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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0046

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36

L’UNIVERS.

cupent les pentes est Tralles, aujour-
d'hui Aïdin qui est à l’entrée d’une val-
lée profonde, coupant la montagne dans
la direction du nord au sud. Ensuite
vient la région fertile qu’on appelle le
marché aux figues, Nosly bazar. C’est
cette province qui fourn t les figues con-
nues sous le nom de figues de Smyrne. La
beauté du pays a bien sa contre-partie
dans les affreux tremblements de terre
qui ont ravagé la contrée à différentes
époques. Pourtant dans ces régions on
n’observe aucune trace de terrains vol-
caniques. Le mont Messogis vient s’a-
mortir à la côte en formant une mon-
tagne élevée et arrondie; c’est le mont
Mycale, si célèbre dans l’antiquité. On
l’appelle aujouid hui Samsoun dagh;
c’est aussi le nom du reste de la chaîne
qui descend jusqu’au Méandre.
MONT MYCALE.
Le mont Mycale se présente du côté
de la mer comme un cône régulier à
sommet tronqué. Ses ramifications des-
cendent du côté du nord et forment le
mouillage de Scala Nova et les ondu-
lations montagneuses qui entourent le
détroit de Samos. Strabon (1) décrit en
ces termes le mont Mycale : « Apres l’em-
bouchure du Méandre vient le rivage
au-dessus duquel sont la ville de Priène
et le mont Mycale. Cette montagne, qui
est couverte de bois et abondante en gi-
bier,s’incline versl’île deSamos,et forme
au delà du cap Trogil'um un détroit
d’environ sept stades (1,308 mètres). »
Cette distance est trop petite; mais le
reste de la description peut encore s’appli-
quer au mont Samsoun. Le mont Mes-
sogis, selon le géographe Théopompe (2),
s’étend depuis CeJænæ jusqu’à Mycale;
en sorte que cette montagne, celle qui
avoisine Celænæet Apamée, est habitée
par les Phrygiens, une autre partie par
des Mysi et des Lydiens, le reste par
des Cariens et des Ioniens.
Le revers nord est p'us abrupte et
plus accidenté que le versant sud. Il
est sillonné par des vallées plus pro-
fondes, qui donnent naissance à de pe-
tites rivières autrefois célèbres, comme
(i) XIV, 636.
(■>.) Strab., XIII, 62g.

le Lethæus, qui coulait à Magnésie, et
l’Eudon, qui coulait à Tralles.
Une branche occidentale du mont
Messogis se détache dans la direction
du nord et donne naissance à la chaîne
d u mont Pactyas, qui cont ient les chaînes
secondaires, le mont Prion et le mont
Thorax (1).
Le mont Pactyas est la chaîne que
l’on franchit pour aller de Smyrne à
Éphèse ; c’est sur le versant nord de cette
montagne que l’on trouve les ruines de
Métropolis.
MONT PRION.
La chaîne du mont Prion court pa-
rallèlement au mont Pactyas et forme
la côte méridionale de l’ancien golfe
d’Éphèse, aujourd’hui comblé. Les crê-
tes dénudées et rocheuses de cette
montagne qui se détachent sur le ciel en
profondes dentelures qui lui donnent
l’apparence d’une scie, Ttpîœv en grec.
Pausanias (2) lui donne le nom de mont
Pion, ainsi nommé, dit-il, a cause de la
fertilité de son sol, du mot grec kîwv,
gras, fertile. Mais tous ceux qui ont vu
celte montagne conviendront que la
dénomination de Strabon lui est bien
plus applicable, car ses sommets se pré-
sentent aux yeux comme une falaise dé-
chirée. Nous devons ajouter cependant
que Pline donne également le nom de
Pion à la montagne sur laquelle Éphèse
était bâtie, « attollitur montePione (3).»
Le revers méridional du mont Prion,
composé de nombreuses vallées bien
arrosées, va se rattacher au mont Tho-
rax, qui domine la vallée du fleuve Le.
thæus où était située Magnésie du
Méandre. Le mont Thorax se présente
du côté du sud comme un cône arrondi
à son sommet. Ses flancs renferment de
belles carrières de marbre qui ont servi
à bâtir la ville de Magnésie et plusieurs
monuments d’Éphèse. La position des
monts Pactyas et Thorax est fixée par
Strabon (4) delà manière suivante. «‘Le
premier lieu que l’on rencontre en
sortant d’Éphèse est Magnésie sur le
(1) Strab., XIV, 633.
(2) L. 7, ch. V.
(3) Liv. V, ch. 29.
(4) XIV, 646.
 
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