2 L& SIFFLET
i Deux grandi!, âgés de douze ans lui servejitd'instruc-
Pour tout ce oui concerne l'Administration, et \ ■ ,.,,..,
- ■ Tous les passants s arrêtaient et regardaient, d un ceu
i« Rédaction, s'adresser à M. Michel Awo, 10, j humide; ceâ soldats de laveuir.
Mquètet, près la Bourse. Merci, monsieur, pources quelques minâtes de saine
émotion.
Je n'en ai jamais éprouve autant dans la maison d'à
SIFFLEMEfyfS
De uléma qu'il y a des gens qui 'aiment la soupe à la
tortue et d'autres qui préfèrent le fromage de Roquefort,
de même ii ne faut pas s'étonner, de voir M. de Lorgeril,
ce grand-prêtre d'une religion disparue, venir à la tri-
bune taxer de perversité les opinions de M. Tiiiers. Tout
cela Sot une affaire d'appréciation, et M. de Lorgeril est
de eei.x qui préfèrent la soupe à la tortue.
Simule question d'optique : M. de Lorgeril as -'est i«8
placé au même point de vue que M. Vrignault.
Ceci n'a rien d'étonnant, du reste, et se reproduit tous
les jours. Que M. de X., que M. de Paris lui-même (ne
pas mettre monseigneur) vienne à mourir, et les familles
bien pensantes diront de sa gouvernante maîtresse : Une
amie dévouée (gracieux euphémisme!) a'partagé ses
peines, ses inlies et ses misères. Fidèle jusqu'au dernier
jour, c'est elle qui a eu la douleur de lui fermer les yeux;
mais qu'un journaliste d'une feuille radicale vienne à
pjsvcu' eu cour d'assises pour délit de presse, les mêmes
journaux viendront reprocher à l'acte d'accusation d'a-
voir oublié ce scandaleux détail : Il vit en concubinage.
Concubine ici, amie dévouée là.
Connue «m auguste et hon.,rabie collègue Beieastel,
M. 4a l<'jrgeril a obtenu, du l'esté, une de ces jolie.;
VssâiêS flîji vous font, poui' longtemps, faire des toile»
Biles de taliiour.
L'exp -i1'. m 1 ■ Lyon peut ugule InUa' a\ anhigean,--
jneut avec i;:: sus ce terrain.
Les sailli murtels assez osés, jusqu'ici, pour s'aventu-
re,' dans cet antre ont été des journalistes. J'espère que
leur iinprudeum n'a pas été jusqu'à s'embarquer sans
un (iid'Aruuj, c'est-à-dire un plan détaillé. lis cour-
raient le rbque, aérés avoir dévoré les ballots cfles
caisses, de murrir ds faim dans un coin, luatiyrs incon-
connus du progrès ci de la sciegêe,
A quels dangi rs notre professi m ne nous expo^e-l-elie
pis!!!
Le plus, ansn savants que modestes et courageux !
Après de longues nuits de veilles, je suis parvenu à
découvrir pourquoi le gouvernement avait augmenté le
pris du tabac.
Ce n'est pus da .si'uniquo but d'augmenter le revenu
des inq ois. rloa ! Préoccupé du sort des clauses labo-
rieuses, le gouvernement ne pouvait oublier, dans sa sol-
lioitude, cette intéressante catégorie de travailleurs,
connue sous le nom de : « ramasseurs de bouts de ci-
gares, » Ou avait bien pensé à obliger les Contribuables
h jeter leurs cigares quand ils en auraient fumé les qua-
tre cinquièmes.
Un iî 1 de soie edt indiqué la démarcation. Partisan,
jusque dans ses excès, de la liberté individuelle, le gou-
vernement a préféré élever le prix des cigares.
C'mt pour les ramasseurs une augmentation de res-
sources, les frais étant les mêmes que par le passé.
