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Le Sifflet: journal humoristique de la famille — 1.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3248#0190
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K^SBSSÊ^^^PmM

Pour tout ce qui concerne V'Administration et
la Rédaction, s'adresser à M. Michel Anézo, 7,
rue Rochechouart.

ÉTRENNËS DU SIFFLET

Un traité avec l'habile photographe Baron, nous
permet d'offrir comme étrennes, à tous nos abonnés
et lecteurs, les six beaux dessins photographiques :

SOUYENIRS DO SIEGE DE PARIS

dont voici la désignation :

1° La queue a la boulangerie ;

2° Les gardes nationaux aux remparts;

3° Les gardes nationaux aux avant-postes;

■4° Nos moblots de province;

5° Souvenir de Buzenval ;

6° Attaque du Bourgetpar les marins.

La valeur réelle de ces six beaux dessins est de
douze francs.

Nous les offrons à tous nos abonnés et lecteurs
au prix exceptionnel de deux francs, expédiés
franco.

Pour ri éprouver aucun retard dans les envois, vu
la grande quantité de demandes que nous recevons, se
faire inscrire de suite.

SIFFLEMENTS

M. de RémUsat, ministre de l'intérieur, vient d'adres-
ser à tous les prélats une circulaire concernant les cafés-
concerts.

Comme cette question est complètement en dehors de
la politique, nous prendrons la liberté d'y toucher.

Les raisons que donne ê/. de Rémusat, pour justifier
la mesure prise par lui, sont, sans aucun doute, excel-
lentes, et nous ne pouvons qu'approuver le ministre de
l'intérieur quand il parle de ces :

« .....compositions dont le caractère licencieux ou gros-

« sier ne peut qu'exercer la plus déplorable influence,
« au double point de vue dé îa morale et de l'art, sur le
« public habituel de ces établissements. »

Cependant.....(il y a un cependant) nous ferons une

petite observation à M. de Rémusat, observation que
nous envelopperons — du reste — dans tout le respect
qui peut être dû à Une Excellence.

Comment se fait-il que l'on défende de chanter ce que
l'on permet de publier ?

Pourquoi exercer de telles rigueurs sur des chanson-
nettes, souvent plus... niaises que méchantes, alors que,
dans toutes les vitrines des libraires se carrent le Femme
de feu, VHomme-Femme, Mademoiselle Giraucl ma
femme, et d'autres oeuvres de tout aussi flagrante im-
moralité ?

Croyez-vous, monsieur le ministre de l'intérieur, que
ce quii au café concert, frappe les oreilles des specta-
teurs pour s'envoler, aussitôt après, avec la fumée de
leurs pipes, laisse des traces plus profondes que le livre
dévoré dans la solitude de l'alcôve?

Et puis, n'a-t-on pas exhibé sur les planches, la,
Princesse Georges, Mafzeppa, etc., etc. ?

Ne met-on pas en vente les Contes de La Fontaine, les
œuvres des de Kock père et fils, Mademoiselle de Maupin,
les Contes drolatiques, Boccace, l'Heptaméron, etc.,etc, ?

Vous allez me dire que ce sont là péchés de gens
d'esprit ; ce n'en sont pas moins, n'est-ce pas, des péchés
gros de peccadilles ?

MM. Baumaine et Blondelet, j'en conviens, ne seront
jamais —ils ne sont pas assez naïfs pour ne pas le savoir—
hommes à être mis en comparaison avec ceux que je viens
de citer*

Mais aussi, seront-ils — jamais — plus graveleux que
Balzac, plus licencieux que La Fontaine? Exploiteront-ils
la corruption avec l'aplomb de Belot et le talent de
Dumas?

Je les défie bien de mettre sur la scène de l'Alcazar ou
de l'Eldorado les vices anti-physiques que, dans Made-
moiselle de Maupin, Théophile Gautier laisse deviner,
sous la gaze de sa poésie.

Allons, allons, monsieur de Rémusat, je fais grand
casde vos bonnes intentions, mais je suis—pour mon compte

mmmmmmmmmm,

— convaincu que vous venez de donner un coup de bâton
dans TéaUj et Vous ressemblez fort à un médecin qui,
ayant à traiter un malade atteint d'une fluxion de poi-
trine et d'un rhume de cerveau, donnerait — exclusive-
ment pf ses soins au..... coryza.

J'ai lu dans lé Figaro (c'était par hasard !) une
atteodote ayant trait à une visite faite, il y a bien long-
temps (c'était sous V Empireï), par M. Guyot père h
M. Guyot-Monlpayroux^ son fils.

