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Le Sifflet: journal humoristique de la famille — 1.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3248#0086
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LB SIFFLET

Pour .tout ce qui concerne -l'Administration et
la Rédaction, s'adresser à M. Michel Anézo.

SIFFLEMENTS

Les détracteurs de l'Empire (de ta "suite, j'en suis)
croyaient avoir tout dit sur le compte de ce gouverne-
ment que regrettent Huguet et Arthur Meyer.

Le deux Décembre, le Mexique, Sedan, etc. Il n'en
est rien. M. Keller, catholique et Alsacien, a relevé con-
tre l'Empire une charge autrement accablante.

L'Empire, fidèle à son programme, poursuivait l'ex-
tinction du paupérisme par l'extinction de la famille.

J'aime à croire que M. Keller est le père de nombreux
enfants.

Eh bien, véritablement, malgré toute la satisfaction
que j'éprouve, et le ciel m'est témoin de ma sincérité,
à voir tous les purs déboulonner Napoléon III, je ne puis
en conscience lui faire un reproche de cette imputation.

Il faut,bien en prendre notre parti.--

Nous sommes gangrenés, soit ! L'Empire n'a rien fait
pour nous guérir, soit encore !

Mais il faut bien avouer que nous nous sommes prêtés
de bonne grâce à toutes les tentatives faites pour nous
pousser plus avant dans la voie des jouissances physi-
ques.

Ce serait une erreur de reprocher à l'Empire notre dé-
moralisation, comme ce serait une folie de vouloir essayer
de remonter le courant.

Si jadis les Variétés faisaient le maximum avec la
Belle Hélène, il en est de même aux Bouffes-Parisiens
avec la Timbale d'argent. Nous ne sommes plus au
temps où les Spartiates, repus de brouet noir, pouvaient
voir, d'un œil calme, lutter ensemble des jeunes gens et
des jeunes filles nus. "

Nous avons perfectionné le système nerveux.

Le dossier impérial est suffisamment chargé, sans qu'il
soit besoin d'y ajouter encore le délit d'outrage à la mo-
rale publique.

Nous descendons la pente fatale que suivent tous les
peuples.

La Chine a ses bateaux de fleurs, le Japon ses maisons
de thé, l'Afrique ses bains maures, et la Suisse elle-
même, la Suisse patriarcale (Jwrresco referensl), la
Suisse a ses bains complets.

Ne récriminons pas inutilement.

Tous les jours dés journalistes de poids s'écrient :
« Nous sommes démoralisés ! »

A part Louis Veuillot, que la protection divine et la
petite vérole ont mis en garde contre les tentations de la
chair, les journalistes en question pourraient plus juste-
ment commencer leurs tartines moralisatrices par ces
mots : « Je suis démoralisé. »

Aucun d'eux n'a pourtant ce courage ; ils font de cette
question une thèse générale dans laquelle ils figurent au
même titre que les philosophes romains du tableau de
Couture.

Philosophes sans conviction, qui ne font leur tête que
parce qu'ils n'ont pas été invités à prendre leur part de
la petite fête.

Pour ma part, je l'avoue en toute humilité, et puisse
le ciel me tenir compte de ma franchise, mon objectif est
de déjeuner chez Durand, dîner chez Bignon, souper au
café Anglais, et aller de temps à autre faire de là gym-
nastique chez la grande chose qui lève un homme... à
bras tendu.

Ne voulant pas qu'on vît se reproduire, sous son ad-
ministration, le scandale dénoncé à la tribune par
M. Keller, M. de Larcy adresse à tous les ingénieurs de
son département, décidés à convoler, une circulaire que
l'on a pu lire la semaine dernière dans tous les journaux
sérieux.

Il ne faut pas croire qu'il soit mû par un sentiment de
vulgaire curiosité, quand il demande à ces jeunes fian-
cés des renseignements sur leurs futures.

Non ! c'est dans un but plus louable ! c'est dans le but
de rehausser le niveau de la morale publique.

Un syndicat de matrones a été créé pour examiner les
performances des futures ingénieuses.

Celles qui ne réuniraient pas les conditions physiques

pour faire une bonne pondeuse, seront impitoyablement
écartées.

Elles formeront la réserve quand on aura décrété le
mariage obligatoire.

C'est là, du reste, le seul remède.

Le mariage obligatoire ! mieux que cela : La repro-
duction obligatoire !

Qu'il soit établi un minimum au-dessous duquel on
paierait une amende, qui serait donnée en prime à ceux
qui atteindraient un maximum fixé.

C'est le système des entrées, aux courses. Mais que
personne ne puisse déclarer forfait.

C'est ça qui embêterait Ernest !

Un Merle.

ALBERT WOLF

Il y a deux hommes en Wolff, l'un, le Prussien, qui
est né'à Cologne en 1835 ; l'autre, le Français, qui nous
est né il y a quelques mois.