Aussi ces industriels commencent-ils à réaliser d'as-
sez jolis bénéfices sur le prix d'achat de leurs charges ;
j'en tais un qui a refusé la main de sa fille à un jeune
homme porteur d'un grand nom et de vingt-cinq actions
de la Banque de France.
Avis aux onze cent mille candidats au conseil d'Etat.
Et pendant ce temps, Moreau Sainti prépare la revan-
che, la revanche de l'ambigu. Cela sera dur, je crois.
Faire oublier Billion, couvre gigantesque !
J'ai, sous les fenêtres de ce même Billion, été témoin
d'une scène touchante.
Ufr malheureux professeur alsacien est venu, abandon-
nant ses intérêts, sa famille, ses amis, se fixer à Paris.
11 a une trentaine d'élèves, enfants de huit à dix ans.
N'ayant ni Cour ni jardin à sa disposition, il les mène
promener tous les jours une heure ou deux et, devant
l'Ambigu ! les habitue à ia manœuvre.
Gauche ! droite ! gaucho ! droite !
Conversion à droite! conversion à gauche ! pur le iianc
droit ! par le ilanc gauche !
coté.
Un Merle.
AUGUSTE VITU
Voyez, mes frères, où peut conduire l'abus du blanc!...
Mais, d'abord, vous souvenez-vous de l'Etendard ?
C'était un journal de feu le dernier régne, un journal
de combat, armé de l'éperon comme les coqs, — mais
dont le cri n'était pas : Cocorico!
Non, l'Étendard se piquait d'être un aigle, — mais
là, un aigle en tout : dans sa rédaction, dans sa poli-
tique, dans ses annonces, et dans ses PRIMES !
L'Etendard (que Dieu vous aide!) donnait en prime
à ses abonnés... un magasin do blanc.
Lisez les affiches !... Et eu avant la grosse caisse !
Cette idée de 'donner en prime un magasin de blanc
venait d'un charlatan! me direz-vous.
Celui qui avait eu celte ingénieuse idée était d'un âge
certain, mais tellement bichonné, teint et aligné, que
sa figure avait l'air d'une porcelaine de la manufacture
de Sèvres, et que sur ses moustaches
Se posaient les petits oiseaux.
Cet homme, unique eu son genre, le seul pour l'ali-
gnement des chiffres et la logique dans l'illogisme, c'é-
tait — saluez! — Auguste Vitu.
D'abord, si vous ne le saluez pas, il vous écrasera du
poids de son intelligent mépris.
Cet homme-là, dans les bureaux de l'Etendard, trô-
nait comme un ministre.
Un ministre !... Ah! ne réveillons pas ses douleurs!...
Ce fut là son rêve, son rêve fiévreux de toutes les heures!..
Sire, vous fûtes bien coupable de ne pas le faire mi-
nistre! Mais il espère encore en vous, et si Villemessant
a bu du lait en lisant ses articles, c'est parce qu'en vous
replaçant sur le trône des pères de l'autre race, ii
pense bien que celte fois vous le ferez bel et bien mi-
nistre.
Ce fut la perte d'OUivier.
Auguste yitu expie son rêve à Sainte-Pélagie.
0 les beaux jours du magasin de blanc donné en
prime !
Mais pourquoi diable avoir choisi le blanc... qui n'est
pas la couleur de son maître ?
Qui sait'/..,
Celait peut-être auati une idée de Marguerite.
A l'occasion de sou procès avec le général Troclru, on
appelait M. Vitu un « coryphée du bonapartisme. » Eh
bien, MHos en était fier !
Que voulez-vons qu'il devienne sous un autre?
Les tirades du Peuple français sont-elles sorties de
voire mémoire?
Après ça, vous ne les avez peut-être pas lues !
Il y a bien des gens qui ne lisent pas le Pays... Et le
Pays a été rédigé par ce même Vitu, dans le temps.
Le Constitutionnel aussi a vécu longtemps de sa
Mais l'Etendard restera son plus doux et son plus
terrible souvenir : ce journal voué au blanc l'a fait dé-
corer et a failli lui faire partager le triste sort d'Ulysse
Pic.