La fruille en question croyait sans doute avoir mis la
patte sur une bonne fortune, et elle offrait à ses habitués
ce récit fantaisiste comme mets de la plus haute saveur.

Eh bien ! moi qui suis ail courunt de ce qui s'est passé
à cette occasion, j'ai le plaisir d'apprendre att F... que,
telle qu'il la débité, son anecdote est faitssë, depuis la
première ligne jusqu'à la dernière.

Quelle mauvaise inspiration d* planter M. Guyot père
comme un bouvier dans un sillon, et de lui mettre dans
la bouche le mot fieu dont on ne s'est jamais servi — de
mémoire d'Auvergnat — dans le pays de Limagne.

Sachei:, ô gens bien informés du F..., que M. Guyot
père, ex-élève distingué de l'Ecole polytechnique (le
cauchemar de votre ami de LorgeriV.) était encore, il
y a quatre ans, ingénieur en chef des Ponts-et-Chaus-
sées, à Clermont-Ferrand.

Vous n'avez même pas terminé l'anecdote (vos repor-
ters vous volent) par le mot de Léonce Guyot en ré-
ponse à cette exclamation de son père :

— Mais, malheureux, non-seulement tir te fais appe-
ler Monlpayroux, mais encore tu prends le titre de
vicomte \...

— Plaignez-vous donc, papa ! du même coup je vous
ai fait comte 1!1

Ah ! comme je rirais de toi, ô F..., qui crois tout sa-
voir et qui ne sais rien, si j'étais Guyot-Montpayroux,
et comme je chantonnerais, en souriant, à chaque atta-
que aussi mal dirigée î

Turluiutu,
Pauvre Qracchus !

J. Davil.

LUTTES DE HÉROS

La semaine dernière tout le monde a pu lire comme
moi cette inscription en lettres gigantesques apposées
sur les murs de Paris :

Luttes de Héros !
De toutes les mystifications de l'affichage, je crois
que jamais on n'a vu quelque chose de mieux réussi.
Solhern, Monsieur Lecoq et la Dégringolade
ont été distancés de cent coudées avec cette affiche :
Lutte de Héros !
Sans Consulter le programme de cette représenta-
tion extraordinaire qui se donnait dans la salle de Va-
lenliiio, je m'empressai d'aller retenir une place à
l'agence, certain que j'allais voir pour mon argent
des choses incroyables, car on ne met pas sur les murs
Lutte de Héros !
\ sans pouvoir accomplir les promesses du titre. M.
î Daiglemont seul était capable d'une mystification de
l ce genre-là; mais ce n'était pas au théâtre Déjazet
que l'on promettait cette étonnante représentation.

J'étais impatient, fiévreux, je comptais les heures qui
me séparaient de ce curieux spectacle.

Lutte de Héros !

Ce titre me troublait l'âme.

Quels seront les célèbres lutteurs qui entreront dans
l'arène, me demandais-je avec anxiété.

Verrai-je Messieurs du plan et pas un pouce se
cramponner a main* plates ? ? ?

Tomberai-je d'admiration devant les biceps de MM.
Ulbach et Belot?

Lutte de Héros !

Cela me montrera, sans doute, la force musculaire de
MM. Gambetta et de Kerdrel.

J'assisterai aux passes de MM. Paul de Cassagnac et
Magnier.

Je serai spectateur désintéressé du combat entre
MM. Alexandre Dumas et Emile de Girardin.

Je verrai l'adresse et le jarret du papa Glais-Bizoin et
du beau Dréolle, et «e ne sera pas tout, évidemment, si
l'affiche tient sa pFoBaesse.

Je verrai s'aligner des orateurs qui aiment la lutte à
outrance.

Des écrivains grands amateurs de combat.

Des généraux qui veulent prouver leur force, etc., etc.

Enfin l'heure du spectacle arriva, je me dirigeai en
to te hâte vers la salle Valentino, qui, à l'extérieur et à
l'intérieur, était resplendissante de lumière. Je lus encore j
l'affiche avec son titre étonnant :

Lutte de Héros !
qui se trouvait de chaque côté de l'entrée principale. Je '

UjMtaa même à l'intérieur, apposée sur une immense

Désormais, aucune espèce de mystification n'était à
craindre ; plus de deux mille personnes garnissaient la
salle, et ce n'est pas un public aussi nombreux qu'on se
permet de tromper. ^ e

Après une brillante ouverture jouée par un excellent
orchestre, deux hommes robustes, n'ayant que leurs pan-
talons pour vêtement, firent leur entrée. De chaleureux
applaudissements les accueillirent.

Plus de doute, Voilà les héros, mais quels sont-ils ? Je
ne tes reconnais pas, fis-je avec étonnement, ils ne res-
semblent à aucun personnage célèbre.

