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Mais avant que de pousser plus loin mon propos, un
devoir indispensable et un profond respect m'engagent, à vous
suplier Messieurs, de vouloir bien m'accorder une grâce très
particulière, c'est de vouloir e'couter favorablement le discours,
que je m'en vais former. Vous n'y trouverez pas cette déli-
catesse exquise et ces expressions naturelles, qui peuvent
charmer vos oreilles mais je vous y promets Messieurs une
breveté et une modestie qui ménageront vôtre patience, et
qui me feront espérer l'honeur de vos bonnes grâces.
Si ce n'était une obligation generale qui me chargeait
du soin do conserver la memoire de mes ancêtres, ce ser-
vaient pourtant les liens du sang qui m'inspiraient une at-
tention particulière pour raconter exactement les louables
dessins et les grands mérites de Monsieur Wolff de Gemmingen
premier de la branche de Gouttenberg, dont nous sommes les
descendant. Les lumières et la pénétration de son esprit,
accompagnée d'une inspiration divine, ne manquèrent pas de
reconnaître la vérité éteincellante sous les centres des cala-
mitez immodérées et des afflictions cuissantes, l'amour qu'il
portait pour elle, ht naitre dans son ame du zele et une ar-
deur religieuse pour l'accroissement de la religion apostolique,
il prit pour cela tous les soins imaginables de sortir du la-
birinthe de la confusion papale, et d'entrer dans la paradis
de cette doctrine dont [nôtre sauveur a fondé les princips.
Enfin il embrassa en l'an mille cing cents dix les sentiment
de Luther, les fit enseigner dans l'église de Gemmingen, et
travailla avec beaucoup d'application, excité par celle de son
frère, à l'affermissement d'un si grand dessein. Les heureux
succès de leurs entreprises, ne lui firent point redouter la
haine des envieux et les poursuites d'une foule aveugle et
enragée, au contraire ils soutinrent leur esprit, par un grand
courage de forte que ni les menaces, ni les recompenses, ni
les dangers, qui affligèrent alors les fidèles, les purent dé-
tourner de cette divine religion.
Il n'y a rien, qui puisse prouver avec plus d'évidence,
combien il était sûr et convaincu de la vérité, qu'il avait
Mais avant que de pousser plus loin mon propos, un
devoir indispensable et un profond respect m'engagent, à vous
suplier Messieurs, de vouloir bien m'accorder une grâce très
particulière, c'est de vouloir e'couter favorablement le discours,
que je m'en vais former. Vous n'y trouverez pas cette déli-
catesse exquise et ces expressions naturelles, qui peuvent
charmer vos oreilles mais je vous y promets Messieurs une
breveté et une modestie qui ménageront vôtre patience, et
qui me feront espérer l'honeur de vos bonnes grâces.
Si ce n'était une obligation generale qui me chargeait
du soin do conserver la memoire de mes ancêtres, ce ser-
vaient pourtant les liens du sang qui m'inspiraient une at-
tention particulière pour raconter exactement les louables
dessins et les grands mérites de Monsieur Wolff de Gemmingen
premier de la branche de Gouttenberg, dont nous sommes les
descendant. Les lumières et la pénétration de son esprit,
accompagnée d'une inspiration divine, ne manquèrent pas de
reconnaître la vérité éteincellante sous les centres des cala-
mitez immodérées et des afflictions cuissantes, l'amour qu'il
portait pour elle, ht naitre dans son ame du zele et une ar-
deur religieuse pour l'accroissement de la religion apostolique,
il prit pour cela tous les soins imaginables de sortir du la-
birinthe de la confusion papale, et d'entrer dans la paradis
de cette doctrine dont [nôtre sauveur a fondé les princips.
Enfin il embrassa en l'an mille cing cents dix les sentiment
de Luther, les fit enseigner dans l'église de Gemmingen, et
travailla avec beaucoup d'application, excité par celle de son
frère, à l'affermissement d'un si grand dessein. Les heureux
succès de leurs entreprises, ne lui firent point redouter la
haine des envieux et les poursuites d'une foule aveugle et
enragée, au contraire ils soutinrent leur esprit, par un grand
courage de forte que ni les menaces, ni les recompenses, ni
les dangers, qui affligèrent alors les fidèles, les purent dé-
tourner de cette divine religion.
Il n'y a rien, qui puisse prouver avec plus d'évidence,
combien il était sûr et convaincu de la vérité, qu'il avait