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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0050

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40

L’UNIVERS.

Ici le terrain commence à présenter
un aspect nouveau ; la région purement
calcaire a cessé et les roches schis-
teuses avec des filons de quartz com-
mencent à surgir, mais souvent entre-
coupés par des épanchements trachyti-
3ues. Chaque montagne, chaque colline
e cette région porte un nom moderne,
mais qui ne se rattache en rien aux sou-
venirs historiques. Le groupe méridional
est toujours le Maniser dagh, et le massif
entier est le Kodja dagh, (l'a maîtresse
montagne). Plus on avancevers le nord,
plus le terrain primitif se développe. Au-
dessus de la ville de Pergame on entre
en plein dans le système granitique ou
de micaschiste qui constitue l’ensemble
du mont Ida. Les différents torrents qui
descendent de ces montagnes témoi-
gnent que les sommets sont de même
nature que la base; car tous les cailloux
roulés qu’on ramasse dans leurs lits
sont de syénite, de gneiss et de micas-
chiste. M. Tchihatcheff, qui a bien ob-
servé ces parages, cite une localité cu-
rieuse dans le Madara dagh, au nord
de Pergame; c’est un chaos de blocs de
syénite accumulés comme par suite
d’un tremblement de terre et dans les-
quels on observe la roche depuis l’état
sain et compacte jusqu’à celui de la plus
complètedésagrégation. Là, un petit vil-
lage du nom deTchamoglou s’est installé
au milieu de ce désordre de la nature.
Les maisons sont en partie établies,
sous les blocs suspendus,et forment des
habitations moitié cavernes moitié mai-
sons. Chaque fissure, chaque crevasse a
pour ainsi dire été utilisée pour y établir
une demeure, et quelques murailles de
pierres sèches couvertes de branchages
ont complété l’habitation.
Cette montagne du Madara dagh,
qui selon toute apparence est restée
dans tout le cours de l’antiquité sans
autres habitants que quelques Lélèges
Troglodites (1), est peu visite'e de nos
jours, et l’on doit savoir gré à M. Tchi-
hatchef de l’avoir si bien décrite, au
prix de beaucoup de fatigues (2).
(i) Él. Byz. V. Gargara.
(a) Asie Mineure , t. I, p. 480,

CHAPITRE XVII.
MONT IDA.
Il serait difficile de dire laquelle des
deux montagnes de l’Ida ou de l’O-
lympe passait dans l’opinion des an-
ciens pour avoir la plus grande célé-
brité ; mais il en est peu qui aient été
le sujet de commentaires plus variés et
plus nombreux. Le voisinage de la
Troade, toutes les traditions mytholo-
logiques dont le mont Ida fut le théâtre
donnent un intérêt particulier à l’étude
de cette montagne. Nous n’avons au-
jourd’hui à notre disposition quedesfrag-
ments tronqués de Démétrius de Scepis
que Strabon nous a conservés ; mais ces
fragments sont précieux pour nous gui-
der dans la connaissance de cette chaîne
dont l’étude est des plus compliquées.
Nous pouvons faire au sujet du mont
Ida la même observation que nous
avons faite au sujet duTaurus; c’est
que ce nom était donné dans l’antiquité
non pas à une seule chaîne, mais à un
système montagneux qui coupait toute
la Troade depuis le golfe d’Adramytte
jusqu’à l’Hellespont, et la séparait pour
ainsi dire du reste de la NI vsie. C’est
sous ce point de vue qu’il faut accepter
la définition de Strabon; car 011 éprou-
verait quelque déception si l’on voulait
suivre une seule et unique chaîne dans
tout le parcours qu’il lui assigne.
Aussi les anciens et surtout Homère
ont-ils l’habitude de nommer le mont
Ida au pluriel.
Classemque sub ipsâ
Antandroet Pbrygiæ molimur montibus Idæ.
(Virg.,Æ«., lib. III, v. 5.)
Les différents passages des anciens au-
teurs qui ont fait mention de cette
chaîne offrent trop d’intérêt, pour ne pas
être recueillis ici ; ils nous serviront
comme point de comparaison avec l’é-
tat moderne, tel que l’on peut l’ob-
server aujourd’hui.
Nous commencerons par les extraits
de Strabon, qui a puisé dans les écrits
de Démétrius de Scepsis, et qui s’attache
plus particulièrement aux détails topo-
graphiques.
La meilleure idée topographique de
 
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