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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0139

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ASIE MINEURE.

Les marbres les plus variés, refouillés
avec une délicatesse sans égale, ornent
les murailles extérieures. La porte est
entourée d’une longue inscription mêlée
d’entrelacs et de feuillages qui contient
le premier sura du Koran. Trois années
entières ont été employées à la sculp-
ture de cette porte; chaque lettre est
en haut relief et la plupart des carac-
tères et des rinceaux sont entièrement
détachés du fond.
Une inscription qui fait partie des
ornements de celte frise rappelle en ces
termes le nom du fondateur : Sultan
Mohammed Ier, fils dusultanBayazidler,
fils du sultan Mourad Ier.
L’intérieur du monument se compose
d’une double nef couronnée par deux
coupoles. Les murs sont revêtus de
faïences émaillées qui donnent beau-
coup d’éclat et de richesse à cet en-
semble dont les lignes sont cependant
fort simples. L’ameublement d’une
mosquée ne comporte que la chaire de
l’imam à laquelle on arrive par un es-
lier de douze marches ; c’est le minnber,
la tribune du muezzin ou mahfil, sorte
d’estrade supportée par des colonnettes ;
le mihrab ou niche centrale est en mar-
bre rouge entourée d’une frise sculptée.
Dans chaque mosquée turque, on re-
marque à droite et à gauche du mihrab
deux énormes chandeliers de bronze
supportant des cierges d’une grosseur
et d’une hauteur exceptionnelles. Le
grand soin des imams est de conserver
ces cierges (tout en les allumant le
vendredi) depuis l’époque de la fonda-
tion de la mosquée; aussi dès qu’ils sont
brûlés jusqu’au tiers inférieur, on refond
la cire qui reste avec d’autre cire pour
en fabriquerunnouveau cierge avant que
le précédent n’ait été entièrement con-
sumé ; c’est ainsi que se perpétue le
flambeau qui fut allumé parle premier
fondateur.
Du sommet de la coupole pen-
dent des chaînes de bronze qui sou-
tiennent des lustres de différentes for-
mes et des œufs d’autruche rapportés
par des pèlerins de la Mecque. Le lu-
minaire est des plus simples ; il consiste
en godets de verre dans lesquels l’imam
entretient une mèche avec un peu
d’huile.
La mosquée de Mohammed Ier est
Livraison. 'Asie Mineure )

généralement désignée, par les habi-
tants, sous le nom de Yechil Djami
( la mosquée verte ), à cause de la cou-
leur verte des faïences qui la décorent.
Jadis le minaret et la coupole brillaient
aussi des couleurs de l’émeraude; mais
le temps et le manque d’entretien ont
effacé peu à peu cette brillante parure,
et là, comme dans tous les édifices mu-
sulmans, la décadence et la ruine sem-
blent présager à l’Orient de nouvelles
destinées.
CHAPITRE XXVIII.
TOMBEAUX DES SULTANS.
Dans le quartier de l’ouest, près de la
mosquée du sultan Mourad, se trouve
l’enceinte consacrée à la sépulture des
premiers sultans osmanlis. Ce sont des
chapelles sépulcrales construites sur un
plan carré, octogone ou hexagone et
généralement couvertes de coupoles.
Elles sont au nombre de huit, et renfer-
ment les dépouilles mortelles du sultan
Mourad, Mehemet Mouradi Sounni
Mourad 1er (1389). C’est un monument
fort simple dont la coupole est soute-
nue par quatre colonnes byzantines.
Les mollahs chargés de la garde du tom-
beau montrent encore avec orgueil son
casque de bataille, entouréd’une mous-
seline en forme de turban, et dont le
poids est tel que bien peu d’hommes
pourraient le conserver longtemps sur
la tête. Le seul signe extérieur qui in-
dique la sépulture est une grande bière
de marbre ouverte et remplie de terre,
aux quatre coins de laquelle sont placés
quatre cierges de cire d’une hauteur
remarquable et entretenus religieuse-
ment.
Le sultan Mourad fit aussi construire
un médrécé ou école avec une fondation
pour entretenir un certain nombre de
docteurs.
La même enceinte renferme aussi les
cendres de Djem sultan, plus connu
sous le nom de Zizim, les peintures de
cette chapelle et les étendards qui déco-
rent la sépulture du fils de Bavazid,
sont soigneusement conservés. L’autre
sépulture, renfermée dans le même
tombeau, est celle du sultan Moussa,
qui disputa le trône à son frère.

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