Au premier, il faut tout pardonner : il était acerbe,
grincheux, méchant, — mais c'était un ennemi.

Au second, il faut parler en camarade, sans gêne et
vertement : c'est un des nôtres.

Qui benè amat, benè castigat.

D'ailleurs, comme Français, il est si jeune! C'est en-
core l'innocence même ! A peine une histoire d'esquisse
à se mettre sous la dent.

Autrefois, en lisant Wolff dans le Figaro ou l'Évé-
nement, on disait : Fi ! c'est du fiel tout pur !

Aujourd'hui, en le lisant dans l'Avenir national, on
se pâme d'aise et l'on dit : — Est-il spirituel, cet être-
là!

Nationalité oblige.

On s'est pourtant demandé quel motif l'avait poussé à
se faire naturaliser Français.

Belle question ! j'en sais la réponse depuis plus de dix
ans : c'est parce que sa qualité de Prussien lui aurait
fait manquer un beau mariage.

Puisqu'il ne s'agit que du passé et que son récent bap-
tême l'a blanchi, parlons-en, cela n'a plus rien de com-
promettant.

Vers 1862, Albert Wolff me fit l'honneur de m'en-
voyer deux témoins pour me demander raison de quel-
ques blagues que je m'étais permises à son endroit.

— Pourquoi diable est-il si chatouilleux, lui qui mal-
mène si fort les autres? demandai-je à l'un des témoins,
qui est aujourd'hui directeur de l'un de nos théâtres en
vogue.

— Eh! fit celui-ci, Wolff est à la veille de faire un
beau mariage, et ces diables de plaisanteries l'en empê-
cheront.

Je n'hésitai pas à lui rendre la voie facile en m'abste-
nant de parler de lui ; mais j'avoue que, depuis dix ans,
Wolff n'étant pas encore marié, sans qu'il y ait rien de
mon fait, j'ai beaucoup réfléchi.

Un autre de mes amis, Ponson du Terrail, avait, lui
aussi, une peur atroce des blagues des petits journaux.
Il prétendait que cela l'empêcherait d'être décoré...

Mais, au moins, il n'attaquait personne,lui, et il a fini
par être décoré !

Tandis que Wolff n'est pas encore marié.

Aussi, à chaque nouvelle phase de son existence, je
m'explique aisément ses actes en me disant :

— Le contraire l'eût empêché de faire un beau ma-
riage !

Par exemple, il a énormément collaboré avec Roche-
fort. Il a écrit avec lui au Figaro et à l'Événement,
voire même au Charivari. Il a signé avec lui : Un homme
du Sud, au Palais-Royal ; les Petits Mystères de
l'Hôtel des Ventes, au même théâtre ; les Mémoires de
Réséda, même théâtre encore, aveo Blum en plus...

Pourquoi donc, du temps de l'Empire, pendant "que
R'ochefort était en Belgique, Wolff s'est-il brusquement
séparé de lui et l'a-t-il attaqué à fond de bile ?

C'était pour ne pas manquer un beau mariage.

Dieu merci, le voilà Français, il ne retombera plus
dans les mêmes grincements de dents.

Il restera beau joueur comme il a toujours été et n'ira
même plus se briser la tête contre les becs de gaz de Bade
dans les jours de déveine.

Quand viendra le tour de Villemessant, ie reparlerai
de Wolff.

^ Disons tout de suite que ce nouveau compatriote a
d'autant plus tort de se fâcher contre tous ses contempo-
rains, qu'il avait assez de mérite personnel pour être
bon, calme et juste. "

Ce n'est que vers 1858 qu'il est devenu écrivain fran-
çais, à l'école d'Alexandre Dumas, dont il fut le secré-
taire pendant six mois.

Que n'a-t-il gardé l'angélique bonté du maître !

Avant cela, il avait écrit en allemand des Rècitsde
Voyageset des Contes d'enfants... oui, des Contes
d'enfants !... Ce croquemitaine des journalistes et des
peintres parisbns a commencé par des douceurs enfan-
tines !

Le loup avait essayé de se faire mouton ; mais le natu-
rel est revenu au galop.

A l'école de Villemessant, il est devenu l'échu
scandales et ça l'a conduit loin... jusqu'aux trhW 7*

Aussi, essayez donc de lui faire boL du lïeo2 ' ■
son patron! ' w^Mneà

maSa^CTenait ^ Cek FemPê«t de faire un beau

Comme écrivain, il a du mordant et même du *,i.

il est quelquefois gai, mais sa gaîté fait mal 1 yle;

qu'elle est forcée. S mal. on sent

Elle ressemblé! celle de Boileau.

Le Guiuois.

