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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0063

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ASIE MINEURE.

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tant de dureté, que Ziélas, l’aîné, fut
contraint de se retirer près du roi d’Ar-
ménie. La fin du règne de Nicomède
fut constamment heureuse. Les tenta-
tives des rois de Syrie, pour lui susci-
ter des ennemis, n’eurent aucun suc-
cès ; il mourut après un règne de trente-
cinq ans , en déshéritant ses enfants du
premier lit, au profit de Prusias, fils
aîné de sa seconde femme.
ZIÉLAS ROI.
Mais Ziélas, en apprenant la mort de
son père, vint à la tête d’un certain
nombre de partisans revendiquer ses
droits à la couronne. Il trouva un appui
inattendu dans la nation des Gaulois
tectosages (1) qui se souvenait de l’al-
liance qu’elle avait contractée avec son
père, et qui en même temps accueillait
avec joie l’occasion de faire la guerre.
Avant d’être arrivé aux frontières de la
Bithynie, il avait déjà rassemblé une
armée nombreuse; mais ceux d’Héra-
clée et de Tium avaient pris le parti de
la reine. Ziélas, du reste, s’en vengea
en excitant contre eux les Gaulois, qui
ravagèrent le territoire d’IIéraclée. Si
nous devons nous en rapporter à Étienne
de By.zan.ce (2), et croire que Ziélas a
fondé la ville de Zéla dans le royaume
de Pont, il faudrait supposer qu’il a
donné son nom aux lieux où il s’était
retiré pendant son exil, sans s’arrêter
à la difficulté que présenteraient d’au-
tres auteurs qui placent cette ville in-
distinctement dans le Pont, dans l’Ar-
ménie ou dans la Cappadoce, car les
frontières de cette province ont si sou-
vent varié, que la ville de Zéla peut
avoir été comprise tantôt dans l’une,
tantôt dans l’autre de ces provinces. Les
dissensions deZiélas et de sa belle-mère
eurent pour résultat le partage de la
Bithynie, et un accommodement eut iieu
sous les auspices de la république d’Hé-
raclée. Ziélas s’établit dans la partie
orientale delà province. C’est peut-être
à cette époque que remonte la division
en première et deuxième Bithynie, qui
ne fut pas cependant très-usitée.
(1) Memn., apud Phot., p. 724.
(2) Kerbo 7Jr\\a.

PRUSIAS ROI.
L’autre fils de Nicomède, Prusias,
régnait sur la partie occidentale du
royaume; mais, constamment occupé
dans les guerres civiles , il ne continua
pas les entreprises de son père Nico-
mède , et les travaux commencés pour
fonder et embellir les villes restèrent
suspendus.
PRUSIAS Ier.
A la mort de Ziélas , son fils Prusias,
qui est généralement regardé comme le
premier roi de ce nom, parvint à réunir
à son royaume les provinces que gou-
vernait son oncle Prusias. Ce fut le su-
jet de la première guerre suscitée entre
les rois de Bithynie et ceux de Pergame.
Les deux partis trouvaient facilement
des alliés parmi les princes grecs et les
petites républiques, qui espéraient les
uns et les autres quelques agrandisse-
ments comme fruit de la victoire. At-
tale s’étant ligué avec la république de
Byzance, Prusias, pour mieux lui résis-
ter, fit alliance avec Philippe, roi de
Macédoine. Ce prince avait déjà eu plu-
sieurs occasions de porter la guerre en
Asie, et saisissait avec empressement
de nouveaux motifs de s’immiscer plus
avant dans les querelles des rois de cette
contrée. Sous les plus frivoles prétextes,
il attaquait les villes de la côte, choi-
sissant le moment où leurs alliés étaient
engagés dans des entreprises lointaines.
Une des places les plus importantes de
la Propontide, dont l’origine remontait
à une haute antiquité, puisqu’elle était
regardée comme fondée par un Argo-
naute (1) qui lui avait laissé son nom,
la ville de Cius (2), ayant fait alliance
avec les Ætoliens, s’attira ainsi la co-
lère de Philippe , qui l’attaqua , la prit,
et en fit vendre les habitants, après l’a-
voir ruinée de fond en comble (3). La
(t) Hérodote, liv. V, cliap. CX.XII.
(2) Suivant Apollodore (Biblioth., lib. II),
la ville de Cius fut fondée par l’Argonaute
Polypliême, qui, à son retour de Colchide,
descendit à terre avec Hercule. Se trouvant
abandonné sur la. côte, il fonda la ville de
Cius, et s’en fit roi.
(3) Polybe, 709.
 
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