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Le Sifflet: journal humoristique de la famille — 1.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3248#0058
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LE SIFFLER

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SIFFLEMENTS



0 printemps ! jeunesse de l'année !

J'avais l'intention de faire en l'honneur du printemps
un dithyrambe en vers ïambiques, où roses auraient
rimé avec écloses et amours avec toujours.

Hélas ! je suis forcé de remettre ma poésie à une autre
semaine et de la reléguer au magasin des accessoires où
pourrissent les trônes brisés et les vieilles lunes.

Du reste, je n'en suis pas embarrassé ; ceci est un arti-
cle d'un placement certain que le premier rayon de soleil
fait éclore, avec les artichauts et les petits pois.

Comme le serpent égyptien qui se mord la queue,
comme le cheval de manège qui, les yeux bandés, ac-
complit éternellement son travail monotone, comme le
cocher d'omnibus qui fait toujours le même trajet, vous
retrouvez continuellement aux mêmes époques ces mêmes
clichés qui dispensent le lecteur intelligent de l'achat d'un
calendrier.

Point n'est besoin, comme ce personnage de la Vie de
Bohême, de charger son concierge de venir tous les ma-
tins vous réveiller en vous disant le temps qu'il fait, il
suffît de jeter les yeux, sur le premier-Paris d'un journal
quelconque.

Nous avons même pour cela des formules elliptiques.

Inutile de consulter le thermomètre si le premier-Paris
commence par Brrr!

Un sonnet quelquefois, etc.

Quelques philosophes malintentionnés, voulant prouver
l'infériorité de l'homme vis-à-vis du créateur, prétendent
que l'homme, s'il peut détruire, ne peut rien créer.

Il est temps d'éclairer les masses ignorantes.

Les philosophes en question sont de vulgaires idiots.

G'est le contraire de ce qu'ils prêchent qui est vrai, et
l'homme, s'il peut créer, ne peut rien détruire.

Sans remonter au déluge et sans m'armer de l'exemple
de Pygmalion animant Galathée, demandez à Mélingue
qui a créé le Bossu et à Chicard qui créa le cancan.

Pour détruire, c'est autre chose !

Je parlais tout à l'heure de trônes brisés ! c'est écornés
qu'il faudrait dire !

Les révolutions succèdent aux empires, et toujours le
trôiie brisé reparaît un jour ou l'autre debout sur les rui-
nes qu'il a amoncelées.

Gela ne prouve pas en faveur de la solidité de ce meu-
ble.

Gela prouve tout simplement que la besogne a été mal
faite.

OiC

Rien n'est fait tant qu'il reste quelque chose à faire, et
le laboureur -sarclant son champ n'a garde d'oublier
une poignée d'ivraie qui,pourrait étouffer la moisson pro-
chaine.

Les grands journaux n'ayant rien à se mettre sous la
dent la semaine dernière, semaine pendant laquelle la
politique était en vacances, avaient levé un lièvre d'un
nouveau genre.

Ce lièvre était un perdreau.

Un perdreau !

Jamais les calculs que renfermait l'ex-empereur (pas
dans son sein) ne causèrent des émotions plus profondes
et plus diverses.

La rente baissa. J'en prends à témoin la cote de la se-
maine.

ïdais tout est bien qui finit bien.

Et si ça ne finit pas par un mariage, du moins le mari
reconnut-il nientôt que sa femme, qu'il soupçonnait d'a-
dultère, était innocente.

J'ai toujours cru que conservateur venait de conser-
ves, alias, cornichons.

Ce qui se passe actuellement ne peut que me confirmer
dans cette idée. Que si vous me demandez mon opinion,
je vous répondrai que je suis républicain.

Demandez à un bonapartiste, à un légitimiste, à un or-
léaniste.

Us vous répondront : Je suis conservateur.
Je leur souhaite pour ma part de conserver toujours
leurs illusions.

J'ai trop souffert quand j'ai perdu les miennes, et je ne
leur en veux pas assez pour leur souhaiter de pareils
tourments.

Un M'îrl*'.

 BÂTONS ROMPUS

Dans la langue verte, pour dire qu'on est victime d'une
mystification, on emploie les expressions suivantes : —
se laisser monter le coup, se laisser rouler, couper dans
le pont.

