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https://doi.org/10.11588/diglit.4675#0156
KOULA.
A peine a-t-on quitté le plateau cTAizani, en se dirigeant vers le sud, que Ton entre
dans une contrée dont l'aspect diffère totalement de celle qu'on vient de parcourir.
Le plateau d'Aizani dépend de la formation calcaire de la Phrygie centrale; il est borné
au sud par le mont Dindymène, dont le versant septentrional est également de forma-
tion calcaire. Mais, en franchissant le col qui forme le partage des eaux de la Propon-
tide et de la mer Egée, on aperçoit bientôt les traces des feux souterrains qui, à une
époque ancienne, ont ravagé la contrée, et ont été l'agent principal de sa constitution
actuelle. Quoique l'action volcanique ait cessé depuis un grand nombre de siècles, les
anciens, malgré le peu d'attention qu'ils portaient à la science géologique, avaient fort
bien compris la nature ignée de ces terrains, persuadés qu'ils étaient que les tremble-
ments de terre ne se manifestaient que par l'action interne du feu. Aussi, avaient-ils
donné à la contrée qui s'étend depuis Kadi jusqu'à Laodicée d'une part, et depuis Sipylus
jusqu'à Synnada de l'autre, le nom de Katakékaumène (KaTax.sx.aufjtivr,), ou contrée brûlée.
Les produits volcaniques déposés à différents âges présentent des caractères assez variés
pour que l'oeil du géologue puisse facilement discerner leur âge relatif. Les plus anciens
volcans de l'Asie se sont manifestés par épancbements plutôt que par irruption; la
substance qu'ils vomissaient était d'une nature pâteuse plutôt que fluide. Elle paraît être
sortie de terre par de larges fissures, et couvrait toute une contrée d'une nappe ignée,
qui n'a pu qu'au bout d'un très-grand nombre de siècles devenir propre à la végétation.
La substance ainsi rejetée par ces volcans primordiaux est d'une nature assez uniforme
sur toute la surface de l'Asie Mineure. Elle se compose d'une pâte homogène, qui varie
du rouge-violet foncé jusqu'au bleu clair, et qui contient un nombre variable de cris-
taux blancs plus ou moins parfaits de feld-spath; ce sont des trachites proprement dits.
Dans quelques-unes deces roches, on observe d'autres éléments : le quartz hyalin, dont les
cristaux forment deux pyramides renversées, et l'amphibole,qui est tantôt amorphe, tantôt
sous la forme d'aiguilles très-ténues. Ces trachites s'approchent davantage de la classe
des porphyres, dénomination sous laquelle ces roches ont été connues jusqu'à ce que
la géologie les ait classées plus positivement. L'épanchemenl de ces roches a duré pen-
dant plusieurs siècles; elles ont couvert une vaste région, et formé des montagnes con-
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A peine a-t-on quitté le plateau cTAizani, en se dirigeant vers le sud, que Ton entre
dans une contrée dont l'aspect diffère totalement de celle qu'on vient de parcourir.
Le plateau d'Aizani dépend de la formation calcaire de la Phrygie centrale; il est borné
au sud par le mont Dindymène, dont le versant septentrional est également de forma-
tion calcaire. Mais, en franchissant le col qui forme le partage des eaux de la Propon-
tide et de la mer Egée, on aperçoit bientôt les traces des feux souterrains qui, à une
époque ancienne, ont ravagé la contrée, et ont été l'agent principal de sa constitution
actuelle. Quoique l'action volcanique ait cessé depuis un grand nombre de siècles, les
anciens, malgré le peu d'attention qu'ils portaient à la science géologique, avaient fort
bien compris la nature ignée de ces terrains, persuadés qu'ils étaient que les tremble-
ments de terre ne se manifestaient que par l'action interne du feu. Aussi, avaient-ils
donné à la contrée qui s'étend depuis Kadi jusqu'à Laodicée d'une part, et depuis Sipylus
jusqu'à Synnada de l'autre, le nom de Katakékaumène (KaTax.sx.aufjtivr,), ou contrée brûlée.
Les produits volcaniques déposés à différents âges présentent des caractères assez variés
pour que l'oeil du géologue puisse facilement discerner leur âge relatif. Les plus anciens
volcans de l'Asie se sont manifestés par épancbements plutôt que par irruption; la
substance qu'ils vomissaient était d'une nature pâteuse plutôt que fluide. Elle paraît être
sortie de terre par de larges fissures, et couvrait toute une contrée d'une nappe ignée,
qui n'a pu qu'au bout d'un très-grand nombre de siècles devenir propre à la végétation.
La substance ainsi rejetée par ces volcans primordiaux est d'une nature assez uniforme
sur toute la surface de l'Asie Mineure. Elle se compose d'une pâte homogène, qui varie
du rouge-violet foncé jusqu'au bleu clair, et qui contient un nombre variable de cris-
taux blancs plus ou moins parfaits de feld-spath; ce sont des trachites proprement dits.
Dans quelques-unes deces roches, on observe d'autres éléments : le quartz hyalin, dont les
cristaux forment deux pyramides renversées, et l'amphibole,qui est tantôt amorphe, tantôt
sous la forme d'aiguilles très-ténues. Ces trachites s'approchent davantage de la classe
des porphyres, dénomination sous laquelle ces roches ont été connues jusqu'à ce que
la géologie les ait classées plus positivement. L'épanchemenl de ces roches a duré pen-
dant plusieurs siècles; elles ont couvert une vaste région, et formé des montagnes con-
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