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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0128

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118

L’UNIVERS.

très sur la plus belle ville de la contrée,
et en faire la base de leurs attaques
contre la capitale des Byzantins.
Vers l’an 1300, Erthogrul laissa le
gouvernement entre les mains de son
fils Osman, qui ne perdit pas de vue les
grandes destinées de sa race. A peine
eut-il mis ses troupes en état d’entre-
prendre de nouvelles expéditions, qu’il
reprit avec vigueur le siège de la ville
( i 307 ). Deux de ses généraux, Ak Ti-
mour, qui était le propre neveu du sul-
tan, et Balaban, reçurent l’ordre d’é-
lever deux forts dans la plaine pour in-
tercepter les communications de la place
avec la mer. Ak Timour établit le sien
du côté des bains, c'est-à-dire vers
l’ouest ; Balaban occupa les bords de la
rivièreNiloufer, qui coule dans la plaine.
Pendant près de dix années, les garni-
sons de ces forts se bornèrent à inter-
cepter tout commerce entre la ville et
la mer, jusqu’à ce qu’enfin Osman, de-
venant vieux, résolut de diriger toutes
ses forces contre Broussa.
Il s’empara en 1317 de la ville d’É-
drenos, la démantela, et alla placer son
camp à Bounar bachi, en resserrant la
ligne du blocus.
Le commandant de la ville se pré-
parait, à une vigoureuse résistance,
lorsque l’empereur Andronic lui envoya
l’ordre de capituler. Il obtint un sauf-
conduit pour les habitants, qui se ren-
dirent à Gbio, une autre Prusa, qui de-
vait aussi devenir la proie des musul-
mans.
Osman, le fondateur de la dynastie
des Osmanlis, ne jouit pas longtemps
du fruit de sa victoire; il mourut en ap-
prenant l’entrée de son fils Orkhan
dans les murs de Brussa en 1326. Le
corps du premier sultan fut déposé
dans la chapelle de l’ancien château de
Broussa, qui fut convertie au culte de
l’islam. Il avait reçu du sultan Ala Ed-
dyn l’investiture de la principauté de
Karadja hissar, et mourut sultan des
Ottomans.
A l’ouest des thermes de Kaplidja,
on voit encore le monastère et le tom-
beau de santon Abd-ul-Mousa qui
avait accompagné Orkan dans toutes
ses expéditions. Lalaschin, un des meil-
leurs généraux du sultan, et qui servit
sous Mourad Ier, fonda en 1330 un

autre monastère auquel il donna son
nom.
Orkhan, une fois maître du trône,
songea à poursuivre ses conquêtes ; c’est
alors qu’il entreprit la campagne contre
Nicée et Nicomédie. Son zèle religieux
s’accroissant en proportion de ses vic-
toires, il ordonna la construction de
plusieurs mosquées, et appela dans son
nouvel État des artistes persans qui in-
troduisirent à Broussa la fabrication des
faïences émaillées. A la mort du sultan,
son corps fut déposé dans la chapelle fu-
nèbre où reposait son père ; la voûte, dé-
corée de lames d’argent, était désignée
sous le nom de Gumuschli Koubbé.
Mourad Ier, successeur d’Orkhan, fut
déclaré sultan en 1360. Il se montra aussi
zélé que ses prédécesseurs à élever des
monuments publics.
Le palais qu’il fit construire sur la
colline qui domine la plaine de Broussa
est aujourd’hui complètement ruiné.
Mais au milieu des décombres on peut
encore reconnaître les dispositions pre-
mières. Les habitations n’étaient pas
groupées en un seul corps de bâti-
ments ; c’était une suite de kiosks plus
ou moins étendus disséminés dans des
jardins. Le palais du sidtan Sélim à
Andrinople est disposé de la même ma-
nière, et lorsqu’on visite le palais des
schah de Perse à Téhéran et à Ispahan,
on ne peut s’empêcher d’établir une
comparaison avec l’ensemble du palais
de Darius à Persépolis, et de conclure
que, chez les monarques d’Orient, la
coutume d’avoir des habitations clair-
semées dans des jardins est restée la
même depuis l’antiquité. De somp-
tueux jardins arrosés d’eaux courantes,
dont il ne reste plus que les rigoles des-
séchées, entouraient les élégantes ha-
bitations du palais de Mourad. Les his-
toriens ottomans nous ont laissé les
plus brillantes descriptions de cette ré-
sidence, que les successeurs de Mourad
se sont plu à embellir et à augmenter.
En 1380 eurent lieu dans ce palais
les noces de Bayazid Ildirim, fils de
Mourad avec la fille du prince de Ker-
mian. Les ambassadeurs de tous les
princes de Aïdin, Mentesche, Casta-
mouni, Karaman apportèrent à la jeune
mariée de riches présents en châles et
en chevaux. Édrenos bey, renégat grec.
 
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