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Le Sifflet: journal humoristique de la famille — 3.1874

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https://doi.org/10.11588/diglit.29209#0129
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2

LE SIFFLET

Pour tout ce qui concerne la rédaction et V admi-
nistration, s'adresser à M. Michel Anèzo, 7, rue
Rochechouart.

PRIME INOUÏE DU SIFFLET

UK REVOLVER i SIX COUPS

En acier fondu, des manufactures de Liège

Portant le poinçon de l’épreuve

D’une valeur RÉELLE de 30 francs

EST DONNÉ

Avec un abonnement d'un an, pour 15 fr. seulement

c’îSST-A-DIRE L’ABONNEMENT d’üN AN

POUR RIEN

Et tin i^evolvei* de 30 fr. pooi* 1 £5 IV-

Ajouter deux francs pour le port et l’emballage.
Adresser les demandes à l’administrateur du Sifflet.

(On peut sê procurer chez tous les armuriers la cartouche
à broche de sept milimètres.)

Malgré le grand nombre de demandes que nous recevons
chaque jour, nous sommes en mesure de pouvoir faire nos
expéditions avec une grande diligence et une parfaite ré-
gularité, la plus importante manufacture de Liège nous
approvisionne quotidiennement et tous nos envois sont taits
en grande vitesse le jour même que nous recevons l’abon-
nement.

SIFFLEMENTS

Il n’est pas nécessaire, je crois, de donner cette semaine
une explication détaillée de notre dessin pour le faire com-
prendre à nos lecteurs.

Celui-ci n’est point énigmatique, il ne cache aucune autre
allusion que celle qu’on distingue à première vue.

On peut se demander ce que font les escargots, mais
voilà tout; le reste se comprend sans difficulté.

Cet homme est un travailleur qui se repose de ses péni-
bles labeurs et cherche, par les douceurs-de la villégiature, à
se faire une bonne constitution.

Voyez comme il paraît comprendre d’une façon intelli-
gente le moyen de se constituer fortement.

Avec quelle volupté il fume son cigare, son bonheur est
immense ! il fait, étendu sur ses lauriers, le rêye le plus
agréable, la fumée'de spn londrès, comme le hatclii, lui ;
donne des ivresses délicieuses, il se voit déjà dans les Indes
à la cour d’Aliboron IV, avec un gros portefeuille sous le
bras et un immense cordon en sautoir... il est premier mi-
nistre.

Hélas! le eigafe est consumé, la fumée s’est dissipée et le
pauvre homme se retrouve avec le Constitutionnel à la
main, entouré de colimaçons.

Le Figaro qui fait en ce moment une souscription en fa-
veur de Sax, le célèbre fabricant d’instruments de cuivre
nous a donné l’idée d’en organiser une en faveur de notre
respectable et vénéré ami Billion.

Tout le monde sait que le malheureux directeur de l’Am-
bigu a fait faillite et que ses propriétés vont être prochai-
nement vendues.

Laisserais-je, moi, tomber dans la misère l’intelligent
impressario qui a fait jouer, sur son théâtre, la pièce des
Chansons de Nadaud? Non, jamais !

Je ne puis oublier les dépenses folles qu’il A faites pour
monter d’une façon merveilleuse cet ouvrage de haute lit-
térature ; tout Paris se souvient encore du Bal Mabïlle et
du délicieux ballet du troisième acte. Les huit figurants qui
se promenaient, en paletots jaunes, dans'le jardin, et les
quatre danseuses qui valsaient sur l’air de Pomarée Maria
ne seront jamais oubliées.

Aucun aVis, aucun ‘conseil, n’arrêtait le fastueux Billion,
son amour du théâtre, son goût artistique, lui faisaient faire
des folies. -

Tout le monde croyait naturellement qu’il n’était pas pos- .
sible de voir une pièce plus brillamment montée que les
Chansons de Nadaud, aussi, quelle surprise universelle
quand furent représentés le Brame de Gondo et le Tremble-
ment de terre de Mendoce... Cela surpassait tout.-

Si Billion n’avait pas eu la croix déjà, il l’aurait méri-
tée assurément pour avoir monté ces deux chefs - d'oeu -
vre» ■ h;

Donc, il n’est pas possible que nous laissions tomber cet
homme extraordinaire, ce directeur intelligent et prodigue
qui' s’est ruiné pour élever le niveau de l’art drama-
tique.

Souscrivons avec empressement, ne lésinons pas, il s’agit
d’une résurrection. Si les résultats sont bons, notre vénéra-
ble ami Billion renaîtra de ses cendres, et il y aura encore
de beaux jours pour l’Ambigu.

Première liste :

Le Sifflet. 50,000 fr. »

Michel Anézo. 25,000 »

Gaston Marot. 20,000 »

Frantz Beauvallet.... 18,000 »

Rotschild. 1 »

Alphonse Laffite. 15,000 »

René d’Abzac.. » 30

Loyau de Lacy..... 60,000 »

Rouher. « 10

Total. 188,001 40

La souscription est ouverte aux bureaux du Sifflet, 7, rue
Rochechouart, de minuit à six heures du matin.

