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Le Sifflet: journal humoristique de la famille — 1.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3248#0130
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Pour tout ce qui concerne l'Administration et
la Rédaction, s'adresser à M. Michel Anézo, 10,
rue Joquelet, près la Bourse.

SIFFLEMENTS

Les ris succèdent aux pleurs ; après l'orage le calme ;
après les jeux sanglants de la guerre, les plaisirs de la
paix.

Là où s'élevaient des tentes, des faisceaux et des pyra-
mides de boulefs, on voit maintenant des baraques de
saltimbanques, où vous pouvez tâter un mollet qui ne
mesure pas moins de 60 centimètres de circonférence,
des tirs où l'ennemi est une poupée en plâtre, des jeux de
macarons et autres plaisirs de même farine.

Le garde mobile et le garde national s'en vont par
couples revoir les lieux où ils campèrent; mais le fusil
se chargeant par la culasse est remplacé par une jeune
personne exempte de préjugés.

Du plus petit au plus grand, tout le monde se jette à
corps perdu dans le tourbillon des plaisirs mondains, il
semble qu'on veuille rattraper le temps perdu.

Allez aux environs de Paris un dimanche.

Tout est plein, wagons, restaurants et consomma-
teurs.

Le général Faidherbe se repcse de ses combats et de
ses fatigues de la guerre, en discutant à Bruxelles cette
question si palpitante et si actuelle :

« Le premier homme avait-il un nombril ? »

M. Faidherbe est, comme tous les hommes sérieux,
ami, à ses heures, d'une douce gaîté.

Rien de plus agréable que la lecture du Tam-Tam
après celle.des Débats et du Courrier de Paris.

Le général Faidherbe est, sans contredit, un général
aussi distingué que sympathique; mais ses lumières
ne seront certainement pas bien utiles en cette occa-
sion.

La seule preuve admissible .serait la déposition d'Adam
lui-même.

Car on peut avoir un nombril et ne pas en faire parade
aux yeux de ses contemporains.

Quel est le mortel assez audacieux pour affirmer que
j'ai un nombril, que Faidherbe a un nombril, que Louis
Veuillot a un nombril ?

Pour empêcher le débat de s'éterniser et arracher nos
compatriotes aux douceurs d'un pays qui serait char-
mant, s'il n'y avait pas d'habitants, je veux apporter le
modeste concours de mes connaissances à cette entre-
prise.

Oui, Adam avait un nombril, mais pas un de ces nom-
brils devenus aujourd'hui si vulgaires et que vous ren-
contrez dans l'échoppe du savetier, le palais des grands,
le wigwam du Peau-Rouge et la hutte du Lapon. Non.
C'était un magnifique nombril en bois sculpté, gravé
à ses initiales par un habile artiste de l'époque.

Il semble, du reste, que le temps soit à l'excentri-
cité.

Jadis, quand le vin de Champagne, soulevant le cou-
vercle de votre marmite, faisait envoler un essaim de
papillons roses, on se contentait de décrocher une ensei-
gne, de monter à un réverbère pour regarder l'heure à
sa montre, et d'embrasser un sergent de ville en l'appe-
lant : Matante.

Le dernier mot de la fantaisie est aujourd'hui de crier :
Vive l'empereur! le 15 août, à Trouville.

Piteux amusement, en vérité, et combien est plus foli-
chonne l'idée que viennent de mettre à exécution quel-
ques gros bonnets... à poil. .

Vous souvient-il de ces légendes de journaux où l'on
attend si impatiemment l'arrivée du premier abonné pour
aller dépenser son argent en orgies sardanapalesques?

Et nous-mêmes, quand le premier abonné du Sifflet
vint apporter ses quarante sous!!! Jetons un voile !

Combien tout cela est mesquin ! Voilà un journal qui se
fonde : l'abonnement n'est pas de quarante francs, trente
francs, dix francs ; non, messieurs, il est de cinq cents
francs.

Cinq cents francs ! quelle noce ces messieurs ont dû
faire, ou plutôt, quelle noce ces messieurs... feront.

Un Merle.

LU SIFrifiT

Un de nos abonnés, qui a su employer intelligemment
la recette que nous avons donnée pour faire reparaître la
têle de notre dernier dessin, nous écrit une lettre très
spirituelle dont nous extrayons les quelques lignes sui-
vantes :

« C'est bien lui, très ressemblant même ; mais que de
« difficultés pour faire reparaître sa tê'.e! Cependant je
« ne regrette ni ma peine ni mon temps, car je connais
« maintenant ce merveilleux procédé qui doit être d'une
« si grande utilité à cause de.........

