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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0094

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84

L’UNIVERS.

Euxin étaient dans l’usage d’y consa-
crer des offrandes. La possession de ce
territoire fut longtemps un objet de con-
testation entre les Byzantins et les ha-
bitants de Chaleédoine. Prusias finit par
s’en rendre maître et s’y fortifia ; mais
il fut contraint de le reudre aux Byzan-
tins avec tous les objets qu’il avait en-
levés du temple, les bois , les tuiles , et
les caissons.
D’après la tradition conservée par
Diodore de Sicile, les Argonautes re-
venant de Colchos, étant arrivés à
l’embouchure du Bosphore, y sacrifiè-
rent aux douze dieux. Le temple pa-
raît avoir alors été consacré à Jupiter
et à Neptune; car l’un et l’autre dieu
étaient honorés dans i’Hiéron du Bos-
phore (1). Pausanias, vainqueurde Mar-
doniüs à Platée, consacra une coupe
d’airain à Neptune Sauveur, et fit éle-
ver une statue à ce dieu avec le con-
cours des habitants de Chaleédoine.
Cicéron fait mention d’une statue de
Jupiter Urius qui existait également dans
ce lieu sacré.
Pierre Gilles décrit ainsi le château
fort tel qu’il existait de son temps; les
Grecs lui donnent encore le nom de
lliéron. C’est un petit fort défendu aussi
bien par la nature que par l’art, placé
sur la pointe la plus avancée du pro-
montoire qui est formé de plusieurs
éminences, séparées par des vallées boi-
sées. Il restait encore à cette époque
quelques débris des anciens édifices
composés de grandes pierres de. taille
que les Turcs enlevaient pour les porter
à Constantinople.
Ce rempart de Byzance ne put arrê-
ter les invasions des barbares. En 248
de J.-C. les Ilérules tirent une descente
au moyen d’une flotte de cinq cents
barques, et vinrent assiéger Chrysopo-
lis ; mais après un combat naval ils fu-
rent obligés de battre en retraite jus-
qu’au lliéron. Vers la même époque, en
268, les Goihs firent une invasion en Bi-
thynieet ravagèrent le pays jusqu'à Nico-
médie ; ils s’emparèrent du fort de Hié-
ron où ils déposèrent leur butin. Une
garnison de Chaleédoine gardait les
abords du château et du temple de Ju-
( i ) P. Gilles, de Bosph. Thracico, liv. III,
ch. V.

pi ter ; les Grecs étaient supérieurs aux
barbares ; mais ils s’enfuirent à l'arrivée
des Goths et livrèrent Chaleédoine qui
fut mise au pillage.
La première apparition des Russes
dans le Bosphore eut lieu en 866 ; ils s’a-
vancèrent jusqu’au fliéron. Us revin-
rent une seconde fois en 942, dans la
vingt-troisième année du règne de l’em-
pereur Romanus, brûlèrent Sténia, la
flotte grecque, et s’emparèrent de Hié-
ron ; enfin ils arrivèrent jusqu’à Byzance.
Les Génois, maîtres de Galata, s’em-
parèrent du lliéron, et y construisirent
le château dont on voit encore aujour-
d’hui les ruines. L’écusson de la répu-
blique de Gênes subsiste au-dessus de la
porte d’entrée.
Au delà de ce château jusqu’à l’em-
bouchure de la mer Noire, il y avait
plusieurs autres places qui ne sont plus
connues que de nom; mais que P. Gil-
les, d’après Denys de Bvzance, place
dans l’ordre suivant : Chelæ, c'est-à-dire
les échelles qui sont situées entre le fa-
num Jovis et Pantichium ; aujourd’hui
ce lieu est complètement sauvage et
désert, les montagnes couvertes de ver-
dure descendent jusque dans la mer.
Pantichium, différent de celui qui
était sur le golfe d’Astacus, est ainsi
nommé des fortifications qui l’entou-
raient. Le cap Coracium, aujourd’hui le
fort Poirus, est entouré de rochers ari-
des où les corbeaux ont l’habitude de
venir nicher; c’est à cause de ce fait
que les Grecs lui ont donné le nom de
cap des Corbeaux.
Après ce cap vient la tour de Médée
qui se présente sous la forme d'un ro-
cher arrondi et dans le voisinage sont
les Cyanéi s d’Asie qui sont loin de pré-
senter l’a-pect singulier des Cyanées
d’Europe. Strabon estime à vingt stades
la distance entre ces deux écueils.
Vient ensuite le promontoire Ancy-
ræum où Jason prit une ancre de pierre
qu’il abandonna plus tard. On arrive
enfin au fleuve Rhebas dont l’embou-
chure est située à quatre-vingt-dix sta-
des du Hiéron; ce cours d’eau forme la
limite de la presqu’île des Thyniens, et
marque, selon les Byzantins, l’entrée
du Bosphore, fl porte encore le nom de
Riva ; un petit fort ou kavak est bâti à
l’embouchure pour surveiller les côtes.
 
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