Michel Anézo.

UNE FEMME JALOUSE

Il y a quelques jours, un affreux accident arrivait dans
un cirque de Moscou.

Une foule énorme occupait les gradins de l’amphithéâtre,
au moment ou une acrobate du nom de Levina Korsacky
allait traverser la salle, sur un mince fil de fer tendu d’un
bout à l’autre du cirque. Mais à peine avait-elle mis le pied
sur le fil qu’il se rompit, et la malheureuse artiste fut pré-
cipitée sur le sol. Quand on la releva, elle avait les jambes
effroyablement brisées, réduites littéralement en une bouillie
sanglante.

L’information à laquelle on procéda fit découvrir que le
fil de fer avait été profondément entaillé par une main in-
connue.

Quelle était cette main criminelle?

C’était la main mignonne d’une jeune fille, Lina Wogratz,
qui, ayant appris que son fiancé, nommé Tave, s’était épris
de la jolie acrobate, avait eu recours à cette odieuse ven-
geance. h.

On a bien raison de dire :

Dans tous les crimes, cherchez la femme !

♦ *

Cette triste histoire me remet en mémoire un drame qui
se passa, il y a quelques années, dans la petite ville de

Une troupe artistique y donnait des représentations, à la
grande joie et à la grande admiration des habitants du cru.

La diva qui avait conquis tous les hommages du public
était une grande brune, dont les yeux noirs faisaient tour-
ner toutes les têtes.

Chaque soir, les bouquets et les déclarations incendiaires
pleuvaient autour d’elle.

Mais madame ou mademoiselle Palmyre (au théâtre l’une
et l’autre qualification s’emploient indifféremment) était
vertueuse comme un saint de bois.

* ■ ûj-*

Elle avait depuis longtemps donné sa main et son cœur à
un clown qu’elle aimait sincèrement et sans partage.

Et, malgré les adulations dont elle était l’objet, jamais
Palmyre n’avait songé à être infidèle, même par la pensée,
à celui dont elle partageait la précaire existence.

On trouve partout des femmes vertueuses.

r* * - 7

v, r * *

A cette incorruptible vertu de Palmyre, une seule chose
était comparable.

C’était sa force prodigieuse.

Son emploi consistait à jouer les femmes hercules.

Les jambes, un peu fortes peut-être, mais parfaitement
modelées, avaient la souplesse et la solidité de l’acier.

Les bras, fortement attachés à des épaules rondes et mar-
moréennes, avaient des muscles qui leur permettaient de
lever des poids énormes.

Quant à ses dents, malgré leur petitesse et leur blan-
cheur, elles auraient pu lutter avantageusement pour la
solidité avec les crocs du plus robuste bull-terrier.

•k

* *

Tous les soirs, sur une corde tendue à cinquante mètres
au.-dessus du sol, sans balancier aucun, sans même la
perspective rassurante du filet protecteur, qu’il est d’usage
de tendre au-dessous de la corde, Palmyre exécutait des
exercices dont l’audace faisait frissonner les spectateurs

Tantôt, les bras croisés, elle courait ou plutôt elle volait
sur l’étroit chemin de chanvre.

Tantôt, les yeux bandés, elle sautait sur un pied d’un bout
à l’autre de la corde, avec un poids de cinquante kilos sur
les épaules.

Mais son grand triomphe, c’était lorsque, se suspendant
par un pied, la tête en bas, elle soutenait dans l’espace, at-
taché par une ceinture dont l’anneau était placé dans ses
dents, le clo>vn qu’elle adorait.

Alors ses mâchoires mignonnes se fermaient, rigides et
tenaces comme l’étau de fer.

Et elle-même elle frissonnait, en songeant qu’un seul
mouvement de faiblesse pouvait précipiter son amant sur
le. sôl «û il se serait inévitablement broyé.

» *

Mais, hélas! le clown était volage-— et Palmyre était ja-
louse .

Un jour, elle le surprit en conversation beaucoup trop in-
time avec une de ses compagnes pour qu’il lui fût permis de
douter un seul instant...

Sans faire un seul reproche à l’infidèle, la jeune femme
S’éloigna.

Mais son regard trahissait une fureur mal contenue, qui
ne devait pas tarder à éclater.

★ *

Lorsque, le soir même, elle tint entre ses dents le clown
volage, elle imprima à la corde une oscillation qui fit frémir
la foule de ses admirateurs.

— Arrêtez ! arrêtez ! cria la foule.

Puis un cri d’horreur se fit entendre.



* ¥

Palmyre venait d’ouvrir la bouche...

Et le malheureux clown tombait dans l’espace.

Les membres vinrent se briser sur le sol.

*

¥ ¥

Le lendemain, l’unique journal de la localité attribuait à
un accident « imprévu » la mort du pauvre clown.

