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Le Sifflet: journal humoristique de la famille — 1.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3248#0150
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iPffum

«SSSB

Pour tout ce qui concerne l'Administration et
la Rédaction, s'adresser à M. Michel Anézo, 10,
rue Joquelet, près la Bourse.

A partir du 15 octobre, les bureaux du
SIFFLET seront transférés, 7, rue Roche-
chouart.

SIFFLEMENTS

Quand un habitant d'une bourgade quelconque, fût-
elle au nord, au midi ou au sud, a découvert dans son
jardin une source d'eau thermale, ferrugineuse ou autre,
il s'empresse de faire constater par un chimiste les pro-
priétés de sa découverte. Alors, avec un peu de publicité
bien entendue, en intéressant à son succès quelques
journalistes et quelques fermiers d'annonces, il peut
s'endormir sur ses deux oreilles pendant six mois. Pen-
dant les six autres mois les visiteurs afflueront par cen-
taines ; qu'il établisse un petit Casino, et il verra arriver
les désœuvrés, les joueurs, les filles à marier; il y vien-
dra même des malades.

Qu'il ne craigne pas alors de lasser la crédulité du
public.

Que partout à la 4°" page des grands journaux (Le
Sifflet est trop honnête pour se faire le reporter de
pareils mensonges) s'étalent des annonces prestigieu-
ses annonçant des cures invraisemblables.

Quelques attestations signées de noms connus ne font
pas mal non plus.

Comme le Parfait secrétaire est muet sur ce chapi-
tre, je veux combler cette lacune.

Modèle n" 1

A monsieur le directeur de l'eau bonne à tout faire.

Je tiens à vous donner, monsieur, un témoignage
public de ma reconnaissance. Marié depuis trois ans,
j'ai conduit à votre établissement ma chère femme. Elle
a bu de votre eau et elle en est morte. Merci, monsieur,
mille fois merci. .

J'espère du reste que ce n'est pas la seule fois que
j'aurai à me féliciter de vos services. Je me remarie
prochainement.

Agréez... , .

Modèle n" 2

Je ne saurais assez vous dire, monsieur, combien je
suis heureuse que le docteur X m'ait indiqué votre éta-
blissement. Je] vous ai mené ma fille qui dépérissait à
vue d'œil. Je commence à craindre aujourd'hui que la
cure n'ait été trop rapide. Sa santé s'améliore de jour en
jour et elle engraisse à ce point qu'il ne m'a fallu rien
moins, que les affirmations du docteur pour me rassurer.
Merci, monsieur, vous qui m'avez rendu ma fille.

Ma fille vous prie de présenter ses amitiés à M. Gus-
tave, s'il est encore votre pensionnaire.

On voit combien il est facile de s'enrichir quand le ciel
vous fait naître dans un de ces heureux pays où l'eau aie
parfum de l'ammoniaque et du chlore.

Que si, au contraire, vous appartenez à une de ces
contrées inhospitalières où, du sein d'un rocher, sort une
source jaillissante, sans odeur, sans parfum et sans goût,
voici le procédé que je vous recommande. Il est moins
cher que le précédent et tout aussi lucratif.

Vous vous adressez aux directeurs de plusieurs jour-
naux religieux et racontez que des petits bergers, surpris
par l'orage, ont vu, sur les bords de la source, leur appa-
raître la Sainte-Vierge, costume archaïque, moderne ou
héroï-comique, à votre choix.
Et le tour est fait.

Les broches tourneront perpétuellement chargées de
volailles; les lapins sauteront éternellement dans les
casseroles de cuivre pour les lépreax, goitreux, goutteux,
boiteux du voisinage et autres lieux.

Et chaque pèlerin s'en ira emportant une petite bou-
teille de cette eau merveilleuse qui n'arrête même pas la
chute des cheveux.

Dans un miracle, du reste, ce qu'il y a de plus pré§
cieux, c'est la mise en bouteilles.

On a ses petites faiblesses; on va bien en pèlerinage,
conduit par la foi et par la vapeur, mais on tient à con-
server un souvenir de ce petit voyage.

Comme ma conviction est le résultat de .recherches
patientes, j'offre deux, bocks à celui qui me prouvera'que,
depuis, cinquante ansk un miracle s'est opéré ailleurs que
sur les bords d'une source, fontaine ou cascade, à moins
qu'on ne me mette sous les yeux l'original dumodèle n° 3,
dont ci-dessous copie :

Modèle n". 3.

Mes souliers prenaient l'eau; je leur ai fait prendre
celle de... (ici le nom du pèlerinage). Je possède mainte-
nant une magnifique paire de bottes en cuir de Russie.

Merci, mon Dieu!