Que de gens coupent dans les ponts... de Paris !

Ainsi :

Nos vieux soldats coupent dans le pont d'Austerlitz;

Les vieillards coupent dans le pont des Invalides ;

Ceux qui ont des vues hautes, dans le pont d'haut mil;
■ Les gens pacifiques dans le pont de la Concorde ;

Les peintres coupent dans le pont des Arts;

La Gazette de France dans le Pont-Royal ;

Veuillot dans celui des Saints-Pères ;

Les jeunes filles dans le Pont-Neuf;

Les boursicotiers dans le pont au Change;

Les bons citoyens coupent dans le pont National ;

Les fous dans celui de Charenton ;

Les cocottes dans le pont Saint-Miche...I;

Les dévotes dans le pont Notre-Dame;

Et ceux qui sont amoureux de la blonde Eliane, — une
reine de chez Peter's, — vont à Venise pour couper dans
le pont des Soupirs.

Eue Mouflétard, une vieille en haillons est couchée
sur la chaussée. La malheureuse est ivre-morte.

Premier passant. — Si ce n'est pas hideux, à son âgé!

Deuxième passant. — Eile a raison, ça lui fait du bien.

Pretnier passant. — Pourquoi donc?

Deuxième passant. — Dame, fparce qu'elle se trouve
saoule âgée.

Les pharmaciens, en parlant d'une certaine eau ,
disent : •

L'Eau régale.
Je trouve que le vin régale bien davantage.

Depuis l'horrible assassinat commis à Marcheprime,
on n'appelle plus ce village que Marchecrime.

A l'hôpital, entre internes :

Un nouveau venu examine le linge de l'établissement.

— C'est du beau linge, dit-il, mais il n'est pas brillant.

— Parbleu, répond' un autre, c'est du linge de lin
terne.

Nous avons lu dernièrement, dans une petite ville des
environs de Pithiviers, l'affiche suivante :

Par permission de M. le Maire

aujourd'hui
LA PRINCESSE DE BIZONDE

Opéra bouffe

N. B. — Nous regrettons de ne
pouvoir donner, comme à ■ Paris, la
Princesse de Très Bizonde, mais le
théâtre n'est pas assez vaste pour
cela.

Écho des bords de la Marne :

— Quelle différence y a -t-il entre les habitants de Cha-
renton et un magasin d'habillements bien connu 1

Une très grande.
■ En effet, les habitants de Charenton sont toqués, tandis
que la maison n'est pas au coin du quai.

Rue du Croissant, je connais une cuisinière dont le
corsage est aussi accidenté que la ligne P. L. M.

Jalouse de ses vertus proéminentes, une" de ses amies
lui disait l'autre jour :

— Tu mets deux bottes de foin dans ton corset pour
faire courir les ânes.

Un peu gaulois, n'est-ce pas?... maisbast! nous ne
sommes plus en carême.

Pensée d'un ivrogne.

Je n'ai jamais d'expressions aussi crues que lorsque j'ai
une cuite.

¥ *

Notre directeur Lévy (ne saluez pas, s. v. p.) aime les
arts dans ce qu'ils ont de plus élevé et de plus beau.
Le laid lui répugne et il a pour devise :
Lévy perd avec les laids arts,et se repent.
(Note explicative pour les abonnés de l'Ordre :
Les vipères avec les lézards et serpents.)
Horrible, n'est-ce pas ?

Dans la rue de Seine, il vient de s'ouvrir un nouveau
concert au café des Arts.

Quatre chanteurs y tiennent la scène avec talent et
bonne volonté; mais il y a disette de chanteuses dans
l'établissement.

| ^Avis aux jeunes personnes qui ont des gosiers de rossi

La bière est versée par une jolie blonde qui rénond *,,

j nom de Louise ; elle a des yeux fendus comme ca et S

profils de son corsage m'ont inspiré le quatrain suf!

Paris, le galant homme,
A la belle Vénus ne donna qu'une pomme
Le ciel pour vous fut bien plus généreux
Il vous en donna deux !

Ce n'est pas du Victor Hugo, mais dame, on fait ro
qu'on peut.

*

X..., écrivant dernièrement à un avocat, demandait

ci Ù..t \

_ — Dois-je, pour le saluer, mettre : Agréez mes saluta-
tions distinguées ?