■< Dites-moi, cher monsieur, je vous prie, si ce n'est
« pas une indiscrétion, quel est le chimiste qui a pré-
« paré votre papier ? Ce serait véritablement une ex-
« cellente affaire à exploiter au point de vue de la li-
« berté absolue de la presse..........

Veuillez recevoir, etc., etc.

Paul Bayeul,
90, rue de Calais.

DU BOCK A L'ART



Je le disais bien : dans le siècle du progrès, on finira
toujours par s'entendre.

On s'est entendu.

Les théâtres s'alarmaient de l'extension des cafés-
concerts ; on envahissait leur répertoire, on démolissait
l'art !

La bataille s'engagea, sans trêve ni merci.

Un habile stratégiste inventa un mouvement tournant
qui consistait à exiger des cafés-concerts le paiement du
droit des pauvres, absolument comme dans les théâtres.

Voyez-vous d'ici les choppes, les mazagrans, les co-
gnacs, les cassis à l'eau, la limonade et les carafes frap-
pées payer le droit des pauvres au nom des pièces de
théâtre ?

C'était bouffon ; mais hâtons-nous de dire que, dans la
commission chargée d'étudier cette question pour rire,
personne n'y a jamais rien compris.

On a mandé simplement M. Goubert et M. Lorge, les
directeurs de l'Alcazar et de l'Eldorado, et on leur a
donné raison parce qu'ils ont parlé les derniers.

Bref, il a été décidé qu'on ne déciderait rien.

Mais ce n'était pas le compte des directeurs de
théâtre !

Oh! la, la!... Quelles tempêtes sous des crânes et dans
leurs verres d'eau !

Ça ne pouvait pas se passer comme ça...

Et, comme je le disais au début, on s'est entendu.

Les directeurs de théâtre ont trouvé un moyen simple
comme bonjour de supprimer le droit des pauvres et de
vexer les cafés-concerts.

C'est le père Billion qui a proposé ce moyen ingénieux.

11 a été immédiatement appuyé par M. Perrin.

Un discours de M. Larochelle en a fait ressortir tous
les avantages.

Et M. Halanzier a sauté de joie comme une petite
folle.

Mais, direz-vous, ce moyen! ce moyen?

Attendez. Tant pis pour vous si vous n'avez pas l'in-
tellect aussi développé que le père Billion.
. Après une longue et instructive délibération, il a été
convenu que l'expérience du nouveau système se ferait
d'abord au Théâtre-Français.

11 s'agit tout bonnement de faire enfin des cafés-théâ-
tres, à l'instar des cafés-concerts.

L'orchestre et le parterre seront remaniés ; on y ins-
tallera des tables rond.s, en ayant soin de laisser au
milieu et sur les côtés un passage pour les garçons.

Les galeries et les loges seront pourvues de tablettes
pour recevoir les consommations.

On fumera, naturellement, à volonté, sans gêne et
sans scrupule.

L'été, le jardin du Palais-Royal sera transformé en
Théâtre-Français d'été.

Cette année, la saison étant trop avancée, on inaugu-
rera le nouveau système dans la salle actuelle métamor-
phosée.

* *

Ce sera bien curieux.

Il me semble voir arriver en scène madame Favart,
disant de sa voix câline :

Est-ce toi, chère Elise? 0 jour trois fois heureux!
Et la voix mâle du régisseur l'interrompant :

— Un bock à l'as!... Un!...

Ou bien, ce sera Bressant minaudant avec Madeleine
Brohan :

Marquise, les beaux bras, les doux yeux veloutés !

Et la voix du garçon :

— Boum 1... voyez terrasse !

Un instant plus tard, on entendra Maubant :

La foudre a sillonné la profondeur des nues.,.

Et un consommateur grincheux de dire à son voisin :

— Monsieur, faites donc attention ! vous me marchez
sur le pied.

— Moi? du tout!

— Je vous dis que vous m'écrasez mon cor !

La dispute s'envenime à mesure que Mauv„dnt con-
tinue sa tirade.

