2BM Année. — fl° 94
ÎO Centimes
DIRECTEUR
Arthur LÉVY
ABONNEMENT
Paris
Trois mois. S »
Six mois. 3 »
Un an. A •
Administration
et
Rédaotion
7, rue Rochechouart, 7
Lm manuscrit* n« «ont
pu rendus
Dimanche 2 Décembre 4873
RÉDACTEUR EN CHEF
Michel ANEZO
ABONNEMENT
Départements
Trois mois..,. z 89
Six mois. 5 *
Un an. S »
ANNONCES
FERMAGE EXCLUSIF
J. PUIO et Q*«
/7, faub. Montmartre
'Les lettres non affranchi «s
sont refs tées
AVI S
A peine installée, Sa Majesté Kildéric IV a fait vider la pièce d’eau des Suisses
et a fait remplacer l’eau par du lait. Alors, on a lancé deux grandes barques en
chocolat massif, montées par deux rameurs armés d’avirons en sucre raffiné, glacé
et satiné.
Sur une plate-forme incrustée de nougat sont montés deux athlètes armés
de lances en bois de réglisse et la joûte a commencé. — Trois heures après, les
bateaux étaient fondus ainsi que les avirons et la foule se précipitait dans la
pièce de lait pour s’en payer une tasse.
Avant la fête, le Grand Baryton du Palais s’est avancé jusqu’au Trône Méro-
vingien (le même qui a servi à Dagobert) et a chanté à pleins poumons le nouveau
Chant national :
Paroles de Le Guillois, — Musique de Ben-Tayoux
Les temps sont durs, la France est molle,
Il nous faut un Roy fainéant
Qui, loin de toute arène folle,
Trône en repos sur son séant.
Salut au fils de Mérovée,
Salut au fils des conquérants !
Gaulois, vous l’ayez approuvée
La loi que dictèrent les Francs !
REFRAIN.
Me voici dans l’antre,
Ils sont amusante 1
O mes courtisans,
Dansez à plat ventre !
Je suis Kildéric,
Un monarque chic !
Yive Kildérie!
C’était sous la première Race,
Qu'un char, traîné par des bœufs blancs,
Aux regards de la populace
Exhibait mes aïeux tremblants.
A part quelque tyran farouche,
Us avaient le cœur sur la main ;
Toujours un Dagobert se couche
Sans s’occuper du lendemain. .
Me voici dans l’antre, etc.
Fut-il jamais plus débonnaire
Qu’un monarque mérovingien?
Son plaisir le plus ordinaire
Est de pouvoir piquer un chien ;
Et l’on affirme que sa femme
Tout à son aise l’a battu,
Parce qu’il voulait de la dame
Surveiller par trop la vertu.
REFRAIN.
Me voici dans l’antre,
Us sont amusants !
O mes courtisans,
Dansez à plat ventre!
Je suis Kildéric,
Un monarque chic,
Yive Kildéric !
On sera libre sous son règne,
A moins qu’un Maire du Palais,
Voulant avant tout qu’on le craigne,
Poursuive jusqu’à nos couplets.
Cela regarde les ministres.
Et le Roy n’y sera pour rien ;
Jamais à des projets sinistres
Ne se prête un Mérovingien.
Me voici dans l’antre, etc.
En vertu de la loi salique,
Le successeur des chevelus
Est un mâle fort authentique
Quand tant d’autres ne le sont plus.
Sous sa bannière sans pareille.
Descendants des Francs, des Gaulois,
Sans vous faire tirer l'oreille,
Jurez d’obéir à ses lois !
REFRAIN.
Me voici dans l’antre,
Us sont amusants !
O mes courtisans,
Dansez à plat ventre !
Je suis Kildéric,
Un monarque chic,
Yive Kildéric!
Et si les hordes étrangères.
Viennent un jour nous envahir.
On leur taillera des croupières
Pour peu qu’on daigne m’obéir.
En avant donc, race gauloise,
Je vous apporte Y âge d’or.
Que tout cœur français se pavoise.
Nous aurons de beaux jours encor !
Me voici dans l’antre, etc.
(Voir à la quatrième page la Musique de La Mérovingienne ayec accompagnement de piano.)
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A peine installée, Sa Majesté Kildéric IV a fait vider la pièce d’eau des Suisses
et a fait remplacer l’eau par du lait. Alors, on a lancé deux grandes barques en
chocolat massif, montées par deux rameurs armés d’avirons en sucre raffiné, glacé
et satiné.
Sur une plate-forme incrustée de nougat sont montés deux athlètes armés
de lances en bois de réglisse et la joûte a commencé. — Trois heures après, les
bateaux étaient fondus ainsi que les avirons et la foule se précipitait dans la
pièce de lait pour s’en payer une tasse.
Avant la fête, le Grand Baryton du Palais s’est avancé jusqu’au Trône Méro-
vingien (le même qui a servi à Dagobert) et a chanté à pleins poumons le nouveau
Chant national :
Paroles de Le Guillois, — Musique de Ben-Tayoux
Les temps sont durs, la France est molle,
Il nous faut un Roy fainéant
Qui, loin de toute arène folle,
Trône en repos sur son séant.
Salut au fils de Mérovée,
Salut au fils des conquérants !
Gaulois, vous l’ayez approuvée
La loi que dictèrent les Francs !
REFRAIN.
Me voici dans l’antre,
Ils sont amusante 1
O mes courtisans,
Dansez à plat ventre !
Je suis Kildéric,
Un monarque chic !
Yive Kildérie!
C’était sous la première Race,
Qu'un char, traîné par des bœufs blancs,
Aux regards de la populace
Exhibait mes aïeux tremblants.
A part quelque tyran farouche,
Us avaient le cœur sur la main ;
Toujours un Dagobert se couche
Sans s’occuper du lendemain. .
Me voici dans l’antre, etc.
Fut-il jamais plus débonnaire
Qu’un monarque mérovingien?
Son plaisir le plus ordinaire
Est de pouvoir piquer un chien ;
Et l’on affirme que sa femme
Tout à son aise l’a battu,
Parce qu’il voulait de la dame
Surveiller par trop la vertu.
REFRAIN.
Me voici dans l’antre,
Us sont amusants !
O mes courtisans,
Dansez à plat ventre!
Je suis Kildéric,
Un monarque chic,
Yive Kildéric !
On sera libre sous son règne,
A moins qu’un Maire du Palais,
Voulant avant tout qu’on le craigne,
Poursuive jusqu’à nos couplets.
Cela regarde les ministres.
Et le Roy n’y sera pour rien ;
Jamais à des projets sinistres
Ne se prête un Mérovingien.
Me voici dans l’antre, etc.
En vertu de la loi salique,
Le successeur des chevelus
Est un mâle fort authentique
Quand tant d’autres ne le sont plus.
Sous sa bannière sans pareille.
Descendants des Francs, des Gaulois,
Sans vous faire tirer l'oreille,
Jurez d’obéir à ses lois !
REFRAIN.
Me voici dans l’antre,
Us sont amusants !
O mes courtisans,
Dansez à plat ventre !
Je suis Kildéric,
Un monarque chic,
Yive Kildéric!
Et si les hordes étrangères.
Viennent un jour nous envahir.
On leur taillera des croupières
Pour peu qu’on daigne m’obéir.
En avant donc, race gauloise,
Je vous apporte Y âge d’or.
Que tout cœur français se pavoise.
Nous aurons de beaux jours encor !
Me voici dans l’antre, etc.
(Voir à la quatrième page la Musique de La Mérovingienne ayec accompagnement de piano.)