— Monsieur, demandai-je à un de mes voisins
pournez-vous me dira quels sont ces deux lutteurs ? '

— C'est Bras-d'Acier et Le Flambeau du Nord

— Ah ! mais quels sont leurs véritables noms ?

— Leurs véritables noms, me répondit le spectateur
qui paraissait connaître très bien ces deux hommes, c'est
Gourbillat, le charbonnier, et LangluméAe fort' delà
halle !...

Et voilà ce qu'aujourd'hui nous appelons des héros "t
Comme on est trompé.

Michel Anézo.

GLAIS-BIZOIN

O

Etre et avoir été !... To le or not to be! comme dit
Shakspeare... Non, certes, ce n'est pas la même chose.
Glais-Bizoin, l'interrupteur populaire d'autrefois, est
aujourd'hui de ceux dont parie plus loin notre collabo-
rateur Louis Grille : Ceux qui ont été.

Aujourd'hui, hélas !.. Qu*est-il? Rien. Pas même dé-
puté.

C'est en vain que ce pauvre Glais éprouve le Bizoin
de faire parler de lui... Sa parole n'est plus qu'un...
Glais funèbre.

Alexandre, — notez bien qu'il s'appelle Alexandre
comme celui de Macédoine ! — Vous me faites de la
peine.

Ce n'est pas que votre dernier volume soit tout à fait
ennuyeux, Loin de là! Il y a du cœur, du patriotisme,
et même des surprises : celle de Dréolle, par exemple.
Mais, pourquoi vousêtes-vous cru dictateur?
Ah ! si Vos opinions n'étaient pas aussi respectables,
aussi connues, aussi inébranlables, aussi sincères, aussi
désintéressées, comme je m'amuserais de votre petite
équipée 1

Mais ici, le côté sérieux domine ; ce n'est plus l'auteur
du Vrai Courage que je contemple, c'est l'homme loyal
et convaincu. Salut !

C'est avec un double plaisir que je trouve sous ma
plume un vrai Breton pur et sans tache ; c'est une con-
solation dans le pays de M. Trochu.

Le 9 mars loOO, le département des Côtes-du-Nord
et l'humble cité de Quintin comptaient un citoyen de
plus.

Le premier soin du nouveau-né fut d'adresser à sa
nourrice une interpellation bien sentie, parce qu'elle
tardait trop à lui tendre le biberon.

Vingt-deux ans plus tard, sa vie politique commen-
çait. C'est déjà de l'histoire.

Aujourd'hui que ses poumons se sont usés dans les
interruptions, vous ne pouvez plus vous en douter ; mais
cela ne l'empêche pas, en sa qualité d'avocat, d'avoir été
un beau parleur sous la Restauration.

Après Juillet, il devint conseiller général de son ar-
rondissement et député de Loudéac. Cela dura ainsi, de
reélection en reélection, jusqu'à 1848.

Ce qui n'a pas varié non plus, c'est sa place à l'extrême
gauche.

Il a eu dans sa vie deux triomphes dont il pourrait
tirer vanité s'il était moins modeste. C'est à ses efforts
persévérants qu'ondoit la réduction de la taxe des lettres
et l'abolition du timbre sur les journaux. Jamais il n'a
cessé de les réclamer.

Avec les principes de 1789 et la diminution de l'im-
pôt du sel, ce furent là ses vrais dadas. On avouera qu'il
choisissait bien son attelage.

En 1848, jeune encore, plein de fougue, il fut l'idole
de la foule, pour laquelle il remplaçait le marquis de
Boissy, cet éternel interrupteur de la Chambre des
pairs.

Il y allait si peu de main morte en ce temps-là qu'il
signa la mise en accusation lancée par M. Odilon Barrot
contre le ministère Guizot,

Ses attaques contre l'Elysée ne se firent point attendre.
Est-ce à cause de cela qu'il ne fut pas réélu à la Légis-
lative !.. Dans tous les cas,son veuvage ne dura que jus-
qu'en 1863, où son département lui rendit ses suffrages
et son siège d'interrupteur.

Il était bien dans son rôle original ; vraiment, il nous
manque aujourd'hui.

Lâché de nouveau par la Bretagne en 1869, il M
élu à Paris. Les Parisiens aiment qu'on les amuse : ils
adoptèrent Glais-Bizoin...

Pourtant, ils se sont lassés aussi... Et notre homme
les réveilla à grands coups de dictature.
Lisez CINQ MOIS !

A ses moments perdus, l'ardent champion de l'oppo-
sition a rêvé les gloires littéraires ; il a fait du théâtre
comme un simple Dennery.

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