Un Merle.

tà&SÊ&wtÀMmxiéwiamSÊB&Hu

SEfiSaSfcîï

DN PRIX DE VINGT MME FRANCS

Un prix de vingt mille francs est offert par un brave
homme qui aura eu sans doute des malheurs conjugaux,
à l'écrivain qui fera le meilleur ouvrage pour empêcher
les femmes d'être infidèles. Le meilleur ouvrage pour
arriver à l'extinction de l'infidélité féminine! ! Quel ar-
gent perdu ! !

Enfin, cela ne fait rien, il ne faut pas décourager les
piocheurs qui vont se mettre à l'œuvre pour arriver à dé-
crocher la timbale de ving mille francs.

Au contraire, je veux les aider par mes faibles moyens
en leur présentant des idées qui pourront peut-être leur
être utils.

Ainsi, je crois qu'une femme qu'on mettrait dans une
cave, comme le Saint-Emilion, avec un .double cade-
nas à la porte, pourrait devenir une épouse fidèle en peu
de temps, en ayant soin toutefois de boucher les soupi-
raux.

Je sais que ce moyen est un peu barbare, mais quand-
on veut arriver à un résultat pareil il ne faut pas avoir
de scrupules.

Un autre moyen moins violent, mais plus onéreux:
Faire garder sa femme par deux gendarmes éprouvés
qui ne lui laisseraientjamais faire un pas sans l'accompa-
gner.

Je sais que vous allez me dire que les gendarmes peu-
vent être un danger, car on a vu des gendarmes se faire
aimer des marchandes de tabac !

En effet, cela se peut, mais pour conjurer le péril il
faut donner la consigne à ces braves militaires de ne ja-
mais dire une parole, de nejamaisfaire un geste pendant
toute leur faction.

Tout le monde sait que la consigne est sacrée pour les
gendarmes et qu'ils mourraient plutôt que d'y manquer !

On pourrait encore employer, pour arriver à un résul-
tat efficace, la lecture des romans de madame Mie.
d'Aghonne.

Le mari qui pourrait arriver à faire lire à sa femme
plusieurs chapitres de cette romancière au rabais aurait
son front garanti de tous germes pendant sa vie entière.

L'épouse, complètement abrutie par les récits de cet
homme de lettres femme, n'aurait plus même l'intelli-
gence de tromper son mari.

Il y a le procédé suivant, qui est également assez ingé-
nieux : Avoir dans toutes les pièces de son appartement
des panoplies complètes avec flèches empoisonnées, cara-
bines et revolvers chargés jusqu'à la gueule, et faire
comprendre à son épouse qu'à la moindre pensée crimi-
nelle son sein sera transpercé par ces armes meurtrières.
Beaucoup de femmes se moqueront de vous, mais si vous
en tuez une comme exemple, vous verrez qu'on vous
craindra et qu'on respectera votre nom.

Je donnerai encore le conseil à un mari, si sa femme
est trop jolie, de l'obliger à se laver la figure tous les
jours avec de l'acide nitrique, et d'exiger qu'elle se fasse
tondre comme un dominicain, en lui défendant l'usage
des faux chignons.

Si l'épouse est infidèle malgré cela, il faudra plaindre
le malheureux qu'elle aura captivé.

Ainsi, en employant ces moyens, il ne serait peut-être
pas impossible d'arriver à l'extinction de l'infidélité
féminine et de gagner les vingt mille francs de prime.

Michel Anézq.

ALBERT DE BROGLIE

Si.nous nous mettions un prince sous la dent?

En temps de République, c'est de digestion facile.

Celui-ci est non-seulement prince, mais encore acadé-
micien ! Quelle aubaine !

J'avais d'abord envie d'aborder M. Barthélémy Saint-
Hilaire, à qui ses lettres font en ce moment une réputa-
tion dont madame de Sévigné sera jalouse; mais, ma
foi, homme de lettres pour homme de lettres, j'aime encore
mieux le prince Albert. Il est plus amusant.

D'abord, il n'y a que lui pour bien comprendre son
rôle d'ambassadeur. Sur ce point, il a fait école, —
même buissonnière.

Il a inventé ce procédé qui consiste à résider à Rome
quand on est ambassadeur à Constantinople, à Vienne
quand on est titulaire à Madrid, etc. Cela sent son ga-
vroche de lettres. C'est une bonne cascade.

Il est si jeune, ce prince Albert !

Il était encore au maillot quand son père le fit entrer

à l'Académie française, dont ce père ministériel était le
plus bel ornement.

Aussi, rien de plus facile que de confondre les titres
littéraires du père et du fils.