Heureusement, Vitu est un malin ; il s'est fait dépos-
séder par jugement, en 1S68, de ses fonctions de rédac-
teur en chef... Et ce n'est qu'après ce renvoi cher à son
cœur, qu'on découvrit, — je cite textuellement, —
l'origine criminelle des fonds qui alimentaient le
journ-al.
Le veinard !...
Auguste Vitu est né à Meudon, en 18^3. La mémoire
île 1 tabelais ne lui a rien rappelé.
11 a pourtant eu ses heures de folichonnerie, ce faux-
semblant de sous-préfet ! 11 a collaboré avec un rédacteur
du Tintamarre, Faulquemont.
Dans le premier Corsaire, il était léger.
Il papillonnait dans les Bals d'Eté.
Qae dis-je! ce diplomate luisant a, un jour, signé
Vidocq, quand il publiait les Chauffeurs du Nord,
grand roman en cinq volumes.
Romancier, humoriste et surtout financier, il a écrit
en Auvergne et dans le Dauphiné ; puis il s'est remis
corps et âme au service de son dernier maître.
Ce qu'il a le mieux compris" et ce que l'on conçoit
mieux de lui, ce sont ses Contes à dormir debout.
Cet ouvrage préparait bien à son Histoire de Napo-
léon III, à sa Révision de la Constitution^ à son
Guide financier... Que sais-je ! J'en passe volontaire-
ment.
Sa marotte, c'est la finance. Il manie les chiffres
comme Ladreyt les cartes.
Tel est l'homme qui a fait boire du lait à Villemessant
et qui est depuis 1841 sur la brèche, sans qu'il y paraisse
à ses moustaches".
: Voyez comme fout est mêlé dans cette encyclopédie
pédante : Etudes littéraires sur la Révolution fran-
Historien, romantique, chauvin!... après «ni, v
pamphlétaire, romancier, polémiste, etc ete
Ah ! mon Dieu:! faites qu'il devienne ministre '
11 sera complet.
Le Gbillois.
rfO"
L'ÉMANCIPATION DES FEUES
Sexe faible, tu l'emportas!
Un jury a enfin reconnu qu'un mari n'avait pas tou-
jours le droit de tuer sa femme parce que celle-ci le
trompait.
La cour d'assises de la Seine vient da condamner
M. Dubourg à cinq ans de prison.
Les femmes vont-elles assez s'esbaudiret s'exchffer !
Je ne vois pas pourquoi, à présent, une épouse ne dirait
pas à son mari :
— Tu sais, le petit calicot du coin me fait de l'œil et
il doitm'emmener dimanche à Bougival pour mander une
friture chez la mère-Palos-Souvent. (J'y vais rarement
parce que je n'ai pasl'os souvent.) Je désire avoir avec
ce jeune homme une conversation des plus abracada-
brantes. Tu pourras nous surprendre si tu veux, mais
quant à me tuer, bernique ! tu empoignerais pour cinq
ans de clou.
Au reste, il est temps de secouer tous les préjugés an-
tiques qui attachaient les femmes à leurs époux comme le
serf à la glèbe.
Emancipons les femmes !
— Mais, m'objectera un naïf abonne de la Patrie, il
me semble que nous nous sacrifions déjà bien assez pour
ces adorables créatures. Voyez plutôt. Dans un salon,
le fauteuil le plus moelleux, c'est pour madame ; en voi-
ture, nous lui cédons le coin ; nous portons son parapluie,
son manchon, son water-proof ; nous nous privons de
fumer, tandis qu'elle nous condamne à supporter toutes
les odeurs dont elle s'imprègne, et qui sont dix fois plus
malsaines et soixante-quinze fois plus désagréables que
le tabac. A tablé, nous offrons à madame le morceau de
choix ; nous nous gardons bien, pour ne pas l'offusquer,
de poser nos coudes sur la table, de mettre notre doigt
dans notre nez et même dans celui de notre voisine.
