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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0031

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ASIE MINEURE.

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et donnent passage à quelques ruis-
seaux. Tout ce groupe de montagnes
est entièrement volcanique; ce sont les
laves en s’épanchant dans la mer qui
ont formé cette côte.
CHAPITRE IX.
CÔTE OCCIDENTALE.
L’autre corne du golfe d’Adramytte
est loin de ressembler à la précédente.
Un groupe d’îles que les Grecs appellent
Mosco Nisi (lesîles aux Veaux) découpent
les abords du continent comme une den-
telure au milieu de laquelle les barques
comme les gros navires trouvent un
abri. En continuant le périple au sud,
le golfe de Tchanderli, autrefois de
Pitane, Elaitikos Kolpos, succède à
celui d’Adramytte; c’était l’ancien port
de Pergame et ici la côte n’a pas changé
de physionomie depuis l’antiquité. Il
n’en est pas de même des parages qui
suivent : tout ce qui fut autrefois le
golfe de Cymé toutes les terres sur les-
quelles s’élevaient les villes de Myr-
rhina Néontichos etd’Ægé ont tellement
changé de physionomie qu’il est im-
possible à l’observateur de suivre sur
le terrain aucune description ancienne
de ces parages, les alluvions ont tout
modifié.
Les petites baies de Phokia, ainsi
appelées aujourd’hui de l’ancienne et
de la nouvelle Phocée, sont les derniers
mouillages que présentent cette côte
jusqu’au golfe de Smyrne. L’effet des
alluvions ne s’est pas fait sentir jusque-
là et la mer a conservé sa profondeur.
Deux groupes montagneux signalent
l’entrée du golfe de Smyrne; celui du
nord est appeléKizil bournou à cause de
la couleur rouge des terres. L’autre Ka-
ra bournou (le cap Noir), ainsi nommé
de sa couleurnoire qui avait déjà frappé
les anciens. Aussi avait-il reçu le nom
de cap Mêlas. L’entrée du " golfe de
Smyrne est dirigée vers le nord-ouest;
elle est abritée des vents et de la mer du
large par h grande île de Métélin; la
ligne des côtes suit d’ailleurs un con-
tour sinueux qui s’infléchit d’abord à
l’est, ensuite au nord-est; de sorte que
les eaux du golfe ne peuvent être agitées

que par des tempêtes locales peu re-
doutables pour les navires.
Nous n’avons aucune donnée pour
établir jusqu’à quel point la physiono-
mie de la côte nord du golfe de Smyrne
a pu changer depuis l’antiquité ; mais
les alluvions de l’Hermus sont si abon-
dantes qu’elles modifient presque à vue.
d’œil les lignes de la côte en formant un
delta qui s’avance incessamment vers
la côte opposée. Cette grande plaine où
l’Hermus traîne ses ondes tranquilles
a dû à une période reculée être une an-
nexe du golfe de Smyrne; et il fut un
temps où le groupe accidenté de Pho-
kia se présentait comme une île; mais
cette forme des terres a dû précéder
de beaucoup tous les âges historiques.
La côte sud du golfe est aussi accentuée
que celle du nord est plane. Le cap
Mêlas est composé de roches volcani-
ques et de laves noires ; plus loin ce sont
des trachytes rougeâtres qui- ont valu
son nom à la ville d’Erythræ , la ville
Rouge. En avançant dans le golfe on
aperçoit deux pitons jumeaux d’une
forme régulière que les Turcs appellent
Iki kardach (les deux Frères) et qui sont
bien connus des navigateurs français
sous le nom des Mamelles. Un certain
nombre de petites îles, et notamment
la grande et la petite Ourlac, longent
cette côte du golfe et contribuent à en
faire un des plus beaux et des plus im-
portants mouillages de l’Asie Mineure.
A la hauteur des Mamelles, la presqu’île
qui forme la côte sud subit un étran-
glement qui la réduit aux proportions
d’un isthme. La côte occidentale fait
face à l’île de Chio et au milieu des dé-
coupures sans nombre forme la baie de
Tchesmé. Au sud de l’isthme les navires
trouvent encore la baie de Sighadjik, qui
était l’ancien port de Téos. Quelle ri-
chesse de bons mouillages et comme
on comprend bien que les nations ac-
tives et intelligentes venues de l’Occi-
dent s’établir dans ces parages ont dû
rapidement s’élever à une prospérité
commerciale inouïe. Les villes de Claros,
Colophon, Lebedus brillaient sur cette
côte dans des situations heureuses et
bien choisies. Éphèse seule, fondée à
l’embouchure du Cavstre, eut dès ses
premiers temps à lutter contre l’envahis-
sement des alluvions; des lagunes se
 
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