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Lutz, Jules [Hrsg.]; Perdrizet, Paul [Hrsg.]
Speculum humanae salvationis (1): Text — Leipzig: Hiersemann, 1907

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https://doi.org/10.11588/diglit.49738#0273
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DRITTER TEIL.

DER DOMINIKANISCHE URSPRUNG DES SPECULUM

gustin, que Grégoire et Jérôme, qu’Ambroise et Thomas
d’Aquin ». Au commencement du xive siècle, seul un
Dominicain pouvait avoir l’idée de mettre saint Thomas
sur le même rang que les quatre grands docteurs de
l’Eglise.
Ainsi le Speculum a été écrit par un moine de l’Ordre
des Prêcheurs. Et cela donne un sens plus précis et plus
plein à des passages comme ceux-ci :
xix, 19. O fratres! si aliquis ex vobis talem alapam suscepisset...
xxvi, 29. Quantum putatis, fratres carissimi.
XXXIII, 95. Si omnes homines et omnes creaturae praedicatores essent.
Pulchritudinem Dei et coeli enarrare non possent.
XIV, 45. Prophetas Domini ipsum arguentes cruciat,
Quando praedicatores et doctores audire recusat.
Les frères, les prédicateurs, les docteurs dont il s’agit,
ce sont les frères de l’Ordre des Prêcheurs, les docteurs
dominicains.
7.
Cela fait mieux comprendre encore le début même du
livre :

Prol. i. Qui ad justitiam erudiunt multos (homines),
Fulgebunt quasi stellae in perpetuas aeternitates :
Hinc est quod ad eruditionem multorum decrevi librum com-
pilare,
In quo legentes possunt eruditionem accipere et dare.
Les deux premières lignes sont une citation de Daniel
(XII, 3). Cette promesse splendide, faite par le Dieu
d’Israël à son voyant, le Moyen âge catholique l’entendait
des docteurs, des théologiens, des prédicateurs qui ré-
pandent les lumières de la foi et qui aident les fidèles à
être trouvés justes devant Dieu. Or, au xive siècle, quels
docteurs et quels prédicateurs y réussissaient mieux que
les fils de saint Dominique — à l’estimation, du moins,
d’un Dominicain? Fiers de leurs innombrables théologiens,
forts de l’autorité d’Albert le Grand et de saint Thomas,
conscients des services qu’ils rendaient, par la prédication
et l’inquisition, à la foi catholique, les Dominicains par-
laient avec une assurance intrépide des récompenses supra-
terrestres qu’ils se croyaient réservées. Leur grand docteur,
Thomas d’Aquin, démontre dans sa Somme (Suppl,
qu. XCVI, § 7) que, « comme les vierges et les martyrs,
les docteurs recevront l’auréole, pour la victoire qu’ils
remportent sur le Diable par la prédication et par le
maintien de la bonne doctrine ».

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