Pour elle, nous devenons fou ou tout au moins idiot. Il
me semble que nous en faisons bien assez pour les
femmes.
Détrompez-vous, homme simple, et lisez Je projet de
loi suivant qui sera bien sûr approuvé par madame
Olympe Audouard, cette virago qui s'est mise en guerre
ouverte avec le plus laid des deux sexes :
ARTICLE PREMIER.
La femme est émancipée.
article 2.
Le mari doit àda femme fidélité, secours, assistance.
La femme ne lui doit rien du tout.
ARTICLE 3.
Toutes les fois qu'un mari surprendra sa ' femme en
flagrant délit d'adultère, il sera condamné à la peine des
travaux forcés à temps.
article 4.
Un mari qui aura été trois fois co... ssu sera con-
damné à la peine de mort, et son nom sera affiché à la
mairie de son arrondissement.
ARTICLE 5.
La grossesse et l'accouchement enlaidissant les fem-
mes et dégradant leurs formes sveltes, élancées et sculp-
turales, désormais les hommes seront chargés de conce-
voir et de mettre au monde eux-mêmes leurs enfants,
ainsi que de les allaiter.
article 6.
Quand une femme sortira son mari, elle devra le
tenir en laisse.
Pendant les grandes chaleurs, les maris seront muse-
lés.
article 7.
Les maris vaqueront à tous les soins du ménage, ds
laveront la vaisselle, raccommoderont les bas et vide-
ront les eaux.
De leur côté, les femmes vaqueront à leurs plaisirs.
ARTICLE 8.
Les femmes des généraux feront des sorties à ia place
de leurs maris.
article 0.
Si les femmes ne se trouvent pas ainsi suffisamment
émancipées, elles pourront demander la dissolution du
mariage.
,'aP»8»
,.*«
l'Étoile- 0
*iii«ta'
sir la*
»wle :
Un aége
mandait à ■
%e. L'iii
i Deux grandi!, âgés de douze ans lui servejitd'instruc-
Pour tout ce oui concerne l'Administration, et \ ■ ,.,,..,
- ■ Tous les passants s arrêtaient et regardaient, d un ceu
i« Rédaction, s'adresser à M. Michel Awo, 10, j humide; ceâ soldats de laveuir.
Mquètet, près la Bourse. Merci, monsieur, pources quelques minâtes de saine
émotion.
Je n'en ai jamais éprouve autant dans la maison d'à
SIFFLEMEfyfS
De uléma qu'il y a des gens qui 'aiment la soupe à la
tortue et d'autres qui préfèrent le fromage de Roquefort,
de même ii ne faut pas s'étonner, de voir M. de Lorgeril,
ce grand-prêtre d'une religion disparue, venir à la tri-
bune taxer de perversité les opinions de M. Tiiiers. Tout
cela Sot une affaire d'appréciation, et M. de Lorgeril est
de eei.x qui préfèrent la soupe à la tortue.
Simule question d'optique : M. de Lorgeril as -'est i«8
placé au même point de vue que M. Vrignault.
Ceci n'a rien d'étonnant, du reste, et se reproduit tous
les jours. Que M. de X., que M. de Paris lui-même (ne
pas mettre monseigneur) vienne à mourir, et les familles
bien pensantes diront de sa gouvernante maîtresse : Une
amie dévouée (gracieux euphémisme!) a'partagé ses
peines, ses inlies et ses misères. Fidèle jusqu'au dernier
jour, c'est elle qui a eu la douleur de lui fermer les yeux;
mais qu'un journaliste d'une feuille radicale vienne à
pjsvcu' eu cour d'assises pour délit de presse, les mêmes
journaux viendront reprocher à l'acte d'accusation d'a-
voir oublié ce scandaleux détail : Il vit en concubinage.
Concubine ici, amie dévouée là.
