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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0114

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104

L’UNIVERS.

puisse juger de leur ancienne disposi-
tion. Mais, lorsqu’on a construit les
murailles actuelles, on a cru devoir ren-
forcer les portes antiques par des ou-
vrages qui, au premier coup d’œil, en
altèrent les proportions. Deux tours
massives ont été ajoutées à droite et à
gauche de chacune de ces portes, et
sur l’attique de marbre on a construit
une. salle communiquant avec le che-
min de ronde supérieur, et servant de
corps de garde aux vedettes. Toutes ces
annexes étant de briques, se distinguent
parfaitement de la construction ro-
maine, qui est de marbre. La porte de
Lefké et celle de Stamboul sont tout à
fait semblables. Nous nous contente-
rons d’en examiner une en détail.
En entrant dans la ville du côté de
l’orient, on franchit d’abord une porte
de peu d'apparence, flanquée de deux
tours, et près de laquelle sont encas-
trés quelques bas-reliefs mutilés; c’é-
tait la porte de l’Agger. On passe ensuite
dans une petite cour qui se trouve à
droite et à gauche sur le prolongement
du chemin couvert, dont la communi-
cation est interceptée par deux fortes
murailles. Un arc de triomphe en mar-
bre , engagé entre deux tours, et écrasé
par une massive construction de bri-
ques, sépare cette cour d’une seconde
porte de construction byzantine qui
donne accès dans la ville. A droite et à
gauche de cette porte, du côté de la
ville, étaient deux tours massives en
briques et en pierres, dont l’appareil est
formé de différents dessins (1). Latour
de gauche communique avec un château
d’eau , dépendant probablement de l’a-
queduc construit par l’empereur Justi-
nien. L’arc de triomphe se compose
d’une grande aïcade de 4m,23 d’ouver-
ture; à droite et à gauche étaient deux
petites portes carrées qui donnaient
passage aux piétons. Au-dessus de ces
portes sont deux niches construites sur
un plan circulaire , et dont la partie su-
périeure est cintrée. L’entablement de
l’arc de triomphe est soutenu par deux
pilastres doriques de peu d’importance.
1 /archivolte du grand arc ne vient pas
poser d’aplomb sur les supports (2),
(r) Voyez planche 40.
(2) Voyez les planches 38 et 3g.

mais chaque membre se pourtourne
pour venir former sur le chapiteau du
pied-droit une espèce d’architrave. Le
couronnement des portes latérales est
orné de denticules; l’entablement est
d’ordre dorique , et la frise porte une
inscription; il n’a pas été possible de
déterminer les dimensions de l’attique ;
il y a même lieu de croire qu’il a été
démoli. Dans la frise et dans l’archi-
trave qui regarde l’extérieur de la ville
on voit une longue inscription qui est
assez fruste, et dont les caractères de
bronze étaient incrustés dans le marbre.
On ne peut donc lire aujourd’hui que
d’après la trace des crampons et d'après
les entailles très-peu profondes qui
avaient été faites pour maintenir les ca-
ractères.
A la maison impériale et à l’empereur
César Hadrien la très-illustre métropole de
Nicée a élevé ces murailles, sous la surveil-
lance et la direction de Cassius Chrestus.
Et sur l’architrave :
A l’empereur César, fils du divin Hadrien,
petit-fils du divin Trajan, à Titus Ælius Ha-
drien, auguste, l’année. de sa puissance
tribunilienne, la ville a élevé cette porte en
conséquence des fonds donnés par le trésor
des empereurs.
Ce monument, élevé par l’empereur
Hadrien, remonte probablement à l’an-
née 120 de J.-C. 11 est remarquable en
ce que, contrairement au caractère im-
primés à l’architecture de cette époque,
sa structure est excessivement simple.
Les moulures sont d’un bon style, et se
ressentent de la finesse du ciseau grec.
Les deux niches placées à droite et à
gauche du grand arc ne font pas un
bon effet, parce qu’elles écrasent les
proportions des petites portes. Du côté
droit, l’archivolte et la partie sphérique
de la niche sont d’un seul bloc de mar-
bre.
L’inscription placée sur la porte de
Stamboul était egalement de bronze,
mais on n’avait pas eu soin d’entailler
le marbre pourinscruster les caractères ;
il s’ensuit qu’elle est devenue à peu près
illisible.
La partie supérieure de l’arcade est
ouverte pour donner passage à la herse,
qui servait, en tombant, à fermer une
 
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