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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0078

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L’UNIVERS.

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La plus ancienne mosquée était au-
trefois une église grecque qui fut con-
sacrée par ie sultan Orkhan au culte de
l’Islam. Le plus grand temple musulman
a été bâti par Pertew pacha, grand vizir
du sultan Soliman le Grand, et qui resta
pendant sept ans a Nicomédie comme
gouverneur. Cette mosquée est près du
port à l’entrée de l’arsenal : Sinam, qui
en tut l'architecte, imita dans de moin-
dres proportions la mosquée que le
sultan faisait bâtir à la même époque à
Constantinople, et qui porte le nom de
Soliman. I.e même architecte construisit
des bains et un caravanséraï. Ces mo-
numents, en rapport avec le commerce
et la population de la ville, n’offrent
cependant rien de remarquable comme
œuvre d’art. Il n’y a plus de traces du
magnifique palais que le sultan Mou-
rad l\ lit bâ ira Nice medie,et (pii était
entouré de jardins s, lend des. Les
palais que les premiers sultans fi ent
construire en As e Mineure, celui de
Broussa et celui de Magnésie du Si y lus,
ne sont plus que des amas <ie décembres.
L’arsenal impéi ial d’où sortirent jadis
les vaillantes galères qui tinrent en
cchec les marines de Gênes et de Ve-
nise, aujourd’hui désert et ruiné, ne
peut plus servir a la construct.on des
bâtin ems d’un fort tonnage; car les at-
terrissements formés peu à peu au fond
du golfe, ont comble la darse et rendu
le mouillage impraticable pourles grands
vaisseaux.
Si les nnnes de Nicomédie, exami-
nées en détail, ne sont plus pour
1 antiquaire qu’un souvenir vague et
confus d'une civilisation effacée; si l’ar-
tiste ne trouve rien qu’un sentiment
pittoresque dans les constructions éle-
vées par les Osmanlis, la nature s’y
montre toujours vivace, grande et ma-
jestueuse ; les collines ombragé s de té-
rehuithes, les vigoureux et noirs cyprès
qui entourent 1rs demeures des morts,
les jardins verdoyants qui embellissent
chaque maison, donnent a la ville un
aspect général de richesse et de gaieté
qui s’évanouit quand on entre dans
1 intérieur. Les nombreux cimetières
placés près des mosquées renferment
quelques monuments qui datent de l’é-
poque où l’art des Turcs puisait ses
inspirations dans l’école arabe. La dé¬

cadence du style turc primitif date
du régné du sultan Osman, qui envoya
en Italie des artistes pour étudier les
monuments de ['Occident : c’était l’é-
poque où l’école du Bernin était à son
apogée.
A leur retour, ils introduisirent dans
les constructions les modèles d’un art
italien déjà dégénéré , et encore abâtardi
en passant dans des mains qui ne le
comprenaient pas. Le faible reflet de
l’art des Arabes fut totalement éclipsé,
et l’art des Turcs tomba au degré où
nous le voyons aujourd’hui.
CONSTITUTION DU SOL AUX ENVIRONS
DE NICOMÉDIE.
Les collines sur lesquelles est bâtie
la ville de Nicomédie sont un embran-
chement de la chaîne qui forme la côte
nord du golfe et dont le mont Mallépé
est le point culminant; au nord elles se
rattachent au mont Soplion ou de Sa-
ban dj a.
Le terrain calcaire bleu qui constitue
le sol de Scutari cesse bientôt pour faire
place à des roches à base de quartz, et
le grès rouge finit par dominer. Cette
nature de roche s’étend jusqu’au bassin
du Sangarius. Dans l’intérieur de la
ville, il se présente sous la forme de
stratifications bien distinctes inclinées
de 30 degrés a l’est, les couches ont
environ deux mètres d’épaisseur. Elles
sont séparées par des lits de cailloux de
quartz et de jaspe qui dans la partie su-
périeure de la colline ont à peine la
grosseur d’un pois, et en descendant les
couches intercalaires et les cailloux aug-
mentent d’epaisseur, de sorte qu'à la
base de la colline elles forment avec la
roche même un poudingue à gros noyaux;
bientôt le grès rouge disparaît et le ter-
rain est entièrement composé de cail-
loux.
La base du terrain des deux autres
collines est également de grès rouge;
mais dans la partie supérieure il est
stratifié par un calcaire marneux à cas-
sures conchoïdes d’une désagrégation
facile. Ces couches sont recouvertes par
une véritable marne, qui s’étend indéfi-
niment vers l’est. Nous avons donc ici
l’origine du terrain de grès rouge qui
forme une partie du sol de la province.
 
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