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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0040

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30

L’UNIVERS

nomme Sousous dagh ; on lui donnait
autrefois le nom de Sagalassus. L’épais-
seur de ce massif est d’environ quarante
kilomètres; il forme le contrefort méri-
dional du lac d’Egdir et s’ouvre pour
laisser passer les eaux de la rivière Dou-
den ; une des passes se trouve au sud
d’Aglasoun (Sagaiassus); c’est l’ancienne
passe de Termessus qu’Alexandre a en-
levée avec peine. Le caractère de ces
montagnes se présente de la même ma-
nière dans tout le parcours de la côte.
Du côté du sud, ce sont de hautes cimes
qui s’élèvent de quinze cents à deux
mille mètres au-dessus de la mer. Vues
du côté du nord, ce ne sont plus que
des collines, tant le plateau intérieur
conservedehauteur, de huitàneuf cents
mètres.
CHAPITRE XIL
MONTAGNES DE LA PAMPHYLIE
ET DE LA CILICIE.
A la plaine d’Adalia commence la ré-
gion de Pamphylie, qui est bordée au
nord par la chaîne dit Taurus, dans
lequel s’ouvre un autre passage qui don-
nait accès dans la Pisidie ; tout ce mas-
sif porte aujourd’hui le nom de Des-
poïras dagh. Il s’étend jusqu’aux lacs
d’Egdir et de Beychéri. Des pics nom-
breux et d’une élévation considérable
dominent le parcours de la chaîne et
forment un dédale de vallées qui cons-
tituaient la province sauvage de Pisi-
die ; les eaux de ces montagnes se dé-
versent dans la Méditerranée par trois
rivières principales qui sont le Cestrus,
Acsou , l’Eurymédon, le Keuprisou et
le Mêlas Manafgatsou.
Après la Despoïrasdagh, la montagne
prend le nom de Baoulo et se rap-
proche de la côte vers son extrémité
orientale; une autre chaîne, celle du
Bouzbouroundagli, court parallèlement
à la première. Au nord, jusqu’aux plai-
nes de Konieh, sont plusieurs massifs,
et notamment le Karadagh, près de
Karaman, qui appartiennent au Tau-
rus topographiquement, mais qui en
diffèrent comme formation ; car ce sont
des montagnes volcaniques. C’est au
fleuve Mêlas ou Manafgat que les an-
ciens faisaient commencer la Cilicie
Trachée c’est-à-dire rocheuse. La chaîne

du Taurus qui la limite au nord prend
en. effet un aspect plus sauvage et plus
alpestre que dans la région de l’ouest.
Sa largeur est aussi plus considérable ;
il constitue presque en entier le sol de
la province de Pisidie; mais pour l’a-
nalyse géographique sommaire que
nous faisons, nous sommes contraint
de nous en rapporter uniquement aux
noms anciens ; car les noms modernes
ne sont que confusion.
Dès que le Taurus a donné passage
au fleuve Mêlas, il se rapproche de la
mer et constitue pendant une longueur
de près de cent cinquante kilomètres
le rivage même de la mer, dans laquelle
il vient plonger en grandes falaises
abruptes. Il est impossible de joùir d’un
spectacle plus grandiose et plus saisis-
sant lorsqu’on navigue en rangeant les
terres de la Cilicie. Le point culminant
de cette chaîne est la montagne que
l’on nomme aujourd'hui Gœukdagh (la
montagne céleste) (1) et représente à
n’en pas douter le mont Andriclus
{oros Andriclos} la seule montagne
que nomme Strabon dans ces parages.
Le Gœukdagh est de nature calcaire
comme tout le reste de la chaîne. Dès
les premiers jours de décembre, ses
sommets se couvrent de-neige.
Le fleuve Selinus nous donne un re-
père pourdéterminer lerocher duCragus
placé à l’ouest du cap Anemour. Nous
avons déjà fait observer (à) que ce nom
de Cragus était tout à fait local et n’ap-
partenait pas à une chaîne ; c’est donc
introduire une grave erreur en géogra-
phie que d’appliquer le nom de Cragus à
cette partie du Taurus; il n’y a rien d’é-
tonnant du reste de retrouver le même
nom appliqué à deux localités diffé-
rentes; il y a en Asie une quantité de
fleuves Lycus, plusieurs Mêlas et non
moins d’Olympe. Le rocher d’Anemu-
rium, qu’on appelle encore aujourd’hui
Anemour, est le point le plus saillant
de la côte tant en hauteur qu’en lati-
tude; c’est le point où le continent se
rapproche le plus de Chypre (3).
Le fleuve Calycadnus, qu’on appelle
(r) Gœuk veut dire littéralement bleu cé
leste.
(2) Voy. plus haut, p. 28, col. 2.
(3) Strab., XIV, 66g.
 
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