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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0116

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106

L’UNIVERS.

Claude n’y est pas nommé en qualité de
consul. Ce sont les memes magistrats
qui ont présidé à l’érection de ces deux
portes, qui n’avaient rien de remarqua-
ble sous le rapport de l’architecture.
INTÉRIEUR DE LA VILLE.
En entrant dans l’intérieur de la ville,
on est frappé de l’aspect de tristesse et
de désolation répandu sur ces lieux.
L’espace compris entre la porte de
Yeni cheher et le bourg moderne d’Is-
nik est occupé par des jardins, du mi-
lieu desquels s’élèvent çà et là quelques
masures appartenant à d’anciennes cons-
tructions turques. En se dirigeant un
peu vers le sud, on aperçoit quelques
arcades élevées sur un tertre entouré de
broussailles. Ce sont les ruines d’un
théâtre antique qui est aujourd’hui
presque entièrement enfoui sous terre.
Il est du petit nombre des théâtres de
l’Asie qui ne sont pas adossés à une
montagne; aussi, \acavea que forment
les gradins, n’étant soutenue que par
des voûtes, s’est-elle affaissée en plu-
sieurs endroits. La courbure du théâtre
regarde le nord; la scène a soixante-
dix-neuf mètres de diamètre ; mais il ne
reste plus rien de cette partie de l’édi-
fice. Les vomitoires, dont la voûte sup-
portait les gradins , sont bâtis en gros
blocs de pierre calcaire, unis sans ci-
ment, et paraissent remonter à une
époque assez reculée. Dans ce qui reste
de la construction générale de cet édi-
fice , on n’observe rien qui ne rentre
dans les dispositions connues. Aussi,
dans un pays où les théâtres antiques
sont si nombreux et si bien conservés,
celui-ci mériterait-il peu d’attention,
s’il ne rappelait des souvenirs histori-
ques, car il est probable que le théâtre
dont nous voyons les ruines est le même
que celui qui fut.commencé par les ha-
bitants de Nicée pendant que Pline
était préteur de Bithynie, et qu’il de-
manda l’autorisation de réparer ou d’a-
chever. Il est certain que si ce n’est pas
le même édifice, l’emplacement, du
moins, n’a pas changé. Pline s’exprime
en ces termesdanssa lettreàTrajan (1) :
« Le théâtre de Nicée, bâti en très-
(r) C. Plinii Epist., lib. X, XLVIII.

grande partie, et cependant inachevé,
a déjà absorbé, rn’a-t on dit, plus de
dix millions de sesterces (1,937,500
francs); et je crains que cette dépense
ne soit inutile. De grandes fentes se
sont manifestées par suite des affaisse-
ments, soit à cause du terrain qui est
humide et mou, soit à cause de la mau-
vaise qualité de la pierre, qui est mince
et sans consistance. Il y a lieu de déli-
bérer si on l’abandonnera, ou même
s’il faut le détruire, car les appuis et les
constructions dont on l’étaye de temps
en temps me paraissent peu solides et
fort coûteux. Des particuliers ont pro-
mis nombre d’utiles accessoires, des
basiliques autour du théâtre et des ga-
leries dans la partie supérieure (por-
tions suprj, caveamy mais ces tra-
vaux sont ajournés depuis qu’on a sus-
pendu la construction du théâtre. »
L’empereur répond à Pline : « C’est à
vous qui êtes sur les lieux d’examiner
et de régler ce qu’il convient de faire
relativement au théâtre de Nicée.Le
théâtre achevé, n’oubliez pas de ré-
clamer des particuliers les accessoi-
res qu’ils ont promis. » Ce n’est pas se
jeter dans des conjectures très-hasar-
dées que de regarder les ruines qui
existent comme celles du théâtre bâti
par les soins de Pline. L’appareil étant
en pierre de taille, il est à croire que
l’ancienne construction a été démo-
lie pour faire place à celle que nous
voyons.
MONUMENTS MUSULMANS.
Le sultan Orkhan, pour répandre et
affermir les principes de l’islamisme,
avait fait construire dans la ville plu-
sieurs édifices religieux, que nous nous
sommes contentés de mentionner,
parce qu’ils sont ruinés et ne présen-
tent que peu d’intérêt sous le rapport
de l’art. Pour imiter l'exemple du sul-
tan, plusieurs de ses lieutenants éta-
blirent aussi des fondations pieuses, et
créèrent des wakoufs pour leur entre-
tien. Chacun croyait faire une action
agréable à Dieu en consacrant une part
du butin, soit au culte de l’islam, soit
au soulagement des pauvres. Ainsi,
outre \esmédrécés (écoles religieuses),
où les jeunes gens étaient instruits gra-
 
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