Connue «m auguste et hon.,rabie collègue Beieastel,
M. 4a l<'jrgeril a obtenu, du l'esté, une de ces jolie.;
VssâiêS flîji vous font, poui' longtemps, faire des toile»
Biles de taliiour.
L'exp -i1'. m 1 ■ Lyon peut ugule InUa' a\ anhigean,--
jneut avec i;:: sus ce terrain.
Les sailli murtels assez osés, jusqu'ici, pour s'aventu-
re,' dans cet antre ont été des journalistes. J'espère que
leur iinprudeum n'a pas été jusqu'à s'embarquer sans
un (iid'Aruuj, c'est-à-dire un plan détaillé. lis cour-
raient le rbque, aérés avoir dévoré les ballots cfles
caisses, de murrir ds faim dans un coin, luatiyrs incon-
connus du progrès ci de la sciegêe,
A quels dangi rs notre professi m ne nous expo^e-l-elie
pis!!!
Le plus, ansn savants que modestes et courageux !
Après de longues nuits de veilles, je suis parvenu à
découvrir pourquoi le gouvernement avait augmenté le
pris du tabac.
Ce n'est pus da .si'uniquo but d'augmenter le revenu
des inq ois. rloa ! Préoccupé du sort des clauses labo-
rieuses, le gouvernement ne pouvait oublier, dans sa sol-
lioitude, cette intéressante catégorie de travailleurs,
connue sous le nom de : « ramasseurs de bouts de ci-
gares, » Ou avait bien pensé à obliger les Contribuables
h jeter leurs cigares quand ils en auraient fumé les qua-
tre cinquièmes.
Un iî 1 de soie edt indiqué la démarcation. Partisan,
jusque dans ses excès, de la liberté individuelle, le gou-
vernement a préféré élever le prix des cigares.
C'mt pour les ramasseurs une augmentation de res-
sources, les frais étant les mêmes que par le passé.
Aussi ces industriels commencent-ils à réaliser d'as-
sez jolis bénéfices sur le prix d'achat de leurs charges ;
j'en tais un qui a refusé la main de sa fille à un jeune
homme porteur d'un grand nom et de vingt-cinq actions
de la Banque de France.
Avis aux onze cent mille candidats au conseil d'Etat.
Et pendant ce temps, Moreau Sainti prépare la revan-
che, la revanche de l'ambigu. Cela sera dur, je crois.
Faire oublier Billion, couvre gigantesque !
J'ai, sous les fenêtres de ce même Billion, été témoin
d'une scène touchante.
Ufr malheureux professeur alsacien est venu, abandon-
nant ses intérêts, sa famille, ses amis, se fixer à Paris.
11 a une trentaine d'élèves, enfants de huit à dix ans.
N'ayant ni Cour ni jardin à sa disposition, il les mène
promener tous les jours une heure ou deux et, devant
l'Ambigu ! les habitue à ia manœuvre.
Gauche ! droite ! gaucho ! droite !
Conversion à droite! conversion à gauche ! pur le iianc
droit ! par le ilanc gauche !
coté.
Un Merle.
AUGUSTE VITU
Voyez, mes frères, où peut conduire l'abus du blanc!...
Mais, d'abord, vous souvenez-vous de l'Etendard ?
C'était un journal de feu le dernier régne, un journal
de combat, armé de l'éperon comme les coqs, — mais
dont le cri n'était pas : Cocorico!
Non, l'Étendard se piquait d'être un aigle, — mais
là, un aigle en tout : dans sa rédaction, dans sa poli-
tique, dans ses annonces, et dans ses PRIMES !
L'Etendard (que Dieu vous aide!) donnait en prime
à ses abonnés... un magasin do blanc.
Lisez les affiches !... Et eu avant la grosse caisse !
Cette idée de 'donner en prime un magasin de blanc
venait d'un charlatan! me direz-vous.
