'en
fait comprendre qu'en articulant doucement, et qu'eux-
mêmes évitent d'élever la voix, à cause de la percussion
désagréable que produit sur l'organe malade un son vio-
lent, qu'il soit interne ou externe.

Pour moi, si j'avais contre mon attente abusé de la
patience du lecteur, je serais heureux qu'il se contentât
de crier comme un sourd, car on ne l'entendrait guère.

LÉOPOLD LAURKNSE.

PETIT DICTIONNAIRE BADIN, GAI

A L'USAOE DES FARCEURS..... DE CAMPAGNE

crapaudine. — Phrase que l'on emploie ordinairement
pour dire à un enfant de manger.

crécelle! — Expression dont on se sert pour dire que
le sel est mauvais.

crevette. — Féminin de crevé.

cuirassier. — Peau tannée destinée à être sriéo nn,„„
faire des bottes de gendarmes. 16e pour en

curé. - Se dit d'un puits fraîchement nettoyé et d'un,,
personne sans le sou. ,1, B'u uue

cimbale. - Terme d'argot qui signifie « cent sous. »

damassé.— Femme qui désire changer de sexe.

dahlia. — Se dit en parlant de la Morgue.

damoiseau. — Sirène moitié femme, moitié habitant»
de l'air. ouiwuie

danger. — Manière de s'exprimer pour faire comraen
dre qu on a des paoes dans la cour. v-vu-

dauphin. — Mélingue dans le Bossu.

déballer. — Faire des balais.

débarbouilloir. — Des poils du visage dans lesaupk
on fait de la tisare. 4

.débarrasser. — Ouvrage suffisamment raturé.
débarrer. — Lettre supprimée.

déborder. — Des noces; tirer des bordées de nlusieuis
jours.

débouchoir. — Expression employée par une personne
enrhumée du cerveau pour dire qu'elle a plusieurs tire-
jus.

débourrer. — Des danses d'auvergnat.

débridement. — Ruines du chef-lieu du département
de la Sarthe.

débris. — Des fromages cassés.

débrocher. — Poissons de mer.

décadence. — Dix grammes qui se livrent à une sara-
bande.

décamètre. — Terme de compositeurs.

décarreler. — Des écrivains qui ne sont pas beaux.

• décéder. — Lettres de l'alphabet.

décharner. — Des voitures qui sont au monde.

déchaussage. — Philosophes de l'antiquité empresséa
auprès des dames.

Asinus,
Membre de l'Académie... despochards.

' On lit dans le Charivari :

« On annonce une nouvelle pour l'été prochain. Les
Barnums de la France, qui font fortune à la foire au pain
d'épice, viennent d'être autorisés à entourer une partie
de la Seine, près le pont de l'Aima. Ils se proposent d'y
faire venir l'eau de la mer en assez grande quantité pour
montrer lenrbaleine. Décidément il n'y a rien d'impos-
sible à ces grands novateurs. On dit ar---i. que MM. Lé-
cuillier etiLtgiAMUS, gérants de cette K.meuse entre-
prise, ont loué les Magasins-Réunis pour y installer
leur théâtre. Nous souhaitons bonne chance aux Bar-
nums et bonne santé à leur baleine, à moins que ce ne
soit un canard, »

Le gérant: S. Heymann.

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