PARLERA! PARLERA PAS!-

_ Il est question de faire pour les députés un train sné
cial partant de Versailles à 11 heures du soir.-Qui,?;
moralistes renfrognes se sont emparés de la question Z
taxer ce projet d'immoralité; d'autres, moinsrenfroeni,
ont hasardé quelques plaisanteries légères

Il est clair pourtant que, pour être député, on n'en erf
pas moins homme; j'en atteste les nombreux fih m,
siègent sur les bancs de l'Assemblée, j'en atteste le corn
de ballet, et notamment mademoiselle Amandine Lumf
plus connue sous le nom de Frisette. ' '

Frisette est une charmante blonde de dix-huit ans mw
le ciel a dotée de deux grands yeux gris, d'un nez mutin
d une oreille rose, d'un pied mignon, d'une jambe ron'
delette et d un profond dédain pour les préjugés

Mais, ne se fiant pas à la nature seule pour faire dans
le monde un chemin rapide, mademoiselle Frisette a ner
fectionné, par une étude assidue, ses dons naturels

Persuadée que Dieu ne lui avait pas donné de belles
jambes, uniquement pour faire marcher une machine à
coudre, mademoiselle Frisette s'en sert pour faire le
grand écart ou pour se gratter la tète, après les avoir
au préalable, introduites dans un maidot rose. '

Vous voyez cela d'ici !

Aussi ne serez-vous pas surpris si M. P..., député
aussi ventru qu'honorable, a offert à Frisette, qu'il â
rencontrée à Habille, un mobilier eir palissandre et son
cœur (?) entouré de quelques billets de mille.

La blonde enfant a accepté, après avoir lâché, sans
scrupule, un poète élégiaque qui l'entretenait avec ses
vers.

— Encore, disait-elle parfois, s'il y avait du fromaste
avec !

M. P..., qui s'était fait pass sr pour un marchand de
bestiaux (Jupiter déguisé en Io), a fini, dans un moment
d'épanchement, par avouer à Frisette :

L'humble sort dans lequel le ciel

fait naître.

Vous pensez quel succès et quelle jalousie dans le camp
de ses amies.

Ces dames prirent un abonnement à VOfficiel; mais
M. P... se contente de ses succès dans le monde et ne
cherche pas ceux de la tribune.

Aussi ce fut, contre la jeune enfant, une scie à jet con-
tinu.

Parlera ! Parlera pas ! Parlera ! Parlera pas!

C'était, chaque jour, le concert qui l'attendait.

On fit des paris. Je te parie A déjeuner.....vingt sous

contre vingt francs.....Tant et si bien que Frisette réso-
lut d'en avoir raison.

Un soir, prédisposé à la bienveillance par un dîner
copieux, M. P... dut capituler devant les sollicitations
touchantes de son amie, et s'engagea à parler le lende-
main.

Je ne te demande pas grand'chose ; prononce quelques
paroles, dis : « La clôture I » ou bien : « A la porte ! »

Le lendemain était un samedi, jour des pétitions, et
M. P... cherchait vainement une entrée en matière.^

Je ne peux pourtant pas crisr : « A la porte ! » se disait-
il pendant qu'on discutait une pétition tendant à auto-
riser la commune de Nôgent-les-Moisis à s'imposer extra-
ordinairement de 333 francs 33 centimes.

Et il cherchait, tendant sa pensée, se creusant l'es-
prit.

Hélas ! le défilé continuait, impitoyable, et sous son
crâne ardent, congestionné, il sentait sourdre des crain-
tes folles.

Il avait juré de parler, sous peine de se voir chassé du
paradis où l'attendait son Eve charmante. Et son imagi-
nation exaltée lui retraçait ces tableaux voluptueux, re-
pétés par des glaces parallèles, qu'il ne devait plus re-
voir.

La peur de perdre tout cela le saisit; une peur intense,
cette peur qui serre le cœur et qui dilate le ventre. M
au milieu du silence solennel à peine troublé par le débit
somnolent du rapporteur, on entendit un bruit sourd et
prolongé. " , .

Horreur!... De tous les bancs voisins s'élevèrent des
clameurs confuses et des grognements.

Le lendemain, à l'Officiel, on lisait ces mots s -
«M. P.;. prononce quelques paroles que le bruit ne
nous permet pas d'entendre. »

Frisette avait vaincu.

"Solesme.

VÉNUS ET APOLLON

Il y a eu treize ans, vendredi dernier, que mon ami
Adolphe-Carolus Marescot épousait,-à la mairio
10e arrondissement, mademoiselle Arthémise-Mvire-JM
riette Dumouron. . „_a fliie

J'étais garçon d'honneur et cavalier d'une jeune nue
charmante et'vertueuse, que j'ai revue quelques auu
plus tard à la Porte-Saint-Martin, dans le ballet aes
flemen, du Pied de Mouton.





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d'as*', .
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-Trop fort-
rage, en lui env

sons lardai!

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