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Le Sifflet: journal humoristique de la famille — 1.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3248#0198
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LB SlEf,L&1

Four toui ce qui concerne l'Administration et
la Rédaction, s'adresser à M. Michel Anézo, 7,
rue Rochechouart.

ÉTRENNÇS DU SIFFLET

Un traité avec l'habile photographe Ba,ron, nous
permet d'offrir comme étrennes%4 tous nos abonnés
et lecteurs, les six beaux dessins photographiques :

SOUVENIRS DU SIEGE DE PARIS

dont voici la désignation :

1° La queue- à la boulangerie ;

2' Les gardes nationaux aux remparts;

3° Les gardes nationaux aux avant-postes;

4° Nos moblots de province ;

5° Souvenir de Bu zen val ;

6° Attaque du Bourget par les marins.

La valeur réelle de ces six beaux dessins est de
douze francs.

Nous les offrons à tous nos abonnés et lecteurs
au prix exceptionnel de deux francs, expédiés
franco.

(Adresser le montant en timbres-poste à l'adminis-
trateur du Sifflet, 7, rue Rochechouart.)

SIFFLEMENTS

Les débordements de la Seine et ceux des mangeuses
d'écjrevïsses continuent à défrayer l'actualité pari-
sienne.

Les femmes au cœur Sensible ne se lassent pas de s'api-
toyer sur le sort d'un malheureux naïf qui a failli boire
le dernier bouillon pour une grue d'outre-Mancke, et
qui s'est laissé entortiller par ce corps d'âge ayant nom
Corà Pearl.

De leur côté, les journalistes «bien pensants» ont
demandé à cor et à cris f\ xpulsion de cette gourgandine
qui s'entend à meryeille à plumer les pigeons.

Il est constant que la morale ne gagnerait pas grand'-
chose si l'on envoyait Cora Pearl à Chaillot, puisqu'elle
y demeure déjà.—Si j'étais rédacteur du Gaulois, je
donnerais l'adresse exacte, — mais je crois que ladite
morale n'y gagnerait pas davantage quand bien même
on expédierait cette impure vers les rives brumeuses
qu'arrose la Tamise.

Cet acte de rigueur à l'endroit d'une galvaudeuse ne
servirait pas à autre chose qu'à procurer un peu plus de
travail à ses collègues.

Car il est bien certain que le nombre ' des imbéciles
qui font grignoter leur patrimoine par les filles ne dimi-
nuerait pas pour cela.

11 existe dans l'Alsace un usage touchant.

La veille de Noël, les familles riches invitent les pau-
vres enfants à venir cueillir à l'arbre de Noël des jouets
de toutes .sortes.

Cette année, paraît-il, les joujoux seront remplacés
par des bas de laine, des vêtements chauds, des objets
utiles qui seront généralement offerts aux malheureux
exilés.

Je voudrais voir une pareille coutume s'introduire à

Paris.

Tous les ans, la veille de Noël, on planterait un arbre
gigantesque où l'on pourrait, par exemple, offrir :

A M. Batbie, une girouette ;

Au père Dufour, la chanson : Et ta sœur ?

A. mademoiselle Massin, un paysage représentant une
jolie femme passant au-dessous du train ;

A M. Ravinel, une paire de sabots ;

A. Blanche d'Antiquaille, une édition de la Pucelle ;

A mademoiselle Lilia Joly, qui représente à ravir la
Fée des Baux dans les Pommes d'Eve, une fontaine
plus ou moins Wallace ;

A Sarah'Bernhardt, une autre fée des os, un corsage
avec sa garniture ;

A madame Mery-L.., un sommier élastique ;

A Francisque Sarcey, un cure-oreilles ;

A Louis Ulbach, un sabre de bois ;

Au général Ch..., un panier de bergamotes ;

Au général Trochu, des fruits assortis ;

Etc., etc., etc.

Un des nombreux tributaires du premier jour de
est déj4 venu frapper à ma porte.

C'est le facteur, qui m'a présenté un calendrier d'un
air si tendre, que j'ai cru qu'il me voulait embrasser.

Le, facteur joue un grand rôle danscette comédie qu'on
appelle l'existence. C'est lui qui nous apporte la joie ou
la tristesse, l'espérance ou la déception. Il est le grand
dispensateur de notre destinée.

On distingue deux sortes de facteurs :

Les facteurs de ville

Et les facteurs ruraux.

Bien que l'arithmétique le permette, n'intervertissons
point l'ordre des facteurs.

