Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0034

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
24

L’UNIVERS.

dans la longueur de plus de quatre-
vingts kilomètres, est formée par les al-
luvions de trois rivières dont, les noms
anciens sont le Catarrhactès, le Cestrus
et l’Eurymédon. Ici le travail des al-
luvions se manifeste avec une puissance
dont le reste de la côte n’offre pas
d’exemple. A part quelques collines de
roche tendre et qui elles-mêmes sont
composées d’une espèce de travertin,
c’est-à-dire de formation d’eau douce,
tout le territoire compris entre Adalia
et Sidé est formé de terrains de trans-
port. Les villes anciennes qui peuplaient
cette contrée sont assises sur les con-
treforts inférieurs du Taurus. Non-
seulement la côte gagne en étendue sur
la mer qui la baigne, mais dans les pa-
rages d’Adalia elle gagne aussi en hau-
teur par la vertu incrustante des eaux
du Catarrhactès. Nous avons une preuve
palpable des importantes modifications
que cette côte a subies par les témoi-
gnages des auteurs anciens qui men-
tionnent un grand lac, le lac Capria, au
centre de la Pamphylie, et que nous n’a-
vons plus retrouvé. Ceux qui comme
nous ont visité le pays dans ces dernières
années n’ont pu que constater la dis-
parition de ce lac, qui a certainement
été comblé par les atterrissements.
L’embouchure des fleuves s’est aussi
sensiblement modifiée. Ces rivières de
Pamphylie étaient pour la marine des
Grecs comme autant de ports où les
flottes trouvaient un abri. Aujourd’hui
des barres formées par les sables n’en
permettent l’accès qu’à de faibles bar-
ques, et encore dans la saison des hautes
eaux.
On voit par le nombre infini de
mouillages, de criques et d’îlots dont la
côte de l’ancienne Lycie est hérissée
combien cette contrée était favorable à
la piraterie. Des grottes naturelles creu-
sées dans les rochers, une montagne
presque infranchissable qui descend
jusqu’à la côte étaient des retraites sûres
pour le brigandage. La vue de ce pays
explique comment la puissance romaine
a été forcée de compter avec les pirates
et quelquefois de capituler avec eux
avant d’en purger les mers.
Le fleuve Mêlas qui marquait la fron-
tière orientale de la Pamphylie est aussi
la limite du pays de plaines" Au delà la

côte reprend son aspect varié tantôt
rocheux, tantôt agreste; c’est la Cilicie
Trachée des Grecs. Les géographes
comptent toute cette plage comme fai-
sant partie du golfe d’Adalia. Jusqu’au
cap Anémouril n’y a pasunseul mouil-
lage sur tout le long de la côte; car ce-
lui d’Alaya est ouvert au sud-ouest.
Les bâtiments des indigènes, qui con-
naissent bien ces parages, ont l’habi-
tude de mouiller en pleine côte et tout
près du rivage; ils se considèrent ainsi
comme à l’abri des vents du sud, qui
cependant donnent en plein dans le
golfe; mais par suite de la proximité
des montagnes qui forment comme un
vaste écran, la côte, selon l’expression
des marins, refuse le vent, et les plus
fortes bourrasques du sud causent ra-
rement des sinistres aux batiments
mouillés en pleine côte. Nous avons
même vu des bâtiments de guerre de la
marine égyptienne rester en station a
l’ancre à l’abri de ce mouillage précaire.
En jetant un coup d’œil sur la carte,
on voit que lacôtesud de l’Asie Mineure
est pour ainsi dire composée de deux
golfes, celui d’Adalia et celui de Tar-
sous, séparés par un large promontoire
dont le cap Anemour forme la pointe
la plus avancée. Toute la partie est de
ce promontoire est de nature rocheuse
et forme par conséquent, par sa ren-
contre avec les eaux de la mer, un cer-
tain nombre de petites criques, parmi
lesquelles le Lessan el Kalpé, petit cap
protégé par un îlot, Pilot Provençal
peut mériter le titre de véritable port;
mais c’est le dernier de la côte; car de-
puis ce point jusqu’au golfe d’Alexan-
drette nous retrouvons les plages allu-
vionnaires formées par les nombreux
cours d’eau du Taurus, parmi lesquels
le Cydnus à Tarsous, le Sarus à Ada-
na, et le Pyramus à Ayas jouent le
principal rôle. Dans le premier siècle
de notre ère un témoignage non équi-
voque d’un auteur contemporain atteste
que la ville deTarsous était située près
d’un lac qui servait en même temps de
port et d’arsenal fl). Aujourd’hui on
ne trouve plus vestige de ce lac.
Le delta formé par les fleuves Sa-
rus et Pyramus change de jour en jour
(i) Strab., XIV, 672,
 
Annotationen