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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0123

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ASIE MINEURE.

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vallées, qui s’étend le long de la Pro-
pontide. La rivière de Ghio forme une
ligne de séparation bien tranchée entre
les deux natures de roches qui consti-
tuent ces montagnes; celle qui domine
la ville de Ghio offre de nombreux gi-
sements de serpentine et de marbre
cipolin dont on faisait des colonnes.
Les restes d’antiquité les plus re-
marquables dans l’ancienne Gins sont
les murailles, qui datent certainement
de la fondation de la première ville;
elles s’étendent depuis l’acropole , où
est aujourd’hui la demeure de l’agha ,
jusqu’à la basse ville; leur construction
en blocs assemblés à joints irréguliers
dans le style pélasgique est des plus
remarquables. Les dimensions de cha-
que pierre ne dépassent pas un mètre
carré; la face de la pierre est à bossage
et les joints sont régulièrement aplanis
au ciseau.
On'doit faire observer que cet appa-
reil seul n’est pas une condition de très-
haute antiquité, car il a été pratiqué
par les Romains; mais de leur temps
l’intérieur du mur était rempli en blo-
cage uni avec du mortier; tandis que
dans la haute antiquité il n’y a jamais
de mortier employé dans la construction
des murailles. Pour nous conformer à
l’expression reçue, nous appellerons pé-
lasgiques les constructions à joints irré-
guliers que nous aurons à décrire, mais
sans attacher à cette expression une
autre idée que celle de la forme des
pierres et non pas d’antiquité.
Les monuments romains sont presque
tous détruits. C’est ce qui a lieu dans
toutes les villes qui ont conservé leur
population. Mais les fouilles faites pour
la construction des maisons mettent
souvent à découvert des fragments d’ar-
chitecture. On a retrouvé dans un
jardin en dehors de la ville moderne
l'emplacement d’un temple dont les
colonnes entières mais couchées sur le
sol sont en marbre cipolin; elles ont
6m 64 de longueur; les chapiteaux corin-
thiens sont en marbre blanc. Malheu-
reusement les habitants s’empressent
d’utiliser dans leurs constructions tous
les fragments d’architecture qu’ils ren-
contrent. Voilà pourquoi les inscriptions
sont si rares à Cius.

ROUTE DE GHIO A BROUSSA.
La route de Ghio à Broussa se dirige
droit vers le sud; du moment qu’on a
passé la rivière, on commence à monter
et l’on ne quitte plus le pays monta-
gneux. La route est belle et très-prati-
cable, parce qu’elle est fréquentée par
les chars qui portent des bois de l’O-
lympe à l’arsenal de Ghio. Le transport
se fait au moyen d’attelages de qua-
torze à seize bœufs; lorsqu’on emploie
les buffles on n’en met que six. Ces
animaux sont en Asie beaucoup plus
grands et plus forts qu’en Italie ; leurs
cornes sont un objet de commerce con-
sidérable à Constantinople.
Sur toute cette partie de la route, la
nature est tout à fait à l’état sauvage.
On franchit des collines rocheuses cou-
vertes de végétation. A dix kilomètres
environ de la ville, on descend dans un
vallon qui était autrefois coupé par une
énorme muraille d’appareil pélasgique ;
le milieu a été démoli pour faire passer
la route; cette muraille se prolonge à
droite et à gauche jusqu’au sommet de
chaque colline; elle est bâtie en pier-
res de grande dimension assemblées à
joints irréguliers, et porte tout le cachet
d’une haute antiquité. Placée ainsi loin
de toute ville, on ne peut que supposer
qu’elle a été élevée pour séparer deux
peuplades, peut-être les Doliones et les
Mysi. Ces murs frontières,ou cZo-
suræ. sont assez dans les habitudes de
ces temps, et la muraille qui existe en
cet endroit ne paraît pas avoir eu
d’autre destination. Il serait intéressant
de savoir où sont les points d’attache;
peut-être en suivant son parcours se-
rait-on conduit à quelque découverte.
Après avoir franchi un second col, on
descend dans la vallée du Niloufer, que
l’on passe sur un pont de bois. Les
sommets de l’Olympe se développent à
la vue dans toute leur majesté; le pay-
sage de Broussa, vu du côté du nord,
est des plus magnifiques qu’on puisse
imaginer.
ROUTE DE MOUDANIA A BROUSSA.
AP AME A MYRLEA.
Myrlea était située au fond du golfe
du même nom et à peu de distance à

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