La création du facteur se perd dans la nuit des temps.

Le premier facteur dont le nom soit venu jusqu'à nous
est Mercure, fils de Jupiter et de Maïa. Mercure signi-
fiait autrefois messager, mais de nos jours il n'a plus
la même signification,, — ni le même emploi.

Le facteur urbain est bien posé dans le monde. C'est
un séducteur que les bonnes d'enfants mettent presque au
même niveau que le tourlourou, et auquel elles accor-
dent toujours une large place dans leur cœur, cette .ca-
serne des affections;

Il est plus modeste, le pauvre facteur rural, avec sa
blousab.leua et, son humble casquette, et il est loi» d'ê-
tre au,ssi privilégié,.

L'administration des postes., en créant le facteur ru-
ral, lui a dit :

— La terre ne produira pour toi que de la boue et des
poteaux kilométriques, et tu gagneras ton pain à la
suejiftteVà&pMs.

B^y-ijans le sort fortuné du facteurde ville et plaignons
le pauvre facteur rural.

L'autre jour, une phrase du Figaro m'a laissé tout
rêveur.

D'après ce grand carré de papier, les monarchistes
c'est-à-dire les gens distingués, ont tous des chapeaux
haute forme, — tandis que les républicains, id est la
canaille, ont des chapeaux roous.

A ce compte-là, les, croque-morts et les cochers de
fiacre, qui ont ordinairement d'énormes chapeaux de
ferblapc, doivent éjre furieusement distingués.

La municipalité parisienne vient de pourvoir les ins-
pecteurs de la boucherie des instruments nécessaires
à l'examen microscopique des viandes destinées à l'ali-
mentation.

Voilà déjà une bonne mesure.

Pourquoi l'administration municipale ne fait-elle pas
davantage encore 't

Pourquoi, par exemple, ne nomme-t-elle point des ins-
pecteurs chargés de l'examen microscopique des viandes
destinées à l'abrutissement de nos petits-crevés ?

Pour le coup, la boulevardaillerie n'aurait qu'à se
bien tenir.

Recommandé à la Nacelle, un journal de Montpel-
lier, qui daube, avec beaucoup d'esprit, ma foi, sur
cette caste du sexe faible à laquelle nous devons tant
d'infirmités.

Le tribunal de la Seine vient de condamner à trois
mois de prison un artiste du Vaudeville.

Ce malheureux a dérobé trois cents francs à made-
moille Marie Defresne.

L'auteur de ce vol avait déjà été sommé par l'admi-
nistration du Vaudeville d'avoir à donner sa démission ;
— et il s'était empressé de s'exécuter.

Peut-être, selon nous, celte mesure aurait-elle suffi
pour châtier le coupable.

Car, malgré le principe de l'égalité devant la loi écrit
entête de notre Code, on est forcé d'établir une diffé-
rence entre un homme qui appartient au public et le pre-
mier venu.

Un artiste plus ou moins en renom vient à commetre
une faute, — la tache dont il se couvre le suit partout.
Où qu'il aille, cette tache monte en croupe et galope
avec lui.

Supposez au contraire que l'épicier du coin — Tarlem-
pion ou Delamélasse, ou tout autre inconnu, —subisse
une condamnation, Tartempion n'a qu'à changer de
quartier, et il pourra au bout de six mois passer pour le
plus honnête homme du monde.

Peut-être que les artistes du Vaudeville, et mademoi-
selle Marie Defresne en particulier, auraient dû se faire
ces réflexions.

Peut-éire encore, par respect pour eux-mêmes, au-
raient-ils dû arrêter cette déplorable affaire.

Ne riez pas.

Une adorable feuille, la France nouvelle, vient d'ou-
vrir une souscription pour acheter des étrennes au Pape.
Je vous le répète, ne riez pas.
Pour mon compte, j'y suis déjà allé de mon obole.

Hier au soir, au reslaurant Nivernais, je réglais mon
dmer, se montant à la modeste somme de 2 fr. 50

Lorsque j'ai réglé ma note, mademoiselle Irma m'a
fait observer de sa voix douce :

— Mais il manque six sous.

- Il manque six sous?... eh bien, ça sera pour ache-
ter des étrennes au. Pape.

Alphonse Lapitte.



