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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0145

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ASIE MINEURE.

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n’en fabrique pas un seul en cette
ville. La plupart des voyageurs célèbres
qui visitèrent Broussa dans les deux
derniers siècles ont effectué l'ascension
de l’Olympe. Voici la relation qu’en
fait Tournefort; nous la reproduisons ici
parce que, connue botaniste éminent,
il fait connaître en peu de mots la
flore delà montagne (1).
« Nous laissâmes tout ce jour-là le
mont Olympe à notre gauche. C’est une
horrible chaîne de montagnes sur le
sommet desquelles il ne paraissait en-
core que de la vieille neige et en fort
grande quantité. En approchant du
mont Olympe, on ne voit que des chênes,
des ping, du thym de Crète, du cyste à
laudanum et une autre belle espèce de
cyste à larges feuilles. L’aune, l’ièble,
le cornouiller mâle et femelle, la digitale
à dent ferruginée, le pissenlit, la chi-
corée, le petit houx, la ronce sont com-
muns aux environs du mont Olympe.
La mo.ntée de cette montagne est assez
douce; mais après trois heures de marche
à cheval, nous ne trouvâmes que des sa-
pins et de la neige; de sorte que nous
fûmes obligés de nous arrêter près d'un
petit lac dans un lieu fort élevé pour
aller de là au sommet de la montagne
qui est une des plus grandes de l’Asie;
semblable aux Alpes et aux Pyrénées, il
faudrait que les neiges fussent fondues
et marcher encore pendant toute une
journée. Les hêtres, les charmes, les
trembles, les noisetiers n’y sont pas
rares. Les sapins ne diffèrent pas des
nôtres. »
C’est près du mont Olympe que les
Gaulois furent défaits par Manlius, qui,
sous prétexte qu’ils avaient suivi le
parti d’Anliochus, voulut se venger sur
eux des maux que leurs pères avaient
faits en Italie. Les Grecs ont autrefois
donné à l’Olympe le nom de montagne
des Caloyers parce que plusieurs soli-
taires s’y étaient retirés. Cette montagne
était célèbre au huitième siècle par di-
vers monastères où la discipline se
trouvait dans un état florissant.
(î) Voy. dit Levant, t. II, p. r86.

CHAPITRE XXXI.
l’île de besbicus ( Calolimno).
Le fleuve Rhyndacus qui traverse le
lac Apolionias forme la limite occiden-
tale de la Bithynie ; tout le pays situé
sur la rive gauche appartenait aux ha-
bitants de Cyzique et antérieurement
aux Doliones.
A quatorze milles (1) du rivage et
dans le méridien de l’embouchure du
fleuve s’élève un îlot qui porte aujour-
d’hui le nom de Calolimno (2); c’est
l’ancienne île de Besbicus. Pline (3) lui
donne dix-huit milles de circuit ;
Étienne de Byzance l’indique comme
étant voisine de Cyzique; il rapporte
cette fable touchant son origine. « Les
géants, dit-il, arrachant de gros blocs
du rivage, les jetaient dans la mer et
tâchaient ainsi de fermer l’embouchure
du Rhyndacus; mais Proserpine, crai-
gnant pour l’île de Cyzique, affermit ces
rochers et en fit une île qui fut ensuite
nommée Besbicos par un des Pélasges
qui l’habitèrent; Hercule y détruisit le
reste de ces géants. » Selon Apollonius,
on voyait en ce lieu le tombeau du
géant Ægœon (4). Pline croyait qu’au-
ciennement Besbicus n’était pas une
île; mais elle tenait au continent et en
fut détachée par un tremblement de
terre.
Cet îlot partageait avec les îles des
Princes le privilège de servir de lieu de
délassement aux seigneurs de Byzance.
Besbicus, dit Pachymère (5), célèbre
par sa fécondité et la beauté de ses
campagnes, fut exposée aux ravages des
Turcs qui arrivaient avec trente vais-
seaux et dévastèrent le pays. Les habi-
tants furent massacrés à l’exception
d’un petit nombre qui se jeta dans la
forteresse; d’autres s’embarquèrent
avec leurs familles et firent naufrage
devant l’île de Skyros (Syra).
Besbicos faisait partie du territoire de
Kété (6) ; elle fut conquise en 1308 par
(1) 26 kilom.
(2) Le bon port.
(3) Liv. V, ch. XXXII.
(4) A poil., Ârg., I, 1164.
(5) Liv. VI, 17.
(6) Koetorzio. de Pachymère, t. II, liv. V,
ch. 21, p. 287.
 
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