A la fin, le monsieur grincheux, qui n'a j.ws enco»"
regardé son voisin autrement que de travers, le voù de
face et éclate de rire :

— Tiens, c'est toi, Victor ?A ta santé, ma vieille!
Poignées de main, conversation intime et animée

reconnaissance, tableau.

Et Maubant achève sans sourciller sa tirade orageuse.
* *

Comme vous le voyez, cela ne manquera pas de galbe.

A l'Opéra, les'sorbets et les glaces auront le droit
d'être hors de prix.

Aux Variétés, on prolongera l'heure de l'absinthe
jusqu'à minuit.

Aux Bouffes, un élève de Brébant servira des timbales
de foie gras et du bordeaux-laffitte.

Aux Menus-Plaisirs , les consommations des dames
seront servies gratuitement par le café ; seulement, le
consommateur cavalier paiera double.

Aux Folies-Dramatiques, on ressuscitera le grog-
Loisel.

Aux Nouveautés, on sera servi par des Alsaciennes
en costume national.

A l'Ambigu, on utilisera pour les garçons les costumes
de la Tour de Nesle.

A Cluny, il y aura des bosquets pour les étudiantes.

A VOdéon, des pelouses où paîtront des brebis.

Seul, le Gymnase n'a pas encore adhéré au nouveau
programme.

Mais vous voyez d'ici l'avantage de la combinaison.

Puisque les cafés-concerts ne sont pas assujettis au
droit des pauvre», les cafés-théâtres ne le seront pas
non plus.

Et voilà encore une conquête du progrès!

Quant à l'art... on saura cela plus tard.

Le Guillois.

le

COUPS DE SIFFLET

Le patron du Figaro raconte, dans ses Mémoires
d un journaliste, qu'il a failli fonder un établissement
culinaire.

Voyez-vous de Villemessant, sa serviette sous
bras, disant à ses garçons avec sa voix de rogomme
Un poulet froid... Servez chaud.
Une tranche de veau pour madame.
Une langue braisée pour deux.
Des andouilles pour celui-ci.
Une hure pour celui-là !... ami de Lahure.
Ne mettez rien sous presse sans me le soumettre.
Dites à Saint-Genest que je suis au laboratoire.
Vite une côtelette panée.
Du papier pour écrire à Chambord.
Une tranche de melon au 15.
Arnold Mortier devient idiot, il faut que je le Ba-
lance.

Sommelier, une demi-bordeaux.
Punch, les échos sont plats.
Une saucisse truffée, dépêchons.
Magnard, mon petit vieux, tu fais suer tes lec-
j teurs.
! Vite un jambonneau.

Wolff, tu devrais te faire décorer pour ta naturalisa-
! tion.

Prével, trouves-tu le poisson frais, toi qui t'y con-
! nais ?

Allons, allons, mes enfants, cuisinons, il faut que
ça roule à* dix heures avec les nouvelles d'après-de-
main.
Un canard au 10.

Il n'est bruit, dans le monde scientifique et dans le
monde féminin, que de la résurrection d'une jeune fille
retirée du fond de la Seine dix jours après s'y être
noyée.

Il paraît que ce miracle a été, pathologiquement par-
lant, causé par une syncope qui aurait empêché 1 as-
phyxie. (Extrait d'un journal scientifique du 28 août der-
nier.)

Le Sifflet n'aurait pas trouvé plus fort que cela.

Nous avons, comme tous nos confrères, plusieurs re-
porters à Trouville ; mais comme les correspondances
qu'ils nous adressent sont aussi ennuyeuses que celles_des
autres journaux, nous saurons nous en priver, a
grande satisfaction de nos lecteurs, qui trouvent, comme
nous, que le canon de Trouville a fait assez de bruit.

J'ai lu dans les publications de mariage de la semaine
dernière les drôleries suivantes : ,

M. Lecoq, 37 ans, commis aux écritures, avec maue
moiselie Bellepoule, sans profession. _.

M. Bufiet, bandagiste, 70 ans, avec mademoiselle
roir, 16 ans. . .., vec

M. Grandchien, épicier, rue des Acacias, io, *
mademoiselle Chatton, même maison. j^moi-

M. Jacques Hiver, 32 ans, emballeur, avec maaew
selle Rose Clémentine-Fernande Printemps.

M. Louis-Benjamin Seine, avec madame veuve u
vie-Félicité Bateau.

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-Canne on fai! son nez, on s
- Un bien fait n'est jamais pej

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