Celui qui avait eu celte ingénieuse idée était d'un âge
certain, mais tellement bichonné, teint et aligné, que
sa figure avait l'air d'une porcelaine de la manufacture
de Sèvres, et que sur ses moustaches
Se posaient les petits oiseaux.
Cet homme, unique eu son genre, le seul pour l'ali-
gnement des chiffres et la logique dans l'illogisme, c'é-
tait — saluez! — Auguste Vitu.
D'abord, si vous ne le saluez pas, il vous écrasera du
poids de son intelligent mépris.
Cet homme-là, dans les bureaux de l'Etendard, trô-
nait comme un ministre.
Un ministre !... Ah! ne réveillons pas ses douleurs!...
Ce fut là son rêve, son rêve fiévreux de toutes les heures!..
Sire, vous fûtes bien coupable de ne pas le faire mi-
nistre! Mais il espère encore en vous, et si Villemessant
a bu du lait en lisant ses articles, c'est parce qu'en vous
replaçant sur le trône des pères de l'autre race, ii
pense bien que celte fois vous le ferez bel et bien mi-
nistre.
Ce fut la perte d'OUivier.
Auguste yitu expie son rêve à Sainte-Pélagie.
0 les beaux jours du magasin de blanc donné en
prime !
Mais pourquoi diable avoir choisi le blanc... qui n'est
pas la couleur de son maître ?
Qui sait'/..,
Celait peut-être auati une idée de Marguerite.
A l'occasion de sou procès avec le général Troclru, on
appelait M. Vitu un « coryphée du bonapartisme. » Eh
bien, MHos en était fier !
Que voulez-vons qu'il devienne sous un autre?
Les tirades du Peuple français sont-elles sorties de
voire mémoire?
Après ça, vous ne les avez peut-être pas lues !
Il y a bien des gens qui ne lisent pas le Pays... Et le
Pays a été rédigé par ce même Vitu, dans le temps.
Le Constitutionnel aussi a vécu longtemps de sa
Mais l'Etendard restera son plus doux et son plus
terrible souvenir : ce journal voué au blanc l'a fait dé-
corer et a failli lui faire partager le triste sort d'Ulysse
Pic.
Heureusement, Vitu est un malin ; il s'est fait dépos-
séder par jugement, en 1S68, de ses fonctions de rédac-
teur en chef... Et ce n'est qu'après ce renvoi cher à son
cœur, qu'on découvrit, — je cite textuellement, —
l'origine criminelle des fonds qui alimentaient le
journ-al.
Le veinard !...
Auguste Vitu est né à Meudon, en 18^3. La mémoire
île 1 tabelais ne lui a rien rappelé.
11 a pourtant eu ses heures de folichonnerie, ce faux-
semblant de sous-préfet ! 11 a collaboré avec un rédacteur
du Tintamarre, Faulquemont.
Dans le premier Corsaire, il était léger.
Il papillonnait dans les Bals d'Eté.
Qae dis-je! ce diplomate luisant a, un jour, signé
Vidocq, quand il publiait les Chauffeurs du Nord,
grand roman en cinq volumes.
Romancier, humoriste et surtout financier, il a écrit
en Auvergne et dans le Dauphiné ; puis il s'est remis
corps et âme au service de son dernier maître.
Ce qu'il a le mieux compris" et ce que l'on conçoit
mieux de lui, ce sont ses Contes à dormir debout.
Cet ouvrage préparait bien à son Histoire de Napo-
léon III, à sa Révision de la Constitution^ à son
Guide financier... Que sais-je ! J'en passe volontaire-
ment.
Sa marotte, c'est la finance. Il manie les chiffres
comme Ladreyt les cartes.
Tel est l'homme qui a fait boire du lait à Villemessant
et qui est depuis 1841 sur la brèche, sans qu'il y paraisse
à ses moustaches".
: Voyez comme fout est mêlé dans cette encyclopédie
pédante : Etudes littéraires sur la Révolution fran-
Historien, romantique, chauvin!... après «ni, v
pamphlétaire, romancier, polémiste, etc ete
Ah ! mon Dieu:! faites qu'il devienne ministre '
11 sera complet.