Nul ne soupçonnait qu’il avait été victime de l’implacable
jalousie de Palmyre.



★ *

Etrange chose que le cœur de la femme !

Palmyre s’est vite consolée de la perte de celui qu’elle
adorait.

Aujourd’hui, le clown est remplacé dans le cœur de la
belle acrobate, par un monsieur que vous connaissez tous.
Il s’appelle : Monsieur Tout-le-Monde.

Alphonse Lafitte.

--

ASSEMBLÉE NATIONALE

Distribution solennelle des prix, du 9 août 1874.

PRÉSIDENCE DE M. BUFFET.

M. le Président. —- Je dois, en commençant mon dis-
cours, rendre à M. le général Changarnier le tribut d’hom-
mages qui lui est dû, pour nous avoir donné l’idée d’une
distribution solennelle des prix sur les rives du Cousin.

Assurément, je m’étonne que cette innovation ne date que
d’aujourd’hui. Il n’était guère naturel de laisser sans ré-
compense les représentants du pays, quand toutes les aca-
démies, toutes les universités et tous les collèges pratiquent
l’éloge public du mérite de chacun.

En outre, la pensée de célébrer cette fête de famille loin
du lieu de nos agitations, au sein de cette belle nature, qui
n’inspire que des idées de paix, est on ne peut plus ingé-
nieuse, et je propose une triple salve d’applaudissements
en faveur de notre grand initiateur: j’ai nommé M. le gé-
néral Changarnier. (On applaudit.)

Permettez-moi de vous prévenir que mon discours ne du-
rera pas plus de cinq minutes, et laissez-moi vous supplier
de n’y faire aucune réponse.

Si je comprends les distributions de prix, je n’ai jamais
compris que les règlements de toutes les cérémonies de ce
genre imposent â l’assistance deux discours d’une heure.

Les discours de l’Université, en particulier, ne doivent
guère intéresser la gent écolière qui les sait par cœur.

Il est de notoriété publique qu’ils roulent, à peu près
tous sur les mêmes sujets ; honneur, patrie, devoir, travail,
vertu et deux ou trois autres.

On ne pourrait mieux choisir, en effet; mais, le malheur,
c’est que les élèves ne les écoutent guère et que les parents
aimeraient mieux une comédie de Meilhac et Halévy.

Je ne dirai rien du discours latin, qui n’est qu’une aber-
ration, lorsqu’il s’adresse à un auditoire moins exercé aux
finesses de la langue latine que vous ne l’êtes tous, Mes-
sieurs. (Applaudissements dans les rangs de la droite.)

Malgré tout, Messieurs, n’ayez aucune crainte, vous n’en-
tendrez aujourd’hui aucun discours latin et je termine
immédiatement mon allocution française.

Elle n’avait qu’un but : vous prouver que les discours
des distributions de prix ne sont qu’une vieille routine.

Et pour ce qui nous touche, en particulier, Messieurs, je
ne sais pas trop ce que nous pourrions avoir à nous dire,
après nous être parlé, comme nous_ l’avons fait, pendant
de longs mois. (Applaudissements.)

Je descends de cette tribune de gazon, pour laisser la pa-
role à mon honorable collègue, M. Baze, qui va proclamer
le nom des vainqueurs. (Triple salve d’applaudissements.)

J’oubliais de vous dire que nous ne décernerons que des
premiers prix, afin de ne pas créer de nouvelles difficultés
à la questure en excédant le chiffre des dépenses. (M. Baze
applaudit.)

L’honorable M. Baze proclame les noms des lauréats :

ASSEMBLÉE NATIONALE
Distribution solennelle des prix du 9 août 1874.
prix d’excellence. — M. le duc de Broglie.
MATHÉMATIQUES ÉLÉMENTAIRES. — 1er prix : M. Magne.
mathématiques spéciales. — 1er prix : M. le duc d’Au-
diffret-Pasquier.

philosophie. — 1er prix : M. Jules Favre.
discours français. — 1er prix: M. Thiers (deux fois
nommé puisqu’il a eu le premier prix de discours Français
à Marseille en 1845. )

thème latin. — 1er piix: Monseigneur Dupanloup.
vers latins. — 1er prix: M. le général Changarnier
(une voix)à gauche: C’est injuste, il a copié !)
vers français. — 1er prix : M. de Lorgeril.
vers a soie. — 1er prix: M. Malartre.
grammaire française. — Prix d’encouragement: Mé
Batbie.

histoire. — 1er accessit : M. Rouher.
géographie. — 1er prix ( collectif ) : MM. le duc d’Aumalé
et Target.

En ce moment, l’honorable M. Baze est interrompu pat
une pluie d’orage qui disperse l’Assemblée.

Les députés courent à travers champs, les uns s’empilent
sous une grange, les autres sous les arbres, les autres sous
leur parapluie.

Quant à moi, je me mets oîi je puis et j’observea
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