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Le Sifflet: journal humoristique de la famille — 1.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3248#0075
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LB.SIFFLET







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Connaissez-vous quelque chose de plus suave que les
, vers suivants :

SUB TIMBRA

Ainsi j'aurai passé près de toi sans sourire,
Sans réchauffer mon âme aux feux de ton soleil,
Comme un chant sans écho qui. se meurt sous la lyre,
Comme un concert d'oiseau qui s'épanche au réveil;

Car ta ne sauras pas, enfant, que je soupiré
Quand ton œil s'ouvre, bleu, dans un regard vermeil;
Car, tu ne sauras pas, sœur blonde du zépbyre,
Que du soir au matin mon âme est eh éveil.

C'est un autre que moi que ton amour fait vivre ;
Devant moi, tu lui ris, et ton regard l'enivre,
Ainsi qu'une odalisque en riant à son roi ;

Et tu ne diras pas, 6 douce et pauvre femme !

En apprenant qu'un homme est mort brûlé par l'âme,

Non, tu ne diras pas : « C'est peut-être pour moi! »

Voilà de l'élégie ou je ne m'y connais pas.

C'est encore un sonnet, un long poème, comme disait
Boileau.

L'autre, François Coppee*, est resté ce qu'il a été dès la
début, — moins l'enthousiasme de la liberté.

Il ne fera pas un pas de plus, car il s'est atrophié.

Un jour, Camille Doucet lui a dit :

— L'empire a besoin d'un poète, voulez-vous être le
sien ?

Il a accepté, ce jeune homme. Il est devenu le com-
mensal de la princesse Mathilde. •

Au moins, quand Sainte-Beuve, Ponsard et Révillon
faisaient leur sieste chez la princesse de Solms, ils avaient
un vernis d'opposition.

Ils n'étaient pas vendus. .

Mais lui!.,.Une bibliothèque et le cœur de Mathilde!...
ce fut son rêve. *

Aussi, trouvez donc une œuvre dans ses tentatives de
l'empire ! Trouvez-en donc une dans ce qui a suivi !...

L'inspiration, le souffle manque. C'est un versificateur,
ce n'est plus un poète.

Il en est arrivé à faire du Passant une sorte d'opéra-
comique. Pauvreté, anémie!

Il n'est pas rare de trouver çà et là, dans tout| ce qu'il
écrit, un vers bien tourné ; c'est un versificateur, — un
Ponsard en bas âge !

...Et encore, je fais honte à Ponsard en. lui infligeant
cette comparaison.

Ainsi, tous les deux,Vermersch et Coppée, pour avoir
renoncé à être de simples poètes, vrais, sans prétention,
tous les deux se sont égarés, dévoyés au point de ne
plus pouvoir retrouver leur route.

Et tous deux sont sortis du même nid :

C'est le journal le Hanneton qui les a vus naitre.

Le Ghillois.



:-OUPS DE SIFFLET

Chez un boucher du quartier Montmartre existent
trois animaux : un chien, un chat et un perroquet.

Malgré quelques chamailleries, ces bêtes sont assez in-
telligentes pour ne pas se' donner trop de coups de dents,
trop de coups de gueule ou trop de coups de bec.

Le dogue est assez bon garçon, le chat'tranquille et le
perroquet suffisamment bavard.

En voici la preuve :

Le maître de ces trois animaux fait l'observation à ses
employés que telle viande est du bœuf et telle autre de
la vache. ,

• — Cela, disait-il, est du bœuf, ceci de la vache.

Il répéta tant de fois cette phrase que le perroquet,
parfait imitateur, retint : c'est de la vache, et répétait à
chaque instant devant le client :

— C'est de la vache.

Le patron, impatienté du tort involontaire que lui
causait son perroquet, le prit un jour, le trempa dans
un baquet plein d'eau et le lâcha.

Le pauvre animal, presque noyé, courut auprès du
foyer pour se sécher.

Survient entre le chien et le chat une discussion dont
nous ignorerons toujours les causes; le dogue culbute le
chat et le roule dans le ruisseau, sans d'ailleurs lui faire
d'autre mal.

Maître Minou se secoue, et vient prendre place à côté
du sire perroquet qui, le voyant inondé comme il venait
de l'être lui-même, se mit à lui dire :

— T'as donc dit aussi que c'était de la vache ?

Thérésa, nous écrit notre correspondant de Rouen, a
été sifflée à outrance au Théâtre-des-Arts.

Aussi, qu'allait-elle faire au Théâtre-des-Arts ? Il n'y
a qu'à celui des Arts-et-Métiers qu'elle peut être applaudie.

Très amusantes les pétitions lues samedi dernier à la
Chambre.

Un monsieur Dupuch; de Paris, s'étant aperçu après la
cérémonie nuptiale que sa jeune épouse était dans une
situation... tendue, demande pour cette raison qu'il soit
ajouté au code un nouveau cas de nullité de mariage.

M. Armand, de Bordeaux, lui, voudrait qu'on mît des
feuilles de vigne et des jupons, à toutes les statues trop
légèrement vêtues.