Le Gbillois.
rfO"
L'ÉMANCIPATION DES FEUES
Sexe faible, tu l'emportas!
Un jury a enfin reconnu qu'un mari n'avait pas tou-
jours le droit de tuer sa femme parce que celle-ci le
trompait.
La cour d'assises de la Seine vient da condamner
M. Dubourg à cinq ans de prison.
Les femmes vont-elles assez s'esbaudiret s'exchffer !
Je ne vois pas pourquoi, à présent, une épouse ne dirait
pas à son mari :
— Tu sais, le petit calicot du coin me fait de l'œil et
il doitm'emmener dimanche à Bougival pour mander une
friture chez la mère-Palos-Souvent. (J'y vais rarement
parce que je n'ai pasl'os souvent.) Je désire avoir avec
ce jeune homme une conversation des plus abracada-
brantes. Tu pourras nous surprendre si tu veux, mais
quant à me tuer, bernique ! tu empoignerais pour cinq
ans de clou.
Au reste, il est temps de secouer tous les préjugés an-
tiques qui attachaient les femmes à leurs époux comme le
serf à la glèbe.
Emancipons les femmes !
— Mais, m'objectera un naïf abonne de la Patrie, il
me semble que nous nous sacrifions déjà bien assez pour
ces adorables créatures. Voyez plutôt. Dans un salon,
le fauteuil le plus moelleux, c'est pour madame ; en voi-
ture, nous lui cédons le coin ; nous portons son parapluie,
son manchon, son water-proof ; nous nous privons de
fumer, tandis qu'elle nous condamne à supporter toutes
les odeurs dont elle s'imprègne, et qui sont dix fois plus
malsaines et soixante-quinze fois plus désagréables que
le tabac. A tablé, nous offrons à madame le morceau de
choix ; nous nous gardons bien, pour ne pas l'offusquer,
de poser nos coudes sur la table, de mettre notre doigt
dans notre nez et même dans celui de notre voisine.
Pour elle, nous devenons fou ou tout au moins idiot. Il
me semble que nous en faisons bien assez pour les
femmes.
Détrompez-vous, homme simple, et lisez Je projet de
loi suivant qui sera bien sûr approuvé par madame
Olympe Audouard, cette virago qui s'est mise en guerre
ouverte avec le plus laid des deux sexes :
ARTICLE PREMIER.
La femme est émancipée.
article 2.
Le mari doit àda femme fidélité, secours, assistance.
La femme ne lui doit rien du tout.
ARTICLE 3.
Toutes les fois qu'un mari surprendra sa ' femme en
flagrant délit d'adultère, il sera condamné à la peine des
travaux forcés à temps.
article 4.
Un mari qui aura été trois fois co... ssu sera con-
damné à la peine de mort, et son nom sera affiché à la
mairie de son arrondissement.
ARTICLE 5.
La grossesse et l'accouchement enlaidissant les fem-
mes et dégradant leurs formes sveltes, élancées et sculp-
turales, désormais les hommes seront chargés de conce-
voir et de mettre au monde eux-mêmes leurs enfants,
ainsi que de les allaiter.
article 6.
Quand une femme sortira son mari, elle devra le
tenir en laisse.
Pendant les grandes chaleurs, les maris seront muse-
lés.
article 7.
Les maris vaqueront à tous les soins du ménage, ds
laveront la vaisselle, raccommoderont les bas et vide-
ront les eaux.
De leur côté, les femmes vaqueront à leurs plaisirs.
ARTICLE 8.
Les femmes des généraux feront des sorties à ia place
de leurs maris.
article 0.
Si les femmes ne se trouvent pas ainsi suffisamment
émancipées, elles pourront demander la dissolution du
mariage.
,'aP»8»
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l'Étoile- 0
*iii«ta'
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Un aége
mandait à ■
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