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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0097

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ASIE MINEURE.

venir déboucher dans le golfe de Ni-
comédie en traversant la dépression du
lac de Sabandja, comme le Rhyndacus
traverse le lac Apollonias (1). Les allu-
vions ayant exhaussé le terrain entre le
lac et le golfe, le fleuve fut forcé de
prendre la direction qu’il suit aujour-
d’hui, et le Sangarius alla se jeter dans
la mer Noire, en laissant des marécages
qui marquent son ancien lit.
A droite de la route de Nicomédie à
Sabandja, la chaîne de collines s’élève in-
sensiblement et se couvre de taillis qui
plus loin deviennent une véritable forêt
appartenant à cette région de l’OIympe
que les indigènes appellent Agatch dé-
niai (la Mer des arbres).
On arrive après six heures de marche
à Sabandja, située dans la partiésuddu
lac, mais non pas sur la riveimmédiate,
dont elle est séparée par des jardins et
des cultures.
Sabandja n’est qu’une ville de transit;
elle doit son existence aux nombreuses
caravanes qui la traversent en venant
de l’est ou du sud de la presqu’île. On
y compte de cinq à six cents maisons,
une mosquée de chétive apparence, et
des khans pour les voyageurs. Aucun
monument de l’ancienne ville ne sub-
siste plus, on trouve çà et là dans les
rues des fragments d’architecture qui
sont presque tous de l’époque du Bas-
Empire.
LE LAC DE SOPHON.
A défaut d’autres renseignements,
la présence du lac suffirait pour per-
mettre d’identifier Sabandja avec l’an-
(i) Soilte Texiers Angabe ricjitig sein,
dass die ganze Einsenkung vom Nieomedia
Golf ostwârts znm Sabandscha-See nur aus
aufgeschwemmtem Land von Sand und
Kieselcbutt beslànde, so wâre es nicht un-
warscheinlich, das der Sangarius einst dort
seine Ausladung zum Meere batte,... und
sein Bette nordwârls erst einem jüngern
Durchbruche verdankte. Cari. Ritter ; Erd-
kunde, 18 part. 3e vol., pag. 676.
Nous 11e pouvons développer plus longue-
ment un sujet qui demanderait un mémoire
spécial ; nous recommandons celte question
aux voyageurs géologues qui visiteront cette
province.

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cienne Sophon (1). Le lac de Sophon a
reçu dans le Bas-Empire différentes dé-
nominations; Ammien Marcellin l’ap-
pelle le lac de Sunon, Sunonensis la-
cus (2); Anne Comnène lui donne le
nom de Baana (3). 11 est séparé de la
ville par des jardins assez étendus. Sa
longueur est d'environ dix kilomètres,
et sa largeur n’en a pas plus de six. Du
côté de Sabandja, c’est-à-dire de la
grande vallée, c’est une plage sablon-
neuse; mais du côté du nord et du sud,
le lac est encaissé dans une chaîne de
montagnes boisées qui descendent jus-
qu’au bord de l’eau. La circonférence
au lac est estimée par Otter à quinze
milles, soit vingt sept kilomètres et demi.
Tchihatcheff estime son pourtour a
trente-six kilomètres : Les eaux sont
douces et potables.
11 est une loi générale sur les lacs,
c’est que leurs eaux sont douces toutes
les fois qu’ils sont en communication
avec la mer ; dû moment qu’ils sont sans
communication, ils deviennent de pe-
tites mers intérieures : leurs eaux sont
saumâtres ou salées.
La pensée d’utiliser les eaux de ce
lac pour créer un canal de navigation
entre ce pays et le golfe de Nicomédie
a souvent été agitée dans l’antiquité
et examinée de nos jours. M. de Ham-
mer (4) a fait, au point de vue histo-
rique, une étude approfondie de la
question; mais le projet proposé par
Pline Je Jeune à Trajan ne paraît pas
avoir reçu un commencement d’exécu-
tion, du moins il n’en existe aucune
trace (5).
Pour se rendre au pont du Sangarius,
qu’on appelle dans le pays Bech-Kou-
prou (les Cinq ponts) , on commence
à côtoyer le lac; mais bientôt les collines
abruptes venant jusque dans les eaux,
on est obligé de marcher pendant pius
d’une heure dans le lac même sur un
fond de sable; dans quelques endroits
les chevaux ont de l’eau jusqu’aux
sangles. Les collines sont composées de
roches quartzeuses avec du sable rou-
(1) Cédrénus, II, p. 628, Hist. mêlée.
(2) Ammien Marcellin, liv. XXVI,ch. vin.
(3) N, 282.
(4) Unblick auf einer Reise nach Broussa
(5) Pline, lett., liv. X, letl. 4.
 
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