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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0092

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82

L’UNIVERS.

d’entrée. Le feu ayant été mis au châ-
teau, et toute la place réduite en cen-
dres , la tour seule subsistait encore
grâce à la vertu de la statue bicéphale
qui écartait les flammes de quinze au-
nes des murailles. Chosroès emporta
cette statue en Perse, où elle fut l’objet
d’un culte.
Les ruines du château de Panormus
existent encore au bord de la mer près
du port; on les appelle Bourghaz ; les
ruines de citernes et de murailles que
l’on découvre au sommet de la colline
appartiennent au monastère, prison d’É-
tat dont il est souvent fait mention.
C’est là que Méthodius, avant d’être
élevé au patriarcat de Constantinople,
souffrit un long et cruel supplice. Ren-
fermé dans un cachot obscur avec deux
brigands, l’un d’eux vint à mourir, et
on laissa le cadavre infect avec le pri-
sonnier. Ce supplice dura sept ans, à la
suite desquels Méthodius fut tiré de sa
prison par Michel, fils de Théophile, et
nommé patriarche.
CHALCITIS .
Chalcitis prit son nom des anciennes
mines de cuivre qu’on y exploitait ; on
reconnaît encore quelques traces des an-
ciens travaux dans les environs du port.
Elle est couverte d’une magnifique végé-
tation, abondamment arrosée, et s’élève
comme un cônede verdure au milieu du
groupe d’îles dont elle fait presque le
centre.
Elle paraît avoir été dès les plus anciens
temps un séjour de paix et de tranquil-
lité , étrangère à toutes les catastrophes
politiques qui retentissaient dans les
îles voisines. Le cuivre de ses mines
était ds plus estimés et était surtout
employé pour fabriquer les statues des
dieux. C’est de l’airain de Chalcitis
qu’avait été faite la statue d’Apollon à
Sicyone. L’île produisait outre le cuivre
du lapis lazuli et du borax ou chryso-
colle. Aristote lui-même mentionne ces
îles comme dignes de remarque. L’île
entière affecte la forme triangulaire;
vue du côte du sud, elle se présente sous
la forme d’un cône unique ; mais vue
en travers on y découvre trois sommets
couronnés tous trois par des monas-
tères, celui de Saint-Georges, celui de

la Vierge et le troisième dédié à la sainte
Trinité, où l’on est conduit par une allée
de cyprès séculaires.
PRINKIPO.
Il y a toute apparence que l’île ap-
pelée aujourd’hui Prinkipo doit être
identifiée avec celle que Pline appelle
Mégalé ; c’est la plus considérable du
groupe. Les Turcs lui donnent le nom
deKizil ada si, c’est-à-dire l’île Rouge,
à cause de la couleur de ses monta-
gnes. Chalki et Prinkipo sont placées
vis-à-vis l’une de l’autre et ne sont sé-
parées que par un étroit canal. Son
étendue ne dépasse pas cinq kilomè-
tres ; elle est allongée dans la direction
nord-est sud-ouest, et traversée par une
ligne de petites collines.
La nature du sol est calcaire et
quartzeuse; elle renferme des traces de
fer oxydé. A la pointe nord est situé
le grand village qui porte le même
nom que l’île; il renferme trois monas-
tères; l’un bâti dans la plaine et deux
autres sur une colline. Le village est
entouré de vergers, d’oliviers, et de ri-
ches cultures ; les bois de cyprès et d’ar-
bres fruitiers donnent à ce petit coin de
l’île un aspect de fraîcheur bien rare
aux environs de la capitale. Du côté du
nord on trouve au contraire une con-
trée sauvage et aride qui contraste avec
la fertilité des jardins du village. Il ne
reste en fait de ruines des anciennes
constructions byzantines que quelques
pans de murailles ayant appartenu à
des monastères.
A la pointe sud de l’île se trouve le
monastère de Saint-Georges. Du hautde
la colline voisine on jouit du magnifique
panorama de toute l’île. Deux belles
sources ombragées par des platanes cou-
lent non loin du chemin; c est le lieu de
rendez-vous des habitants de Constan-
tinople, principalement des Grecs qui
s’y rendent le dimanche en caïk.
Une si heureuse situation fut appré-
ciée par les princes byzantins qui éle-
vèrent à l’envi des villas et des monas-
tères dans les vallées de l’île. Justinien
y fit bâtir un palais dont les ruines sont
peut-être celles que l’on observe près
du couvent de Saint-Nicolas, et c’est
sans doute du règne de cet empereur
 
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