Ces deux pétitions n'ont obtenu aucun succès auprès
de messieurs les députés. ,

Moralité qui en ressort :

Pour la première : c'est qu'on ne doit pas se marier
sans s'être assuré au préalable de la vertu de la demoi-
selle qu'on épouse. Pour la seconde : c'est queCarpeaux
est un grand sculpteur, et que son groupe fera un magni-
fique effet dans le foyer de la,danse du nouvel Opéra.

Vendredi dernier, à la vente de la bibliothèque de
M. Labarde, ont été vendus deux beaux volumes magni-
fiquement reliés, édition Tremblaire (1848), des œuvres
de Louis-Napoléon Bonaparte, au prix de :
Un franc !

Les deux volumes avaient coûté trente francs sous
l'empire, sans la reliure.
Comme l'auteur est en baisse !

On fait tous les jours à Calais des expériences du nou-
veau cauon Wittworth. Plusieurs marchands de vins
extra-muros en essaient un aussi qui doit remplacer leur
ancien canon traditionnel. Ce nouvel engin bachique est
à degrés comme les thermomètres ; le manezingue peut
voir, quand son client lève le coude, s'il peut sans danger
lui donner encore à boire sans s'exposer à une contra-
vention.

Le roi Guillaume a cassé, c'est-à-dire a perdu sa canne
de bataille.

Le Prussien qui la trouvera recevra, disent les affi-
ches allemandes, une. énorme récompense.

Savez-vous comment on nomme le compositeur de l'o-
pérette qui obtient en ce moment un si grand succès 'au
théâtre des Variétés ?

Lecoq des Cent Vierges.

Un joyeux invalide que je connais, m'a demandé l'au-
tre jour comment je dirais en un seul mot jambe de bois.

— Jambe de bois en un seul mot... je ne vois pas du
tout comment je puis y arriver.

— Sacerdoce, parbleu ! me dit le grognard.

A un examen de la Sorbonne.

L'examinateur. — Quel est le père des quatre fils
Aymon?

Le candidat. — C'est, c'est, c'est...

L'examinateur.v — Voyons, jeune homme, ne vous
troublez pas, répondez.

Le candidat. — C'est, c'est...

L'examinateur. — Eh bien?

Le candidat. — C'est...

L'examinateur. — Pépin-le-Bref, peut-être?

Le candidat. — Oui, monsieur, Pépin-le-Bref.

L'examinateur. — Vraiment ! eh bien il me semblait
que le père des fils Aymon était le père Aymon !

— Pourriez-vous me dire ce que c'est qu'un enfant pos-
thume? demandait à.Iobardeau un de ses amis qui n'a
jamais connu les bienfaits de l'instruction gratuite et
obligatoire.

— Sans doute que je peux vous dire cela. Un enfant
posthume est un enfant qui est né après la mort de sa
mère.

Hier lundi, c'est le Figaro qui dit cela, M. le comte et
madame la comtesse de Paris sont venus au palais de
l'Industrie où ils ont circulé au milieu de la loule comme
de bons bourgeois.

Si M. et madame la comtesse de Paris venaient visiter
le Salon, ils n'avaient pas ce me semble d'autres moyens
que celui de circuler comme de bons bourgeois, à moins
de faire transporter toutes les œuvres de l'exposition
chez eux.

Après une conversation sur les inondations, un membre
du conseil municipal adresse à brûle-pourpomt cette
question à un de ses collègues :

— Savez-vous quelle différence il y a entre une femme
et une rivière ?

— Je l'ai su autrefois, mais je ne m'en souviens plus.

— Eh bien I c'est qu'une femme s'étend en entrant dans
son lit, et qu'une rivière s'étend en quittant le sien.

Ceci n'est point une réclame.

Au contraire !

Ce n'est pas non plus une épigramme.

Loin s'en faut !

C'est simplement une improvisation spirituelle

Qui n'appartient pas à celui qui la transcrit.

C'est à M. Alexandre Ducros que je m'adresse.

Ce poète n'a pas écrit seulement des vers qui se lisent,
il a aussi interprété la prose des autres et même leurs
vaudevilles et leurs opérettes, car c'est un comédien —
ou du moins il l'était, et de plus un ténor — léger — si
vous voulez, mais dont l'organe vocal n'était pas dé-
plaisant.

Il était un jour en tournée de province, et le directeur
de la troupe lui demanda un beau soir de chanter le di-
manche suivant : Le Rossignol.

Qu'est-ce que c'est que ça, le Rossignol ? .

D'aucuns prétendent que c'est un opéra en un acte de
Spontini ; d'autres disent que c'est une parodie imitée de
Chollet qui, dans le Postillon de Long jumeau, affirmait
une voix de tète à nulle autre comparable, — qu'im-
porte 1

Toujours est-il que notre artiste, pris au dépourvu,
répondit à son impressario :

— Je ne sais pas un mot de la pièce.

— Ça ne fait rien, vous l'apprendrez.

H est commode de parler ainsi, — mais l'exécution est
moins facile.

Pourtant notre ténor se meta l'œuvre, apprend rapide-
ment son rôle, et après quelques répétitions au pied levé,
aborde carrément la scène.

