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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0124

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114

L’UNIVERS.

l'ouest de Cius; c’était une colonie de
Colophon qui prospéra pendant quel-
ques années comme ville indépendante.
Mais elle fut prise et détruite par Phi-
lippe, roi de Macédoine, fils de Démé-
trius, père de Persée, et qui donna sou
territoire à Prusias, roi de Bithynie, son
gendre. Ce prince la rétablit et lui donna
le nom d’Apamée, sa femme.
Myrléa prit son nom de Myrlus, chef
de la colonie des Colophoniens ; enfin
Étienne de Byzance (1) dit que c’était
le nom d’une amazone. Le nom d’A-
pamée fut le seul qui subsista pendant
la période romaine.
Les habitants conservèrent le droit
d’administrer leurs affaires (2) ; dans
quelques circonstances seulement ils le
remettaient entre les mains du procon-
sul.
La ville de Moudania, qui occupe
l’emplacement de l’ancienne Apamée,
est située au bord de la mer. Ses mai-
sons blanches s’élèvent sur le penchant
d’une colline et sont entourées de jar-
dins d’oliviers et de vignes. On ne trouve
aucun vestige d’antiquité, et l’ancien
port est complètement détruit. Mouda-
nia est le principal point de débarque-
ment des navires qui font le transit
entre Broussa et Constantinople ; il est
préféré à celui de Ghio parce que la
route qui conduit à Broussa est plus
praticable.
Les principales ressources de Mou-
dania consistent en huile, blés et fruits;
il n’y a aucune industrie.
Les bâtiments mouillent pour ainsi
dire en pleine côte; le golfe, qui fut
successivement appelé de Cius , de Myr-
léa, portait dans le moyen âge le nom
de golfe de Polimeur ; il est difficile de
savoir pourquoi, car aucune ville de ce
nom n’a jamais existé.
Uu peu à l’ouest de Moudania, sur
la côte, se trouve le village de Siki. (des
figues), ainsi nommé à cause des nom-
breuses plantations de figuiers qui l’en-
tourent. C’était jadis une petite ville
avec une église grecque dédiée à saint
Michel. Près du rivage est une belle
source qui arrose quelques jardins. Sur
les cartes anciennes ce nom est défiguré
(1) V. Myrlœa.
(2) Pline, Lett., liv. XLVI.

sous celui de Seguino comme celui de
Moudania sous celui de Montagnac.
On trouve à Moudania une maison
de poste assez mal administrée, où l’on
peut prendre des chevaux pour se rendre
à Broussa; la route n’est que de vingt
kilomètres. On commence à monter
au milieu des jardins qui bordent la
côte; le pays n’est pas très-accidenté, et
quoique la terre paraisse propre à toute
sorte de culture, le pays est à peu près
désert et la terre en friche. En descen-
dant la detnière colline, on arrive au
bord de la rivière Niloufer, qui sépare
la plaine de Broussa des terres des
Apaméens.
La rivière Niloufer, qui traverse la
plaine de Broussa, prend sa source sur
le versant est de l’Olympe et entoure
comme d’une ceinture tout le pied de la
montagne, recevant tous les cours d’eau
qui en descendent, et notamment le
Gœuk déré, qui est Je plus considéra-
ble (1). Le cours de cette rivière est très-
encaissé et souvent dangereux ; elle va
se jeter dans le Rhyndacus, à huit kilo-
mètres au-dessus de son embouchure en
lougeant au sud le lac Apollonias. Nous
ne connaissons le nom de cette rivière
qu’à partir du quatorzième siècle, et
nous en sommes réduits aux conjectures
sur son nom ancien. Cependant les
géographes modernes sont assez d’ac-
cord pour l’identifier avec le fleuve
Odryssès, d’après ce passage de Stra-
bon (2) tiré d’Hecatée. « Après la ville
d’Alazia est le fleuve Odryssès. Il vient
de l’occident, du lac Duscylitis, traverse
la plaine de Mygdonie et va se jeter
dans le Rhyndacus. »
De tout ce passage le Niloufer ne
remplit réellement qu’une seule con-
dition, c’est de se jeter dans le Rhyn-
dacus. « Il vient de l’occident » est
(1) La belle Niloufer, femme du commandant
de Biledjik, tomba au pouvoir d’Osman, qui
s’était emparé de ce château. Dans le partage
du butin la captive fut donnée par le sultan à
son fils Orkhan, lequel, charmé de sa beauté,
l’épousa, et en eut un fils, qui fut Mourad Ier.
En souvenir de ce mariage, les compagnons
d’Osman donnèrent le nom de Niloufer (Né-
nuphar) au petit fleuve qui traverse la plaine
de Broussa, et son nom byzantin est resté
ignoré.
(2) Strab., XII, 55o.
 
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