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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0080

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70

L’UNIVERS.

montoire qui se trouve directement en
face de celui de Dil ; de sorte qu’en ce
point ie golfe de Nicomédie est telle-
ment resserré que sa largeur n’a pas
plus de six kilomètres. Ce village tient
son nom du grand visir Hersek Ahmed
pacha, qui en 1457 lit bâtir une mosquée
et un cara\aiisérqï. Non loin de Hersek
est le village de Kara Moursal dont le
nom rappelle la première victoire du
sultan Osman. Moursal, un des compa-
gnons d’armes de Aghidjé Kodja, ayant
pris le nom de Kara Moursal (le Noir),
s’empara de la partie méridionale du
golfe de Nicomédie, qui lui fut donnée
en fiefà condition qui! entretiendrait
des barques armées pour veiller à la
conservation de sa conquête (1326). Un
château qu’il lit construire dans la
partie sud du golfe porte encore son
nom et est devenu le centre d’un vil-
lage; c’est en cet endroit que fut sans
doute fondée Astacus « en lace de Ni-
comédie ». A quelques lieues de cet en-
droit se trouvent les bains chauds de
Yalovatch, l’ancienne Drépanon, qui
prit ensuite le nom de Hélénopolis.
Comme nous avons dit plus haut.
Le village que l’on rencontre en sui-
vant la côte porte ie nom d’Erégli, qui
paraît occuper la place de Eribolon.
Cetie même ville est mentionnée par
Piolémée sous le nom d’Eribæa. Giaour
Erégli, village situé sur la montagne voi-
sine, est occupé par les, fa mi Iles grecques
chassées du bord de la mer.
Tous ces rivages étaient couverts de
riches villas byzantines; aussi trouve-
t-on à chaque pas des vestiges d’an-
ciennes murailles; niais il n’existe au-
cun édifice complet.
TAOUCHANDtl.
La Langue de Lièvre. Un gros village
du même nom s’élève sur le dos de
la colline ; c’est sans contredit le plus
considérable et le [.dus pittoresque de
toute la côte. Il est cé < bre par des
sources minérales qui coulent à trois
kilomètres du village, et qui sont
le but de nombreux pèlerinages pen-
dant toute la lie,le saison, mais surtout
dans ie mois d’avril. A cette époque les
malades de toute classe arrivent de

Constantinople; on prend les eaux de
Taouchandil avant d’aller terminer sa
cure à Yalovatch. Pendant trois jours
on s’abstient de tout mets salé et de
toute espèce de viande; le quatrième
jour on commence à prendre le matin
une grande tasse d’eau et l’on se lient
chaudement. Cela dure trois jours ; les
trois jours suivants on boit de l’eau trois
fois par jour et l’on ne mange que du
poulet au riz non salé. Quand on s’est
purgé dix ou quinze fuis, on prend de
la limonade ou de la soupe acidulée
avec un citron qui procure des éva-
cu nions. Pendant ie temps de la cure,
le nazir ou directeur des eaux y fait sa
résidence pour maintenir l’ordre public.
Souvent au lieu de faire succéder à
cette première cure i’usage des bains
de Yalovatch, on le remplace par des
bains de sable, et alors on continue le
régime de volailles et de riz. La plupart
des buveurs d'eau sont installés sous
des tentes autour de la source; d’autres
demeurent dans ie village. Cette époque
de la saison des eaux rassemble a Taou-
chandii une foule de marchands, de
baladins, de cafédji qui préparent le
sorbet ; c’est un tab eau des plus animés.
Les femmes turques se dispensent de
la règle qui leur défend de paraître sans
voile hors du logis.
En continuant de cotoyer le golfe,
on arrive apres une heure et demie de
marche à une tangue de terre sablon-
neuse que l'on appelle Dil, c’est-à-dire
langue. La pointe de Dil est placée
exactement en face de celle de Hersek;
c'est ce qui forme l’étranglement du
golfe de Nicomédie et en fait un excellent
mouillage en empêchant la merdu large
d’y entrer. Cette terre est si basse et
paraît si peu tenir au continent que les
habitants du pays racontent qu’elle a
été faite par un derviche qui voulait
traverser ie golfe et n’avait pas de quoi
payer son passage; les bateliers du
voisinage , craignant de voir l’entrée du
golfe comblée, s’empressèrent de iui of-
frir leurs barques; et comme dans ces
sortes de ré its il y a toujours une
preuve à l’appui, on montre dans le
voisinage le tombeau d’un derviche
qui s’appelait Dil Baba ( le père de la
langue ). Il y a à Dil un petit khan et une
fontaine qui furent construits en 1638
 
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