— Distinguées? objecta Z..., il y a aujourd'hui beau-
coup trop d'avocats pour qu'on les distingue.

Je lis dans le Times :

« Des chanteurs tyroliens oât eu l'honneur de chanter
dans le corridor durant le dîner de Sa Majesté. »

En voilà un honneur que de chanter dans un corri-
dor !

Vous verrez que si Badinguet revient' chez nous, il se
trouvera des chanteurs qui brigueront l'honneur de chan-
ter dans ses buen-retiro !

Un indice de maladie, c'est sans doute un indieeposi-
tion.

Un de nos confrères possède à Bougival un jardin et
une maison. Le premier est actuellement couvert de
fleurs; la seconde, couverte d'ardoises et d'hypothè-
ques.

Notre confrère, voulant expérimenter le savoir de son
jardinier, acheta un hareng œuvé, en retira soigneuse-
ment les œufs, et les donna au cultivateur.

— Surtout, lui dit-il, prends bien soin de cette graine,
et sème-la demain matin sans faute.

Le jardinier, voulant en connaître l'espèce, la flaira à
plusieurs reprises et reconnut que ce n'était autre chose
que des œufs de hareng.

Aussitôt il alla acheter une douzaine de harengs saurs,
les ficha en terre, et lorsque, huit jours après, son maî-
tre lui dit :

— Eh bien, ma graine a-t-elle germé?

— Parbleu, oui, monsieur, voyez plutôt, fit-il en en-
traînant son maître vers un coin du jardin où s'épanouis-
saient douze têtes de harengs.

Notre confrère, épaté du mérite de son jardinier, va le
proposer pour la décoration.

Alphonse Lafote.

EN SORTANT DE Là CLOSERIE DES LILâS

Ses cheveux étaient blonds, ses lèvres étaient roses,
L'innocence brillait dans ses grands yeux d:azur,
Son corps souple et mignon avait de chastes poses,
Comme dans les tableaux les vierges au front pur.

Et sa voix était douce ! Et tremblant devant elle
Je voulus lui parler, mumurer un aveu...
Mais je craignis que l'ange en déployant son aile,
Comme une vision ne remontât vers Dieu !

Et pourtant, je lui dis : .

— « Je vous aime, ô doux ange.

0 doux ange du eiel, je vous aime! Croyez,
Croyez à mon amour qui ne veut en échange,
Comme un pieux encens, que brûler à vos pieds .

Que votre doux regard tombe snr le poote !
11 dira vos vertus dans un hymne sans fin. »
Elle me répondit : ' .

— « Ali! mon cher, que <es bete.
Allons plutôt souper, car je crève de faim ! •»
Alexandre Ducros.

L'ÉPONGE RÉVÉLATRICE

NOUVELLE

Arcade Pitonneau avait une soif de tous les diables; î
sortait incontinent des Folies-Blavetigues ot rtaran ei
l'abnégation d'avaler tout entier le Mwj-Blas d en faon,
sans boire. .__„„har\à

Il se précipita, tête baissée, chez le premier B^aii
de vin qui lui tomba sous la main, et demanda W demi
setier de la bouteille.

Le marchand de vert-de-gris était seul dans sa bouti-
que, - du moins en apparence, - et, comme c était un
samedi, il était occupé à laver son comptoir.

Pitonneau entré, le marchand posa so» éPon^e„Sé6,
hâta de le servir; pais, sa femme ^.^^S
l'ayant appelé, il se rendit auprès d'elle, l»»saut so c"
seul. De son côté, Arcade, fumeur enrage, a™J*,aes ^
arrivée, bourré consciencieusement sa pjp', et

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_ Si tu ne me sers pas

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- Insolent I
-il! Mux faire 1er

'guacherat ces mots
jdttot, retroos ses no
tomba â coups de pied et
tk mrtkii ie fi-en

Chose extraordinaire, ti

an uéiie noient, séparé
feints mots d'explicatif

nota.

lumnkaicklms-si
de témoin, raconta an br
meé

lemràmiieM-h
lui. saisit son éponge poi
comptoir, mais quelle ne fi:

JW, il sapèrent on'

un, " *

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