Que sera-ce, bon Dieu ! quand le petit Victor de Bro
glie, fils d'Albert, qui est né en 1846, sera aussi acadé-
micien? ■

En voilà un qui fera parler de lui dans la diplo-
matie!

s Malgré tout, M. Albert de Broglie passerait souvent
inaperçu s'il ne publiait de temps en temps sa petite
lettre.

Sa dernière fait encore du tapage.

Eh bien, j'aime assez voir ces rejetons des grandes
familles entrer carrément dans la lice et lancer la
phrase à effet comme de simples journalistes.

Celui-ci a le défaut, —ou le talent, — de ne fas être
clair. Ce qui n'empêche pas nombre de gens de le trop
bien comprendre.

C'est un littérateur du genre équilibriste.

A la place du petit Victor, au lieu de copier ses aca-
démiciens de père et de grand-père, c'est l'aïeul que je
prendrais pour exemple !

L'académicien n° 1 a servi tour à tour Napoléon I"
Louis XVIII, Charles X et Louis-Philippe.

L'académicien n° 2 n'a encore servi que la Répu-
blique.

Le n" 1 n'avait fait que des discours quand il remplaça
Saint-Aulaire à l'Académie française.

Le n° 2 a beaucoup écrit. Il a débuté, en 1848, dans la
Revue des Deuoû-Mondes...

Au fait, quel âge croyez-vous qu'il a, le prince Albert
de Broglie ?

Il est hé le 13 juin 1821. Ce jeune homme a donc
cinquante et un ans. ' .

C'est le père qui le rajeunissait...

Albert a été journaliste, comme vous et moi, simple
rédacteur du Correspondant. Mais quelle fougue!...
"'i C'est égal, c'est coquet, un prince journaliste.

-Eh bien, s'il n'était que l'un des deux, je sais bien ce
que je préférerais qu'il restât...

Il a publié, en 1853, un volume S!Etudes morales et
littéraires.

En 1856 a paru son chef-d'œuvre : L'Église et
l'Empire au quatrième siècle.

Il faut avoir des rentes pour faire des ouvrages comme
celui-là... mais, un prince!...

Et puis, c'est réussi. On affirme que cet ouvrage, qui.
nous.fait connaître Constantin, Julien iApostat et Théo-
dosé-le-Grand, a eu cinq éditions... Après tout, c'est se-
lon le1 chiffre1 des' tirages.

. Quand je serai assez riche pour- l'acheter, je vous en
dirai mon opinion.

M. de Broglie aime surtout les Choses sérieuses. Il a
traduit le Système religieux de Leibnitz.

Je donnerais bien une mèche des cheveux de ma con-
cierge pour savoir ce qu'il pense d'Auguste Comte, sin- ..
cèrement, sans ambages, et surtout clairement, sans di-
plomatie.

Je soupçonne bien un tantinet son opinion, car il s'est
tellement occupé du Pape et de l'Eglise qu'il a dû lui en
rester des indulgences sous le couvercle.

Questions de religion et' d'histoire, deux volumes,
en 1860 ; La souveraineté pontificale et la liberté, un
volume, en 1861 ; La liberté divine et la liberté hu-
maine, en 1865, etc.

Tels sont, sans parler du menu fretin des brochures,
les titres qui lui ont mérité de remplacer Lacor faire au
palais des Immortels.

Entre nous, le bagage est un peu plus corsé que celui
de son père. Celui-ci est tellement écrivain, que la diplo-
matie en souffrira peut-être.

C'est ça qui m'est bien égal !

J'oserai même affirmer que la diplomatie n'est pas ab-
solument indispensable au bien-être de l'humanité.

La diplomatie est l'hypocrisie des gouvernements',
comme la politesse est l'hypocrisie de la civilisation.

Maintenant, lisez les lettres du prince Albert de Bro-
glie : vous connaissez l'homme...

Le GkiiLLois.

COUPS DE SIFFLET

Au moment de mettre sous presse, nous apprenons
que des poursuites sont dirigées contre mademoiselle
Nini Sanscoton... par le jeune. Achille,

Nous tiendrons nos lecteurs au courant de l'affaire.

A quoi sont exposées les jeunes actrices qui acceptent
des rôles marqués]

Au moment d'entrer dans la-loge de Julia, je l'enten-
dis objurguer sa caniériste.

Elle disait :

— Oh! la grue!... Allons, du leste! et fais mes
rides !

tes

Un garçon pharmacien entassait boulettes sur boulet-

"JS' ' ■ ' a

Il envoya des sangsues à mademoiselle Léonide dont

l'ordonnance exigeait un lavement.

— Que voulez-vous.! fit labelle, il y a. des gens, si

ânes dans les pharmacies.

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