U DISSOLUTION DES GRUES

_ Sans m'occuper des pétitions qui se signent ou ne se
signent pas, je prends la dissolution pour sujet de cet
article; mais ce ne sera pas de celle de l'Assemblée ha
tionale... nous ne nous mêlons pas de ces choses-là

La dissolution que je vais proposern'a aucun caractère
politique, je le dis franchement pour qu'on ne vienne pas
dans nos bureaux .nous offrir des tas de signatures q»
pourraient nous embarrasser. H

Le Sifflet, journal hebdomadaire, ne peut donner des
nouvelles ausst fraîches que Louis Veuillot, ainsi il se-
rait absurde et parfaitement ridicule de communiquer à
nos lecteurs la dépêche suivante :

« Emma Çruch a consomma Gode froid de Bouil-
lon (Duval). »

■ "Vouloir parler après tous nos confrères du pseudo-sui-
cide de ce jeune niais et refaire la biographie dégoûtante
de la vieille Phryne aux chairs molles, serait également
du rabâchage. -

Ainsi, ne nous occupons plus de cette farce dramati-
que qui a eu le même dénouement qu'une pièce du Pa-
lais-Royal.

Le descendant des Bouillons s'est illustré par les
cinq balles, et l'infecte Cruchaété expulsée de notre
territoire par mesure de salubrité publique.

Voilà, je pense, une dissolution morale, une dissolu-
tion hygiénique, que tout le monde doit approuver.

Eh bienj c'est de celle-là dont je veux parler, au ris-
que de rompre avec la majorité ou avec la minorité* de
l'honorable Assemblée... des lecteurs du Sifflet.

Je ne suis cependant pas, croyez-le bien, de l'école du
vénérable Jean Brunet, je n'ai pas assisté, j'en donne ma
parole d'honneur, au dernier pèlerinage de Noire-Dame
d'Auray, et je n'ai jamais bu une goutte d'eau de la fon-
taine miraculeuse de Lourdes.

Aussi, je vais peut-êtte étonner beaucoup de monde
en disint que l'expulsion de la dégoûtante Cruch est
absolument insuffisante pour notre régénération sociale.

Je demande, moi, la dissolution immédiate et l'expul-
sion en masse d.e joutes les grues de haut parage.

Je voudrais qu'un arrêté préfectoral, ministériel ou
autre, obligeât toutes les petites dames, biches et cocottes
qui ont un loyer de plus de trois cent cinquante francs
par an, et qui possèdent pour plus de vingt-cinq francs
de bijoux, ou qui ne font pas leur cuisine elles-mêmes
sur un fourneau économique, à quitter le territoire fran-
çais dans les vingt-quatre heures.

Le moyen est énergique, je le sais, mais tous les doc-
teurs vous diront que lorsque la gangrène est dans un
membre, il faut le trancher.

C'est radical et démocratique.

Cependant, il n'y a que cela qui peut sauver notre
malheureuse société de la dépravation où elle est plon-
gée. (Corume c'est utile, les vieux clichés!)

Nos idiots de crevés, jeunes et vieux, protesteront
énergiquement contre cette mesure.

Les imbéciles seront longtemps à comprendre que leurs
Laïs aux cheveux dorés à deux mille francs la perruque,
se moquaient d'eux comme des crétins qu'ils étaient, et
qu'ils n'avaient pour l'or qu'ils donnaient à flots à ces
grues maquillées et flétries, que le restant d'amour du
palefrenier ou du coiffeur.

Michel Anézo.

M- DUFAURE

La salle actuelle de l'Opéra était provisoire.

La salle de la Porte-Saint-Martin était provisoire.

Elles ont duré beaucoup mieux et beaucoup plus long-
temps que si elles avaient été définitives.

En France, rien ne dure aussi longtemps que le pro-
visoire.

Je ne sais pourquoi ces réflexions me viennent en écri-
vant le nom de M. Dufaure, mais je cède au caprice de
ma plume et je vous les soumets.

Maintenant, abordons la haute personnalité que nous
voulons étudier aujourd'hui.

Deux ans avant le commencement du siècle, le 4 dé-
cembre 1798, naissait à Saujon JuleSrArmand-Stanislas
Dufaure.

C'est à Paris que, devenu jeune Jaonjme, il fit son
droit; mais c'est à Bordeaux, non loin du lieu de sa nais-
sance, qu'il alla exercer.

Au barreau de cette ville, il conquit en peu de temps
une grande réputation.

La quatrième année du règne de Louis-Philippe, il
fut élu député par l'arrondissement de Saintes.

Le 22février 1836, M. Thiers étant ministre, il fut
nommé conseiller d'Etat.

Il devint ministre des travaux publics après la ten-
tatiye de Barbes, quand M. Soult prit les rênes.

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