Mais dès le début, le public était froid ; un peu plus
tard il s échauffait et quelques chuts se firent entendre.

Si la voix faisait défaut à l'artiste — ce que nous n'af-
firmons pas - l'ouïe était fort sensible.

Aussi au premier coup de sifflet s'arrêta-t-il, et s'ap-
prochant'de la rampe il salua le public et lui tint ce lan-
gage ou à peu près : " i •

" Messieurs, ma voix n'est pas une petite perle,
« Je vaisjusqnesau si, mais pas au mi bémol.

- Ne sifflez pas un pauvre merle

« Qui veut chanter le Rossignol. »

Il est bien entendu que l'improvisateur fut très ap-
plaudi — pour le sang-froid qu'il avait montré devant
la tempête qui le menaçait.

question. — Un tableau représente une femme tenant
un enfant dans ses bras ; auprès 'd'elle un petit garçon
montre du doigt.le bébé, et dit :

— Cet enfant, né de ma mèra, n'est ni son fils ni mon
frère.

Qu'est-ce donc alors ?

Une charade en passant :

Mon premier est vert, mes secorfiïs sont bleus,
■ . Mon tout est précieux.

Un revolver tue-mouches à tir continu sera donné aux personne»
qui répondront à ces deux questions.

Le PÈRB-SiFaïaiiR.

LE RECENSEMENT

On a dit depuis longtemps qu'en France nous ne se-
rions jamais sensés.

C'est bien possible.

Et il est probable même que nous serons recensés
avant d'être sensés.

Car depuis quelques jours le gouvernement fait pro-
céder au recensement de tous les Français,—riches pau-
vres ou Auvergnats.

Voici comment se fait le recensement :

Un, monsieur qui a un cahier sous le bras et une plume
à l'oreille, se présente chez vous, s'installe à votre table
vous demande si vous êtes Français ou étranger, s'en-
quiert de votre âge ; puis, s'il est poli, il vous souhai-
tera le bonjour. |

Si vous le voulez bien, prenons n'importe quelle mai-
son du Gros-Caillou ou d'ailleurs, et assistons au dénom-
brement qui s'y opère. ■

REZ-DE-CHAUSSÉE. — Chez la concierge.

L'Employé chargé du recensement.— Madame, je viens
pour vous recenser.

La Concierge.— Pour me recenser 1 Insolent !... Si
vous avez le malheur de me toucher... Une femme ma-
riée... une mère de famille respectable comme moi...
Voulez-vous bien vous en aller... ou j'appelle Anténor
qui frotte l'escalier,, du cintième.

— Mais, madame, vous ne comprenez pas... je ne vous
ferai pas de mal.

—Quoi que vous voulez alors ?

— Je veux savoir combien vous avez d'enfants.

— Ah 1 vous venez pour faire le ressentiment... Fallait
donc me le dire !... J'aurais été plus1 polie avec vous...
Eh bien, j'ai un mari et quatre enfants... dont une qui
est au corps de ballet de l'Opéra. La voilà justement qui
entre... Bonjour, Phémie.

Phémie est une superbe blonde qui a des cheveux, de
l'œil, de la dent, et une toilette des plus tapageuses.

La Concierge, se rengorgeant. — C'est mon aînée...
N'est-ce pas qu'elle a du chic ?

L'Employé.— Oh ! madame, elle est pourrie de zinc !

La Concierge. — Et elle lève la jambe, je ne vous dis
que ça ! Phémie, fais voir à monsieur.

Phémie, sans plus se faire prier, ramasse ses jupes
dans ses mains et. envoie sa bottine au nez de l'employé
ahuri.

PREMIER ETAGE. — Chez un

uier.

L'Employé. — Monsieur, je viens faire le recensement.
Etes-vous marié ?
Le Banquier. — Oui, monsieur.
.—Avez-vous des enfants ?

— Des enfants?... Pourquoi faire ? C'est bon pour les
petites gens d'avoir des enfants. *

La femme du banquier, qui se trouvait dans la cham-
bre à côté et qui a tout entendu, entre :

— Mais non, monsieur, nous n'avons pas d'enfants.
Le ciel n'a pas daigné bénir notre union. Mon mari est
stérile.

DEUXIÈME ÉTAGE. — Chez une cocotte.

La bonne de la petite dame vient ouvrir la porte.

La Bonne. — Vous demandez madame Lodoïska ?...
Justement elle est seule. Vous pouvez entrer au salon.

L'Employé. — Madame Lodoïska, je viens vous re-
censer.

Lodoïska. — Me relancer !.'.. à cette heure-ci !

— Mais non, je suis chargé de faire le recensement de
la population, du quartier.

— Ah ! très bien.

— Etes-vous mariée, madame?

— Je suis mariée et je ne le suis pas, ça dépend. Hier,
je l'étais, aujourd'hui, je suis veuve. Quelquefois, quand
les affaires marchent, j'ai trois maris à la fois.

— Diable !... Vous n'êtes pas dégoûtée, vous !... Je
vous salue, madame.

— Au revoir, mon petit.
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