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Stocker, Carl W. F. L.
Familien-Chronik der Freiherren von Gemmingen: mit drei lithographierten Tafeln — [Heidelberg], 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.19645#0396
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lui a fait mériter les éloges de plusieurs historiens, le porta
à aimer ses sujets, et à les traiter avec douceur, c'est ainsi,
qu'il les obligea à l'obeïssance c'êt aussi par ce moyen qu'il
gagna l'eur affection, il en eût des preuves très evidentes en
l'an mille cinq cents vint cinq, lorsque les païsans ravagèrent
plusieurs familles, dont l'histoire ne manque pas de donner
de l'éclaircissement. Dans ce temps là il arriva aussi, que
les païssans de Gemmingen se laissèrent porter par un d'entre
eux à mutiner contre leur supérieur. Mais Monsieur Wolf f
de Gre m min gen fit convoquer ses sujets, se posta vis-à-vis
d'eux, rapella dans leur memoire la douceur avec laquelle il
les traitait et les bienfaits, qu'il leur faisait goûter ; et leur
dit enfin: Que ceux qui sont du parti de Gemmingen s'ap-
prochent de moi, ce qui firent tous, excepté deux, qui ne
voulurent comme les autres, lui rendre l'hommage de fidélité.
La qualité la plus essentielle de celui, qui a le gouvernement
d'un peuple êt donc, de se faire obeïr, avec une espèce de
crainte qui est modérée de l'amour, et de l'humanité, car
c'est parce moyen, qu'on oblige les sujets à faire volontiers
leur devoir. Plût à Dieu, que tous ceux qui doivent faire
le bien du peuple, songeassent sans cesse au diction de Ti-
berius Empereur Romain: Boni pastoris esse, tondere pecus
non deglubere ; bien loin, d'embrouiller les plaintes des sujets
et d'en faire des procez, qui, au lieu de procurer la justice,
ne causent que la pauvreté, on leur montra, les doux fruits
de la complaisance, et d'une belle union entre les habitans,
et leur représenta que toute, la campagne goûterait abon-
damment la bénédiction divine. Pour cet effet Monsieur
Wolff de Gemmingen étudiait sans cesse la pratique
de ces règles. Il ne montrait à ses sujets que de la
douceur, son exemple les instruisait dans la vertu, son zele
était de faire leur bonheur, en un mot il avait l'ame tout
à fait noble. Une conduite si raisonable et si vertueuse ne
manqua pas de sentir les justes recompenses de la bonté
divine. Ses biens augmentèrent sensiblement, tant par des
héritages que par des achats; il êt donc evident par là,
 
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