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NACOLEIA

VALLEE DE NACOLEIA.

Toute la partie centrale du plateau de Phrygie, couverte de montagnes peu élevées et
de forêts étendues, paraît avoir été, à une époque reculée, le séjour d'un peuple primitif,
qui a donné des preuves nombreuses de son goût pour les arts et de la durée qu'il désirait
imprimer aux monuments qui sortaient de ses mains. Rien, dans ce qui nous reste de
cette époque, n'indique l'influence d'un goût étranger, et les précieux monuments que
nous allons observer sont aussi éloignés des principes de l'art grec que de l'ancien style
perse ou de la curieuse originalité du lycien. Ces monuments sont propres à la Phrygie;
la langue même de leurs inscriptions reste renfermée dans les limites de cet ancien
royaume; et dans la vaste étendue de territoire qui existe entre Synnada et Nacoléia, on
ne voit que de rares débris de monuments romains. 11 semble que les conquérants de la con-
trée aient ignoré ces vallées solitaires, où plus tard des familles chrétiennes vinrent cher-
cher un refuge contre les persécutions du paganisme, peut-être aussi contre l'invasion
musulmane. Le caractère spécial de ces rochers est d'être constitués en masses compactes,
formant des collines abruptes qui offraient un vaste champ aux sculpteurs des premiers
âges pour y placer leurs monuments.

Rien n'est sévère et majestueux comme ces solitudes que la nature embellit d'une
verdure perpétuelle. Ici, l'oeil se repose sur le gazon frais des vallées; il contemple là haut,
le sombre feuillage des pins qui étendent leurs branches séculaires ondulées et tordues, au
milieu des rochers, comme la faible tige des arbrisseaux. Rien aux alentours ne trahit le sé-
jour de l'homme. A certaines époques de l'année, les Turcomans nomades, traversant le
pays, viennent planter leurs tentes auprès des vieux monuments phrygiens; mais nul ne
peut indiquer leur position exacte, car ces vallées sont sans nom; et la patience du voya-
geur peut seule les découvrir après de longues recherches.

Les chambres sépulcrales de Seïd-el-Ar sont les premiers indices de cette architecture
taillée dans le roc, qui est caractéristique de cette contrée, et dont les monuments se
multiplient sous toutes les formes, laissant dans l'esprit une idée confuse de la gran-
deur d'un peuple oublié, qui n a laissé sur la terre que l'empreinte de ses tombeaux.

A une lieue au nord du village, en suivant la route de Baïat, on arrive a un lieu
nommé Kirk-Hinn, les Quarante Chambres. (On sait que le terme quarante est employé chez
les Orientaux pour désigner un nombre indéfini.) En effet, une longue suite de rochers
formés d'un tuf volcanique d'un blanc jaunâtre, sont percés d'une infinité d'excava-

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